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L'enfant souillée, puis suicidée dans Les Démons de Dostoïevski, l'errance toxique des petits durs de Robert Cormier, l'apprenti nazi au visage d'âge peint par Stephen King... autant de signes de l'opérativité du Mal, contextuellement plus choquant car rapporté à l'enfance, à la jeunesse, moments de l'Etre où nous nous plaisons à déposer nos rêves de pureté, d'innocence, de protection et de préservation.
Or, le réel dément chaque jour cette sanctuarisation idyllique, et cet autre réel que porte la littérature de jeunesse vient nous chuchoter de bien sombres histoires - histoires de cruauté, d'abandon, de vices et de tortures.
Constater la « banalité du mal » chez l'enfant des fictions (mal qu'il commet/mal qu'on lui inflige) amène au besoin d'expertise: qu'ont donc à nous apprendre, à ce propos, l'Histoire, la tradition, l'esthétique, la morale?
Ce scandale permanent et renouvelé nous interroge en effet autant que nous le questionnons, inspirés que nous sommes par l'énigmatique parole hégélienne: oui, « les blessures de l'esprit sont les seules à guérir sans laisser de cicatrices ».
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