"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Madox, un vagabond pas vraiment recommandable, arrive dans une petite ville paumée du Texas où il se trouve un emploi de vendeur de voitures. Mais pourquoi s'échiner ainsi, alors que la banque locale paraît si vulnérable ? Comme si de telles idées ne suffisaient pas à risquer de lui attirer des ennuis, Madox se sent vite tiraillé entre deux femmes dont l'une est merveilleusement innocente et l'autre dangereusement torride. Très vite, les nuages s'accumulent au-dessus de lui.
Une des réussites les plus jubilatoires de Charles Williams, grand spécialiste des atmosphères sudistes, des machinations qui tournent mal et des femmes fatales.
Contrairement à la quasi adulation générale de cet ouvrage, « Hot Spot » dépose sur moi une empreinte en demie-teinte. Charles Williams, vraisemblablement auteur classique du genre du roman noir, parvient à planter un décor très crédible et un paysage texan désertique dans lequel le·a lecteur·rice sombre aisément, ensuqué par un soleil torpide et une chaleur étouffante. C’est au moyen d’une plume propre et un peu trop concise que l’écrivain des 50’s arbore une histoire de destins croisés, tangent le maléfice quasi emblématique, dont le personnage principal, à l’arrogance qui semble se prétendre séduisante, s’enlise dans un enchaînement de vicissitudes. Le roman, qui a donc pour fil d’ariane une véritable escadrille de coups du sort, ne dégage toutefois pas suffisamment de place au bon développement des différents personnages dont j’aurai aimé apprendre davantage, particulièrement ceux de l’intraitable policier et de Madox dont on n’apprend, au final, très peu d’aspects. Par conséquent ressentir la moindre empathie envers l’un·e d’entre elleux devient une opération escarpée et je me suis parfois laissée désintéresser par la tournure de l’intrigue quand bien même je m’en préoccupais. Malgré tout, c’est dans une attente presqu’inassouvie que le dénouement parvient tout de même à surprendre et être enjôleur. En outre, le livre m’a à vrai dire laissée pantoise sur la manière d’aborder les femmes dès lors que le héros apparaît comme une pauvre victime de celles-ci, manipulatrices et cruelles, prêtes à tout pour assouvir leurs désirs. In fine, en dépit d’une composition lacunaire, le scénario est prometteur et relève du bon divertissement, cela reste néanmoins un récit à la pulpe convenable mais qui ne laissera pas de tâches.
https://eprisedeparoles.wordpress.com/2019/02/08/rentree-litteraire-un-poisson-sur-hot-spot/
On a beau sentir venir les problèmes, les malheurs incontournables et savoir que « Bien mal acquit ne profite jamais » le destin d’Harry est déjà écrit et nous sommes juste l’œil qui regarde la fourmi au microscope se débattre dans des ennuis sans fin. J’ai aimé cet angle de vue que l’on retrouve rarement dans les polars modernes, à savoir qu’il y a un prix à payer pour chaque acte illégal commis. J’ai beaucoup aimé le style de l’auteur qui avec peu fait beaucoup, une atmosphère intense, émotionnellement forte et pas mal de dérision. Un véritable petit bijou que ce polar noir tout cela en à peine 224 pages un condensé qui envoi du bois comme jamais.
On est au début des années 50, Maddox ancien de la marine, frondeur et opportuniste vient d’être embauché comme vendeur de voitures dans une petite ville du Texas. Incapable de résister à la tentation, que ce soit celle d’une banque ou celle des deux femmes qui croiseront sa route. D’un côté Dolly Harshaw, la femme de son patron, voici comment Maddox nous la décrit :
« J’ai pensé à une pêche pulpeuse et légèrement talée, qui commençait à se gâter. Elle était à mi-chemin entre succulente et épanouie, et d’ici un an ou deux, à force de rester allongée à lever le coude, elle deviendrait sans doute rougeaude. »
Pour contrebalancer cette vamp instable, il y a la jeune Gloria, l’innocence faite femme, dans toute sa splendeur cachant pourtant de vilains secrets. On rencontrera aussi un maître chanteur et un flic tenace de quoi faire prendre la sauce. En revanche on en apprendra très peu sur notre narrateur principal Maddox, qui reste avec de nombreuses zones d’ombre, pourtant en le voyant évoluer tout au long du roman, on finit par connaitre sa façon de penser, de ressentir et de faire. L’intériorité narrative de Maddox est assurément un plus. Je suis ravie d’avoir découvert cet auteur aux multiples talents. Bonne lecture.
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