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Ce livre de photographie invite le lecteur à pénétrer dans l'intimité du quartier gitan de l'Esperanza, située à Berriac, dans l'agglomération de Carcassonne (Aude). Cet ouvrage s'inscrit dans un processus initié il y a plus de vingt ans, en lien avec l'association Graph-CMI, et à la demande des femmes de la communauté gitane de réaliser des photographies sur leur lieu et leur cadre de vie. Depuis fin 2013, Hortense Soichet, artiste photographe en résidence, accompagne les femmes gitanes, âgées de 17 à 58 ans, dans leur démarche et produisent ensemble des photographies, présentées dans le livre de manière indissociée.
Ce travail de création est accompagné d'entretiens avec les habitants, d'un texte de présentation du quartier et de sa communauté, d'un texte sur le rapport photographie/sciences humaines et d'un texte à caractère ethnologique sur la culture gitane et sa place dans une région du sud de la France. Publier ces photographies relève d'enjeux multiples. C'est à la fois la volonté de conserver une trace d'un quartier particulier voué à la démolition, de faire le lien entre plusieurs générations, de témoigner de la normalité des modes de vie gitans et de l'évolution du statut des femmes en particulier, de dénoncer les clichés par le biais d'une pratique artistique, de proposer un regard de femmes et d'affirmer leur émancipation.
Les femmes ont, par une mise en miroir de leur propre communauté, créé un discours visuel, qui relève à la fois de l'anthropologie de la vie quotidienne et de l'esthétique. La cité de l'Espérance a été construite en 1969 suite à l'incendie du bidonville de La Cavayère à Carcassonne où vivait une communauté de gitans. Située à proximité d'une centrale électrique, d'une route départementale et d'une voie ferrée, la cité de transit avait vocation à accueillir les familles avant leur relogement dans différents quartiers de Carcassonne.
C'est la première cité créée pour les gitans en France. Aujourd'hui, le quartier est toujours en place et compte environ 350 habitants, exclusivement des gitans sédentarisés, répartis entre logements sociaux construits à la fin des années 1960 (21 logements) et constructions plus récentes ainsi que les caravanes et mobil home occupés par les enfants et petits-enfants. Les nouvelles générations le quittent peu à peu mais ce quartier reste un symbole de l'histoire de ces gitans.
Malgré la vétusté des lieux et les nuisances de la centrale jouxtant les habitations, la communauté gitane de Berriac a recréé dans ce quartier un environnement familier où l'on passe facilement d'une maison à l'autre, où l'on rentre chez son voisin sans frapper et où les enfants grandissent tous ensemble.
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