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Qui sont ces Tamouls qui vivent près de la gare du Nord ? Presque invisibles, ces sri-lankais émigrés occupent peu à peu des boutiques, ils ont leur temple, etc. mais ils ne font pas parler d'eux. Aude Mary, passionnée par cette communauté, en brosse un portrait chaleureux et décrypte la manière dont les Tamouls s'intègrent tout en restant fidèles à leurs rites et leurs traditions. Issus d'une immigration essentiellement politique, les Tamouls de la station de métro La Chapelle, près de la gare du Nord à Paris, viennent surtout de Jaffna, au nord de la péninsule sri-lankaise, depuis les années 1980. Ils vivent en banlieue parisienne à la Courneuve et dans d'autres villes de la Seine Saint-Denis, ils envoient leurs enfants à l'école de la République ou dans les écoles privées catholiques, exigeant d'eux qu'ils travaillent bien pour réussir et s'intégrer à la société française. Le soir, les enfants suivent l'école tamoule pour préserver les liens avec leur communauté d'origine. Les Tamouls se rendent au temple régulièrement, un lieu invisible de l'extérieur, dans lequel ils pratiquent le culte de Ganesh. En parallèle, dans ce quartier du nord de Paris, ils occupent un nombre de plus en plus important de boutiques dans lesquelles on trouve des vêtements, de la bimbeloterie, des coiffeurs spécialisés mais aussi des commerces de bouche : légumes, poissons, etc. C'est le détail du processus de territorialisation qui est ici étudié. Comment les Tamouls parisiens ont-ils marqué cet espace étroit du X e arrondissement ? Comment, affichant leur totale solidarité et leur volonté de travailler, d'éviter les conflits avec la population parisienne, leur mutisme sur les horreurs de la guerre que leurs familles et amis continuent de subir, leur souhait de protéger et d'affermir leur identité menacée autant par l'exil que par la promiscuité avec la culture d'accueil, prêts à tout pour la réussite de leurs enfants, entre signes visibles et signes cachés, sont-ils regardés dans notre société qui prône la cohésion républicaine ? C'est toute la question de la distinction entre intégration et assimilation qui est ici posée par le « cas tamoul », faisant de cet ouvrage une contribution éclairante à la question posée aujourd'hui à la société française.
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