"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Et si l'histoire de la philosophie était, en fin de compte, le marginal détour labyrinthique par lequel l'homme conserve une chance, minime soit-elle, de regagner le coeur de sa toute première "intuition"? Lucide et laborieuse investigation du passé pour réentendre la "première voix", prolongée, assourdie, amplifiée par les haut-parleurs de l'histoire et de ses exégètes? Réminiscence, retour cyclique par la "mémoire", rebroussement en vue d'une progression, pèlerinage passant par les méandres et les échos multiples de la tradition jusqu'à la source, peut-être pure, de la parole? "Dévoilement" des illusions, des apparences, qui dissimulent et pervertissent l'intransigeante nudité qu'est au final la vérité? C'est bien de tout cela dont il s'agit dans cette étude qui se présente comme un triptyque sur la distinction platonicienne de l'éternité et du temps : si les deux panneaux latéraux reconstruisent, d'une part, le fil intertextuel du "Timée" depuis Platon jusqu'à l'Antiquité tardive et, de l'autre, le terreau contextuel de Calcidius, le tableau central et final reproduit notre traduction française inédite des chapitres CV à CXVIII du "Commentaire au Timée de Platon" par Calcidius.
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