Si vous les avez manqués, retrouvez ici tous nos articles du mois
2007. Après des années de privations et de harcèlement, par une nuit glaciale, Yeonmi, 13 ans, et sa mère réussissent à traverser le fleuve Yalu qui marque la frontière entre la Corée du Nord et la Chine. Elles laissent derrière elles leur pays natal et ses horreurs : la faim, la délation constante et surtout une répression impitoyable. Mais leur joie n'est que de courte durée. Rien ne les a préparées à ce qui les attend entre les mains des passeurs. Après plusieurs années d'épreuves inhumaines et un périple à travers la Chine et la Mongolie, Yeonmi atteint finalement la Corée du Sud.
À 23 ans, Yeonmi est désormais une combattante : c'est l'une des plus influentes dissidentes nord-coréennes et une activiste reconnue des droits de l'homme.
Un long périple vers la liberté, raconté dans un livre bouleversant. Elle.
Les personnes comme Yeonmi Park participent considérablement aux progrès de notre civilisation. The New York Times.
Si vous les avez manqués, retrouvez ici tous nos articles du mois
le témoignage d’une échappée de Corée du Nord : Yeonmi Park, "Je voulais juste vivre" (Kero)
Après Deux Coréennes, voici encore un témoignage poignant qui en dit long sur l'oppression et la dictature en Corée du Nord. Ce récit autobiographique témoigne de la volonté de dénoncer une politique de l'horreur, de la propagande et des mensonges.
Endoctrinée dès son plus jeune âge, Yeonmi Park a été privée de choix et de liberté. Elle raconte comment la faim et la peur l'ont contrôlée, à travers un éloge aveugle de dirigeants prétendument omniscients. Son histoire familiale est bouleversante, et son évasion avec sa mère nous rend nerveux face aux péripéties qui se multiplient et aux dangers qu'elles encourent. Victimes des passeurs en Chine, elles sont réduites à l'esclavage humain. J'ai eu du mal à retenir ma colère et à maîtriser mes haut-le-cœur face à leur détresse. Elles m'ont impressionnée par leur force et leur dignité.
J'ai souvent été choquée par ce qu'elles ont pu voir et vivre. J'ai également été surprise par leur adaptation complexe en Corée du Sud, où la reconstruction de soi peut enfin commencer. Porte-parole des droits de l'homme, Yeonmi Park a donné de nombreuses conférences pour briser la loi du silence et réclamer justice pour son pays et ses compatriotes.
À travers son histoire, elle nous livre un combat pour la vérité et la liberté.
un témoignage poignant sur la fuite d'une mère et de sa fille de la Corée du nord!
En 2017, je visionnais inopinément le discours de Yeonmi Park prononcé lors du sommet One Young World de Dublin en 2014 dans lequel cette jeune dissidente revenait sur sa vie en Corée du Nord et la façon dont elle a réussi à s’en y échapper en 2007 à l’âge de treize ans.
Dans la foulée, je découvrais, qu’une fois adulte, cette dernière avait pris la plume pour raconter ce périple dans un livre intitulé « Je voulais juste vivre », publié aux éditions Kero le 25 février 2016. Intéressée par le synopsis qui m’était offert, je m’empressai de le photographier dans le secret espoir de l’acquérir un jours prochain.
Vingt-quatre mois plus tard environ, je vous retrouve avec plaisir pour chroniquer cette œuvre qui n'est malheureusement pas une fiction mais bel et bien la retranscription sur papier d'un vécu abominable et douloureux.
"Une lecture poignante, passionnante, empreinte d'optimisme, qui se lit d'une traite !" d’après le blog Chaise longue et bouquins. « Percutant », « Une femme courageuse » selon Amazon. Sur la Fnac, une internaute écrit « Témoignage vivant et éclairant ». Comme vous pouvez le constater en lisant ces commentaires, ce récit autobiographique est tellement auréolé d'une jolie réputation et d'avis extrêmement positifs, voir dithyrambiques que je ne pouvais être que motivée à l'idée de me plonger dans cette lecture des plus personnelles. Quelques heures difficiles mais paradoxalement belles d'évasion se profilaient.
Malheureusement, dès les premières pages avalées, j’ai su que ce témoignage, attractif sur le plan documentaire, n’allait pas m'enthousiasmer au niveau humain. D'emblée, j'étais étonnée. Je m'attendais à mieux. Il était quasi certain qu'une désillusion s'annonçait. Finissant toujours un livre entamé, je persévérais néanmoins.
L'ayant définitivement posé, je confirme ma primo-impression. J'en ressors avec un sentiment mitigé et finalement il ne me laissera pas un souvenir impérissable.
Mon avis étant subjectif et en aucun cas le seul à prendre en compte, je m'adresse à l'auteure en lui disant que je suis vraiment désolée d'avoir un tel jugement sur son travail mais je me dois d'être honnête envers celles ou ceux qui me suivent.
Je vais tenter, à présent, de vous exposer les raisons qui font que j'en suis arrivée à cette conclusion.
Avant de continuer, je dois avouer qu’avant de me précipiter dans cette aventure, je ne connaissais quasiment rien (comme beaucoup d’entre nous je pense) de ce régime communiste, hormis le fait qu’il fonctionne en vase clos selon une logique totalitaire et dans lequel les droits de l’homme sont les moins respectés au monde.
Lorsque nous ouvrons ce bouquin, nous faisons la connaissance d’une enfant de treize ans dont la courte existence est déjà frappée du sceau du désespoir. Pourquoi tant de désolation ? Parce qu’après des années de privations et de harcèlement, cette pré-adolescente, prénommée Yeonmi, n'a qu'une solution : fuir son pays, la Corée du Nord. Elle ne se doute pas que le chemin vers la liberté va l'entraîner en enfer. Par une nuit glaciale, elle réussit, accompagnée de sa mère, à traverser le fleuve Yalu qui marque la frontière entre la Corée du Nord et la Chine. Elles laissent derrière elles leur pays natal et ses horreurs : la faim, la délation constante et surtout une répression impitoyable et le risque permanent d'être exécutées pour la moindre infraction. Mais leur joie n'est que de courte durée. Rien ne les a préparées à ce qui les attend entre les mains des passeurs. Après plus d’une décennie d'épreuves inhumaines et un périple à travers la Chine et la Mongolie, Yeonmi atteint finalement la République de Corée.
De quoi sa vie était-elle exactement faite en République Populaire Démocratique de Corée ? Vénérait-elle la famille Kim et plus particulièrement Kim Jong-il et Kim Jong-un ? Comment s’est-elle construite sous le joug de l’oppression et de la tyrannie ? Comment a-t-elle enduré la misère et le malheur pendant tant d’années ? Quels ont été véritablement les éléments déclencheurs à son évasion ? Quel échappatoire a-t-elle trouvé pour sortir de son pays natal ? Comment s’est déroulé ce long et dangereux voyage vers la liberté ? A quoi a-t-elle été confrontée ? A-elle été aidée ? Manipulée ? Soumise ? Quelles ont été ses premières impressions, ses premières sensations arrivée à destination ? l’intégration, l’adaptation à sa nouvelle patrie a-t-elle été aisée ? Comment se sont composées et se composent maintenant ses journées ? En clair, est-elle heureuse ? Ne regrette-elle rien ?
Ces questions non exhaustives vous tenaillent ? plongez à votre tour dans l’histoire de ce transfuge nord-coréen et vous saurez. Vous serez au fait de nombreux aspects invraisemblables et ahurissants de cet Etat qui couvre la partie nord de la péninsule coréenne.
Texte divisé en trois parties : « La Corée du Nord », « La Chine », « La Corée du Sud » dans lesquelles la jeune femme nous donne un aperçu d’un chemin de vie que, nous occidentaux, ne pouvons concevoir. C’est un révélateur sur une facette du monde où se côtoient les pires horreurs, la souffrance et l’ignominie en tout genre. C’est une confession qui pousse à la réflexion, qui met les choses en perspective, qui nous interroge sur l’importance de nos soucis existentiels.
La force essentielle du premier tiers réside dans le fait qu’il nous permet de comprendre les us et coutumes de ce royaume despotique. Rien n'est caché ou édulcoré. La vraie nature de cette dictature est montrée. La faim, le froid, la peur, l’endoctrinement, le statut social érigé selon un système de castes, la délation, les menaces gouvernementales deviennent ainsi nos compagnons de lecture. Notre réfugiée dépeint avec force et détails ses conditions de vie. Elle n’hésite pas à dénoncer, à dire ce qu’elle aime mais aussi ce qu’elle déteste de la R.P.D.C.
Cette partie didactique m'a beaucoup plu. C'est instructif, nous ouvre les yeux et surtout nous autorise à nous satisfaire pleinement de notre situation.
Le second tiers qui parle du passage et de la réalité du quotidien en Chine revient sur une période emplie de désillusions, d’humiliations, de sacrifices, de débrouillardises et de non-renoncement. C’est encore abject et torturant à parcourir.
Le dernier tiers met l’accent sur cette odyssée vers La Corée du Sud, via La Mongolie. Enfin sur place et en sécurité, la jeune adulte entame une deuxième vie. Une aventure faite de rencontres, de découvertes impensables jusqu’à présent. Elle nous fait part de son ressenti quant à son acclimatation. Elle évoque le processus d'installation, sa scolarisation, sa socialisation. Son Intégration en quelque sorte. Trame intéressante, synonyme d’espoir qui nous montre que la route vers la liberté est néanmoins complexe car semée d’embûches.
Le point négatif, quant à lui, concerne la manière dont l’histoire est racontée. Yeonmi utilise un langage simple et détaché. C’est livré sans fioritures, sans pathos. Je la félicite mais cela induit un manque d’émotion, d’humanité. J’ai eu du mal à rentrer et à m’impliquer dans ce récit trop factuel à mon goût. Je saisis ce besoin de distance, de froideur. Cependant, cette écriture m’a considérablement gênée. J’ai eu quelquefois la sensation d’avoir entre les mains un papier journalistique plutôt qu’une autobiographie.
Yeomni est très mature pour son âge. Elle s’est indéniablement endurcie devant l’adversité. Son opiniâtreté n’a que la mort pour limite.
Malgré le portrait élogieux que je viens d’en faire, je n’ai eu que peu d’empathie pour cette jeune personne. Vous m’en voyez désolée.
En résumé, j’ai terminé une lecture, qui bien qu’informative, ne m’a pas emportée. Je vous confirme que cet opus est effectivement intéressant à découvrir, bouleversant par les épreuves endurées par notre protagoniste mais il ne m’a pas impressionnée ou émue comme ce à quoi je m’attendais.
N’y voyez aucune condescendance ou manque de respect de ma part. La magie n’a pas opéré tout simplement. Je ne regrette toutefois pas bien que je n’en garderai pas un excellent souvenir. Je voulais le lire. Je l'ai lu.
Vous avez, néanmoins, ma plus grande considération Madame Park ! J'ai admiré votre ténacité, votre force de caractère, votre courage. Tous mes vœux vous accompagnent. Je ne peux imaginer, même si j’essayais, ce que ce peut être de vivre dans un tel endroit. Moi, citoyenne française, profitant de nombreuses libertés, droits, bénédictions et joies qui ne seront probablement jamais menacées ni enlevées à moi. Qu’il fait bon vivre dans une démocratie !
A entreprendre ? : Avis circonspect. J'aimerais vous répondre avec conviction et assurance mais je ne peux me prononcer véritablement.
- Si vous êtes un adepte du genre, je ne recommande pas forcément. D'autres ouvrages axés sur ce thème sont plus attirants.
- Si vous débutez dans cette catégorie « histoires vraies », lancez-vous. Pour un premier essai, ce livre-témoignage facilement accessible est à lire. S’il ne restera pas dans mes annales littéraires, il n’en n’est pas moins important.
Yeonmi Park n'a que 13 ans lorsqu'une nuit de mars 2007, elle entraîne sa mère de l'autre côté du fleuve Yalu, frontière naturelle entre la Corée du Nord et la Chine. Poussée par la faim et les mauvais traitements infligés à sa famille par le régime des Kim, l'adolescente rêve aussi de ce qui n'est encore pour elle qu'un concept abstrait : la liberté. Confiante et naïve, peu habituée à penser par elle-même, Yeonmi ne sait pas que cette traversée va la faire passer d'un enfer à l'autre. En Chine, les clandestines nord-coréennes sont une marchandise pour les trafiquants d'êtres humains. Violées, maltraitées, vendues dans des fermes à des ''maris'' qui les traitent en esclaves, elles doivent en plus se cacher des autorités susceptibles de les renvoyer vers la Corée, un camp de travail ou de rééducation, la torture et la mort. Ce parcours va être celui de Yeonmi et de sa mère. Dans leur malheur, les deux femmes ont tout de même la ''chance'' d'être entre les mains d'un homme qui a conservé un fond d'humanité. Il les aide à faire venir leur mari et père même si celui-ci, atteint d'un cancer, n'aura pas le temps de profiter de sa liberté. Reste Eunmi, la sœur aînée de Yeonmi qui les a précédées dans l'exil. A-t-elle été arrêtée en Corée du Nord ? Est-elle en Chine ou déjà en Corée du Sud ? Le chemin sera long pour l'adolescente avant d'accéder à la vraie liberté, de réunir sa famille, de s'adapter à une société aux antipodes de tout ce qu'elle a connu et de dire sa vérité au monde.
Triste et émouvant, mais aussi hallucinant et incroyable, le témoignage de Yeonmi Park est nécessaire pour découvrir et comprendre le pays le plus fermé et la dictature la plus sévère du monde. Son difficile parcours est la dénonciation d'un régime qui prive son peuple de ses droits les plus élémentaires, l'affame, lui lave le cerveau et le maintient sous le joug d'une terreur permanente.Ils sont peu nombreux ceux qui ont le courage de fuir, d'abord parce qu'ils mettent en danger leur famille restée sur place, ensuite parce qu'ils n'ont aucune idée de ce qu'il y a en dehors de leurs frontières et aussi parce que les garde-frontières ont ordre de tirer à vue sur les fuyards. Pour ceux qui partent, les obstacles s'accumulent. Il faut survivre à la Chine, peu disposée à accueillir les réfugiés, survivre aux trafiquants, survivre au passage en Corée du Sud et à la suspicion d'espionnage, survivre au centre d'apprentissage de la démocratie, survivre à la difficile intégration, survivre à l'ostracisme, survivre à l'abondance. Oui, Yeonmi Park est une survivante qui a fait de son passé une force pour devenir une féroce militante des droits de l'homme, une ennemie déclarée du régime de Pyongyang. Une lecture instructive et nécessaire.
Il y a deux ans à peu près, j’avais déjà eu grâce à un roman réaliste "La vie rêvée de Jun Do" une première approche de ce qui se passait en Corée du Nord, pays fermé à l’extrême et dirigé par une famille horrible. Ce livre m’avait fait découvrir déjà beaucoup de chose en plus de venir affirmer ce que je savais déjà, mais aujourd’hui le livre de Yeonmi Park vient compléter ce sombre tableau. D’une part parce que Yeonmi Park va nous faire découvrir la véritable dimension psychologique que prend le régime dictatorial sur les coréens du nord à force de propagande, en plus de nous faire découvrir le mode de fonctionnement de la société, et d’autre part parce qu’elle va nous faire découvrir l’après Corée du Nord que l’auteure vivra avec sa famille suite à sa fuite de ce pays où il est interdit de se plaindre des magnifiques conditions de vie…
Ce livre raconte donc des histoires, c’est un témoignage qui parle de plusieurs vies, mais à l’inverse du témoignage nombriliste qui raconte juste pour raconter - genre de livre que l’on voit souvent -, ce bouquin cherche avant tout à dénoncer les crimes que la Corée du Nord fait subir à ses habitants mais aussi à dénoncer la position de la Chine sur les réfugiés Nord-Coréens, qui par manque de reconnaissance se trouvent être victimes du trafic humain et réduits à l’état de rien afin d’échapper au renvoi dans le paradis socialiste de Corée du Nord.
Dans ces pages, l’auteure, pour aborder ces différents sujets que sont ; l’exclusion, la misère, la maladie, la peur, la souffrance, l’injustice, la survie, la fatigue, la propagande, etc., part de son enfance, remonte à ses ascendants, raconte les trafics de son père pour faire vivre sa famille qui souffre comme tout le pays de la famine puis son arrestation et les conséquences que cela entraîne. (Et là on a une belle image de la Corée du Nord.)
Elle raconte encore son histoire de fille vendue, mais aussi sa nouvelle vie libre où l’adaptation fut difficile quand dans toute ta vie les autres ont tout choisi pour toi, quand tu n’as pas appris à penser par toi-même et quand en plus tu dois rattraper des années de retard d’éducation.
Bref. Vous vous en doutez, ce livre n’est pas facile à lire, il y a tellement de choses exécrables et tristes dedans. Tellement de combat. Mais quand même, à la fin quelle joie de la voir se battre et tenir tête à la famille Kim qui en fait une personne anormale et dangereuse dans sa propagande.
Cependant cette joie est en demi-teinte, en effet combien de personnes sont encore des esclaves en Chine ? En Corée du Nord ? Combien sont arrêtées arbitrairement pour une rumeur ? Pour avoir rêvées d’une vie meilleure ? Combien de jeunes prennent des risques pour vivre une jeunesse joyeuse ? Une jeunesse qui veut porter des jeans, regarder des films. Combien meurent dans des camps de rééducation ?...
Au final, ce livre n’est pas bouleversant, il est révoltant. Et même si je ne vois pas en quoi un livre ferait changer les choses, surtout quelque chose d'aussi grand et tenace, c’est malgré tout un livre que je conseille pour savoir. Et pour ma part et parmi tous les vœux que je souhaite faire, je souhaite qu'un jour la Chine et la Corée du Nord connaissent enfin la liberté. Oui, je souhaite en même temps que cette jeune fille, rejoignant ainsi le souhait de Tian'anmen, que ces dictatures tombent pour un régime meilleur.
http://voyagelivresque.canalblog.com/archives/2016/07/27/34123936.html
Les biographies, ce n'est pas mon truc. Il en va de même pour les autobiographies. Pourtant, je me suis précipitée sur ce livre. La culture asiatique me fascine depuis toujours, et la Corée du nord est un pays qui m'intrigue particulièrement. Je savais qu'il s'y passait des choses affreuses mais je n'avais aucune idée de la nature de ces horreurs. De plus, j'avais vu le discours terriblement émouvant de cette survivante sur Youtube. Mais entendre quelques paroles et lire un témoignage comme celui-là sont deux choses distinctes.
Yeonmi Park nous raconte dans ce livre son histoire. Elle est partagée en trois parties. La première relate sa vie en Corée du Nord. La seconde aborde son passage en Chine. Enfin, la dernière dévoile sa vie en Corée du sud. En Corée du Nord, nous découvrons la vie de la population. L'auteur nous décrit la réalité sans fioritures ni plaintes. Le manque de nourriture, l'endoctrinement, les risques d'être dénoncé pour une pensée, l'absence d'hygiène, les maladies, les difficultés financières, le contrôle permanent du parti, ... C'était vraiment déroutant de découvrir tout cela à travers les yeux d'une enfant. D'autant plus que jamais elle ne se plaint vraiment. Les faits sont juste décrits. Parfois, c'est la peur qui est décrite et les espoirs de survie, mais il n'y a pas d'appitoiement. Du moins, Yeonmi Park ne s'appitoie jamais sur son sort. Malgré l'horreur, sa famille trouve du bon dans la vie. Ils ne meurent pas de faim, ils sont ensembles, ... Une phrase m'a marquée "Quand on n'a rien, il suffit de peu pour être heureux". C'est celle qui résume probablement le mieux cette partie... La déchéance de son père lorsqu'il se fait attraper pour son commerce illégal entraîne sa famille encore plus bas qu'elle ne l'était déjà. La situation devient tellement horrible que la seule solution qui apparaît est la fuite. Sauf que cette fuite n'est pas aussi simple que prévue. Les femmes en fuite ne sont pas plus libres en Chine qu'en Corée du Nord. Violées, vendues plusieurs fois, sans papiers, elles n'ont pas un statut enviable... Je ne peux pas vous raconter toute l'histoire, d'une part parce qu'elle me bouleverse, d'autre part parce qu'il est important de lire le véritable témoignage.
Etrangement, je n'ai pas pleuré avant les dernières pages de ce témoignage bouleversant. Tout au long du récit, je me suis demandée où allait s'arrêter l'horreur et jusqu'où cette fille d'un courage extraordinaire allait devoir aller pour sauver sa vie et sa famille. Les choses sont dites abruptement mais sans vulgarité. Yeonmi Park ne cherche pas à attendrir qui que ce soit. Elle cherche juste à éveiller les consciences et à donner une chance aux nord-coréens en fuite. Raconter son histoire, comme elle-même le dit, est une façon d'en finir avec son passé et d'être utile aux autres. Je n'ai pleuré qu'à la fin, parce que l'histoire, d'une certaine manière, se finit bien, parce que cette femme extraordinaire en vient à dépasser les espoirs de tout le monde, parce qu'elle découvre la liberté, parce qu'elle choisit faire partager son expérience inhumaine pour les autres plus que pour elle.
Verdict : ♥♥♥♥♥ Coup de coeur pour ce livre dont on sort bouleversé. Je répète mon admiration pour cette femme. Malgré les risques et les menaces, elle continue son action en faveur des droits de l'homme et elle vit désormais librement. Elle a appris à penser et nous offre dans ce livre un hymne à la liberté. A lire absolument.
Je termine cette chronique un peu particulière par une citation : "Le vocabulaire en Corée du Sud était tellement plus riche que celui dont nous disposions, et lorsqu'on possède plus de mots po ur décrire le monde, on peut approfondir sa réflexion et former une pensée complexe. En Corée du Nord, le régime ne veut pas que l'on pense, et il déteste la subtilité. Tout est noir ou blanc, il n'y a pas de nuances de gris."
Tout d’abord je tiens à remercier le site lecteurs.com qui m’a offert ce livre
Yeonmi Park a 22 ans mais à lire son histoire, on se dit qu’en 22 ans elle a déjà vécu 20 vies, vu le pire, subi le pire, et que malgré tout ça elle nous donne une incroyable leçon d’optimisme et de volonté.
Ayant lu des romans et articles, et vu des documentaires sur la Corée du Nord, je pensais connaître au moins un peu ce pays et ce qu’il s’y passait, mais ce livre m’a démontré que je n’avais fait que survoler le sujet de très loin et n’avais pas vraiment compris ce que vivaient ses habitants. Car au-delà de ce que l’on sait sur les famines, les camps de travail, les arrestations arbitraires, le manque de tout, la peur quotidienne, on découvre l’impensable : le 1984 de Orwell existe bel et bien …
La Corée du Nord est un pays dans lequel vous pouvez être puni sur des générations au nom d’un « crime » commis par votre grand-père (ce crime étant la plupart du temps imaginaire par ailleurs). La Corée du Nord est un pays dont le vocabulaire s’appauvrit avec des mots qui disparaissent (alors qu’on sait que la plupart des langues asiatiques sont riches et complexes). La Corée du Nord est un pays dans lequel votre téléviseur (quand vous en avez un) est forcément branché et allumé quand ses dirigeants s’expriment, et attention à qui ne regarde pas, car vous pouvez être questionné n’importe où n’importe quand sur ce que le grand leader a dit. La Corée du Nord est un pays dans lequel vous n’avez le droit d’aimer que les membres de la famille des Kim, et où le mot « amour » lui-même tend à disparaitre. La Corée du Nord est un pays…
Pour bien comprendre les conséquences de tout ceci, il faut s’attarder sur certains passages du livre, qui font sourire et vous glacent en même temps : par exemple , quand aidée par de pasteurs Chinois ou Sud Coréens Yeonmi découvre le concept de Dieu sans le comprendre, jusqu’à ce qu’elle se rende compte que pour « bien » prier il fallait en fait remplacer dans ses pensées le nom de Kim Ill Sung par celui de Dieu, et qu’alors elle est devenue très forte en prière.
Cette autobiographie est un voyage dans l’absurde, dans l’impensable, dans l’inimaginable pour nous qui vivons dans des démocraties libres, gueulardes et revendicatrices, qui surconsomment et jettent trop.
Mais c’est aussi une autobiographie pleine d’optimisme, et mes moments préférés portent sur cette période en Corée du Sud durant laquelle Yeonmi commence à s’exprimer réellement sur ses sentiments, sur ce qu’elle ressent plus que sur ce qu’elle vit : quand elle se découvre capable d’apprendre et de progresser, capable de s’exprimer et d’être entendue, capable de convaincre. Ces quelques pages sont les plus belles car elles nous font vraiment ressentir qu’enfin cette jeune femme se libère et comprend qu’elle peut avancer et vivre sa vie, celle qu’elle a choisi, tout simplement.
Bref, si vous souhaitez en savoir plus sur la Corée du Nord, lisez ce livre … si vous souhaitez en savoir plus sur la réinsertion des réfugiés nord coréens en Corée du Sud, lisez ce livre ….si vous souhaitez recevoir une vraie leçon de vie, lisez ce livre …
http://desmotssurunepage.eklablog.com/1984-en-vrai-a126115652
"je voulais juste vivre" est la biographie d'une jeune coréenne, Yeonmi Park. Elle nous raconte son histoire depuis ses 13 ans, âge de sa fuite de la Corée du nord. Partie avec sa mère, laissant son père, après que sa sœur eut disparu, leur départ vers la Chine sera marqué par des événements extrêmement difficiles à vivre. L'écriture est simple, pour autant, les étapes de sa vie de pré ado et sa force de caractère, sa détermination à vivre et à rassembler sa famille sont impressionnants. Yeonmi vit des épreuves pendant des années avant d'arriver en Corée du sud. Face a la dureté des moments, elle espère toujours s'en sortir, et se retrouver en famille.
Écrire ce livre est aussi courageux dans un contexte où la Corée du nord n'accepte pas de témoignage et à cherché à la discréditer.
Un livre à lire pour découvrir une Corée du nord, qui se cache et ne montre pas ce que le régime impose aux nords coréens.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !