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Une petite grand-mère vient s'installer au village avec pour tout bagage des aiguilles à tricoter. Maille à l'envers, maille à l'endroit, elle se fabrique des pantoufles, une bouilloire, un lit, une maison, puis une fille et un garçon. Les petits-enfants sont heureux chez mamie jusqu'au jour de la rentrée scolaire : les enfants tricotés ne sont pas acceptés à l'école. Mamie va alors exprimer sa colère devant les hommes de pouvoir ; mais cela se retourne contre elle. Sans se laisser décourager, elle reprend sa route et va tricoter ses rêves ailleurs.
Marta Ignerska, lauréate des Bologna Ragazzi Award, Grand Prix IBBY, European Design Ed-Awards, a splendidement interprété ce conte original. Ses dessins audacieux ont immédiatement gagné l'approbation enthousiaste de l'auteur. Uri Orlev a réussi à enfermer dans cette historie tendre des questions importantes : conscience, insensibilité ou injustice. Avec ces rimes, apparemment légères, toute une histoire se développe, comme d'une pelote de laine étroitement roulée... C'est une histoire emmêlée, avec des mailles variées, épaisses, remplies de digressions et des souvenirs. Mais ce n'est pas un conte de fées, c'est un ersatz de conte de fées qui se raconte lui-même dans nos têtes, une douce parabole sur nous et les autres. Pour les enfants ? Certes. Mais également pour nous, les adultes.
Il m'est difficile de trouver les mots tellement cet album est beau, tant par son texte que ses illustrations.
Une grand-mère arrive dans un village mais personne n'accepte de la loger. Elle possède pour tout bagage une simple paire d'aiguilles à tricoter. Alors pour rompre son isolement et sa solitude, avec sa laine, elle commence à fabriquer les choses dont elle ressent le besoin : des pantoufles, un tapis puis un lit, une théière.
Quand tous ses besoins matériels sont satisfaits, elle décide de créer des petits enfants. La fille et le garçon s'amusent bien dans l'univers réalisé par grand-mère tricot jusqu'au jour où elle décide de les emmener à l'école. Mais là, de nouveau, les professeurs refusent d'accueillir des enfants « tricotés ».
« Grand-mère tricot » est un album d'une grande intelligence qui s'adresse aux plus jeunes pour parler de façon simple : de la bêtise humaine, de la peur des différences, du racisme et de l'exclusion, mais aussi de l'importance de l'imagination et de la création pour trouver un refuge.
L'auteure fustige les politiques qui paraissent bien indifférents et inactifs face à cette situation.
Ce livre qui s'empare d'un thème d'actualité m'a beaucoup touchée car il évoque des thèmes chers à mon cœur comme la tolérance, le respect des différences ou encore l'altérité.
Les illustrations au crayon noir avec des touches de couleur de-ci, delà sont splendides et sont réalisées avec plusieurs techniques (pastels, crayon, encre, feutres etc.). Les personnages sont très expressifs.
C'est un énorme coup de cœur que je recommande à tous et qui saura plaire aussi bien aux enfants qu'aux adultes.
Un grand merci aux éditions "Format".
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