"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dans le monde d'Izana, il y a le dedans et le dehors. Le dehors, c'est tout ce qui s'étend au-delà des murs de la maison : le soleil, les arbres, les autres... tout ce qu'elle n'a jamais vu autrement que dans ses livres ou à travers les carreaux. Car depuis sa naissance, elle vit recluse, bien à l'abri entre quatre murs. Un jour, poussée par la curiosité, la jeune fille décide de braver l'interdit et de s'aventurer à l'extérieur. Bien mal lui en prend - elle comprend que son visage est si effroyable qu'il ne peut être montré au grand jour.
Car si d'ordinaire, la laideur n'est pas un crime, il règne dans le village une terrible superstition. Autrefois se seraient affrontées une sorcière d'une grande laideur et une prêtresse d'une grande beauté : la première, victorieuse, aurait volé son apparence à la seconde. Depuis lors, toute petite fille laide née une certaine année est tuée sur-le-champ, sous peine de porter malheur aux habitants. Cette légende est même le thème d'une pièce de théâtre qui se joue chaque été. Izana y découvre pour la première fois, dans le rôle de la prêtresse, sa propre cousine. Née la même année qu'elle, Namino a été épargnée grâce à sa beauté extraordinaire...
Jusqu'où iriez-vous pour obtenir la beauté du diable, pour prendre le visage de votre choix ? À quel point l'apparence d'un être influence-t-elle son destin ? Dans une petite ville à l'atmosphère envoûtante, où des légendes séculaires restent terriblement vivaces, une adolescente marquée par le sort décide de briser les chaînes de son destin.
J’ai découvert ce livre sur Instagram il y a quelques mois, et il m’a tout de suite intriguée. Je n’avais jamais lu de roman écrit par un/une mangaka, mais lorsque j’ai vu qu’il s’agissait de Daruma Matsuura, l’auteure de Kasane, je n’ai pas hésité une seule seconde ! Grâce aux éditions Lumen, j’ai eu la chance de le découvrir et autant vous dire que j’ai été captivée par cette histoire du début à la fin.
Le récit est divisé en plusieurs chapitres dans lesquels on suit l’évolution de la petite Izana, gardée cachée à cause de son visage jugé trop affreux pour le regard des autres. Les émotions qui traversent cette petite fille sont parfaitement retranscrites par l’auteure, ce qui rend Izana à la fois touchante et effrayante. Plus d’une fois, je me suis demandé si je devais la plaindre ou la détester au vu de ses actions parfois incompréhensibles. Il s’agit d’un personnage assez ambigu et j’ai beaucoup apprécié cette particularité.
Izana, la Voleuse de visage traite d’un sujet toujours d’actualité de nos jours : la subjectivité de la beauté. Qui a décrété de ce qu’est la beauté ou la laideur? Notre jeune héroïne est née « laide », mais par rapport à quels critères? Il s’agit d’une notion qui fait controverse, une notion très subjective maniée avec brio tout au long de l’histoire, jusqu’à la toute fin.
Je pense que chaque lecteur pourrait aisément s’identifier à Izana. Ses doutes et ses réflexions sont similaires à ceux de tout un chacun. Conditionnés par des légendes ancestrales qui leurs sont inculquées depuis toujours, les habitants du petit village de campagne japonais n’est pas au courant de l’existence de la jeune fille. Ils sont tellement attachés à leurs légendes et à leur folklore qu’ils préfèrent tuer plutôt que d’être maudits. Izana va tenter de se reconstruire en dépit de l’idée d’être une erreur de la nature et qu’elle n’aurait tout simplement pas dû naître.
L’ambiance du récit est sombre et mystérieuse, ce qui m’a beaucoup rappelé celle de Kasane. J’avais un peu peur en ce qui concerne la traduction, car le peu de livres traduits du japonais que j’ai eu l’occasion de lire m’ont parus assez froids. J’ai donc été agréablement surprise de la légèreté de l’écriture et très vite emportée par l’histoire et par les mots.
Je pense que chaque jeune fille mal dans sa peau devrait lire ce livre. La société décide bien trop souvent à notre place, au point que l’on perde notre confiance en nous. Un roman dans lequel la psychologie rencontre les légendes japonaises qui a su me captiver du début à la fin !
Tout commence donc par la naissance d’Izana, qui en plus de la malchance d’être née laide, a surtout eu le malheur de naître durant l’année du cheval de feu. Et dans le village d’Akeiwa, au pied de la montagne, la légende veut que si un enfant laid né durant l’année du cheval de feu, il apportera malheur au village. C’est donc pour cela qu’il faudra assassiner l’enfant…
Pourtant Izana échappe à ce funeste destin grâce à sa défunte mère et à Chigusa, la sage-femme qui l’a mise au monde et qui n’aura de cesse de la protéger. Elle prendra la place de mère et aura un rôle à jouer durant toute la croissance d’Izana, notamment la cacher aux yeux de tous afin que personne ne sache la vérité par rapport à ce qu’il c’est passé le soir de sa naissance.
Izana se confrontera à de nombreuses épreuves qui vont peu à peu construire son caractère et sa façon d’être. Petit à petit, vont accroître des sentiments en elle, qu’ils soient négatifs ou positifs. C’est surtout avec l’arrivée de Kingo, un jeune garçon recueilli par Chigusa qui va nous permettre de mieux prendre conscience du côté humain d’Izana.
De plus, l’auteure livre non seulement le point de vue d’Izana mais également celui de Kingo et des personnages qui auront leur importance par rapport à des décisions qui seront prises plus tard. On peut donc suivre leur cheminement jusqu’à la fin qui s’annonce assez sombre, et cela l’auteure nous l’apprend d’entrée de jeu avec la légende du cheval de feu.
Pour être honnête, l’histoire est réellement plaisante. Le côté légende japonaise est vraiment quelque chose que j’ai apprécié. J’ai également aimé lire les points de vue d’Izana et de Kingo, avec une préférence pour la première car cela permet de suivre son évolution et de comprendre ce qu’elle ressent au travers des différentes épreuves qu’elle est amenée à traverser. Notamment lors de sa première sortie dans le monde extérieur qui sera déjà un élément déclencheur pour plus tard. Les différents qu’elle suscite en nous, a fait que malgré ce qu’elle fait je n’ai pas pu m’empêcher de ressentir de l’empathie auprès d’elle.
Mais c’est surtout Kingo qui m’a touché par l’enfance qu’il a vécu et qu’il continue à vivre et ce par quoi il est déjà passé. Il continue d’ailleurs de subir des brimades de sa famille mais également à son école. Je n’avais qu’une envie c’était de le prendre dans mes bras et lui dire que tout irait bien. Il a vraiment réussi à me toucher et ce qu’il fait à la fin… et bien on comprend même si c’est difficile de l’accepter. Parce qu’au final on découvre ce qui se cache derrière cette légende… et je me suis sentie révoltée avec cette envie de crier. Mais je vous laisserai découvrir pourquoi =).
Cependant, j’ai parfois trouvé l’histoire un peu longue et je pense que cela a été accentué par la longueur des chapitres. En effet, le livre se divise en 7 chapitres… autant dire que parfois je trouvais que ça trainait en longueur surtout avec le côté très descriptif des paysages, des différentes scènes. Il n’y a pas énormément de dialogue, le style est donc narratif. Mais lorsque ce n’est pas rythmé par des chapitres plus ou moins courts, le récit en devient presque ennuyeux alors que l’histoire est vraiment belle.
Heureusement qu’il y a des éléments qui donnent envie d’en savoir toujours plus. Ensuite, j’ai pu constaté à plusieurs reprises des fautes de frappe où les mots sont soient en trop soit absent. Du coup, ça m’a un peu refroidi durant ma lecture et je pense que ça a beaucoup joué sur mon ressenti final de la lecture.
En bref, une lecture agréable si on passe outre les fautes ce que je n’ai pas, malheureusement, réussi à faire complètement. Mais la fin de l’histoire m’a tout de même donné envie de découvrir le manga. Je me lancerai donc peut-être dans Kasane, la suite de ce livre.
Izana a ce petit quelque chose d’intriguant, de déroutant même. On se sent tout de suite attiré par ce roman, par cette couverture sombre et mystérieuse. On a envie de découvrir l’histoire de cette jeune fille Izana, la voleuse de visage. On a surtout envie d’assouvir notre curiosité malsaine, de savoir comment peut-elle « voler » ses visages, de pouvoir prendre l’apparence de n’importe qui…
La couverture se prête parfaitement à l’ambiance de ce roman. Le miroir brisé n’est pas sans rappeler de vieilles superstitions, signe de mauvais présage. Cela n’augure rien de bon pour nous, pauvres lecteurs ! Je peux vous le dire, Izana regorge de superstitions et nous entraine dans l’une des plus ancestrales, les plus sombre et mystérieuse du Japon !
Autrefois, se seraient affrontées une sorcière d’une grande laideur et une prêtresse d’une grande beauté. La première, victorieuse, aurait volé son apparence à la seconde. Depuis lors, toute petite fille laide née une certaine année est tuée, sous peine de porter malheur aux habitants.
Cette terrible superstition règne en maitre sur un hameau au fin fond du Japon. Ce petit village reclus au cœur des montages. Dans ce village, il y a cette maison dont Izana vit recluse, bien à l’abri entre quatre murs. Elle ne connait que tout qui s’étend au-delà de ses murs, comme par exemple, le soleil, les arbres, l’école, les hommes, la vie en somme qu’à travers les livres ou les fenêtres de sa demeure.
Pourquoi une telle réclusion ? Notre Izana est né malheureusement une certaine année et son visage porte les marques d’une vieille croyance, peut-être même la réincarnation de l’ogresse…
Izana s’est donc l’histoire d’un village à l’atmosphère mystérieuse, où des légendes séculaires restent terriblement vivaces, une adolescente marquée par le sort qui décide de briser les chaines de son destin. Cette jeune fille vous envoutera par sa force de caractère, sa vivacité et surtout par sa détermination.
Daruma Matsuura ne nous livre pas un récit bourré d’action mais une histoire très prenante, entre monde traditionnel et légende, à l’image du Japon. On se retrouve sous le charme de sa plume, de cette ambiance particulièrement mystérieuse et sombre qui émane de son récit. On ressent habillement le poids de la malédiction qui pèse sur le quotidien, les épaules d’Izana. On comprend parfaitement son besoin de liberté, de briser ses chaines.
Izana, la voleuse de visage est un roman particulièrement réussi. L’ambiance japonaise est parfaitement retranscrite, un subtil mélange de folklore et de légende. Une histoire à découvrir et à savourer !
https://hidesbouquine.blogspot.fr/2017/09/izana-la-voleuse-de-visage-daruma.html
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