"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dans les années 1570, une série d'appels à des activités de recensement des personnes et des richesses se fait entendre. Si leur première finalité semble purement administrative - fiscale, militaire, statistique -, ils apparaissent immédiatement aussi comme porteurs d'un projet moral et d'une capacité à agir sur les moeurs collectives. Le censeur romain dénombrait, mais il était aussi celui qui pouvait agir sur les comportements les plus intimes, et ce, simplement parce qu'il faisait rougir, comme le disait Cicéron. Faire rougir chacun sans même devoir punir l'un ou l'autre, c'est précisément un tel contrôle constant et modulable que les défenseurs des pratiques de dénombrement mettent en avant, développant ainsi l'idéal d'une action normative en tout point distincte de celle de la loi, laquelle justement ne peut faire efficacement face aux problèmes des moeurs collectives. En dévoilant quelques-uns des éléments qui ont permis l'émergence de la statistique au seuil de la modernité, l'auteur propose une généalogie originale de certains principes et fantasmes à l'oeuvre au coeur des pratiques de gouvernement néolibérales - par exemple la transparence - et donne, en creux, un sens nouveau à la spécificité de la loi dans un champ normatif ainsi élargi.
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