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Jouir devrait être obligatoire, une fois par jour sous contrôle militaire, et remboursé par la Sécu, le premier des droits de l'homme. Mais tous les dieux veulent enterrer ça. Toutes les morales, toutes les sciences, c'est quoi le statut de l'orgasme dans le Savoir, dans la philosophie, hein ? Nada. Alors que ça s'équalise si simple avec la naissance, le sommeil, la mort.
Chaque génération a connu ou connaîtra son Dom Juan. Depuis l'Antiquité il a pris différentes formes et différents noms, il s'est appelé Thésée voire même Zeus.
Plus près de nous, il s'est appelé Casanova ou Valmont, il s'appelle Swan chez Proust ou Solal chez Albert Cohen... Toutefois, c'est Tirso de Molina qui a définitivement marqué cette figure qui représente l'incarnation du désir, le goût de la chair ou l'incarnation charnelle de l'esprit propre au désir dans une hispanité exubérante.
À sa suite, Molière, avec son génie qui recèle la quintessence de l'esprit français, a structuré le rapport ambigu que l'on entretient avec le cas Dom Juan et sa marche irrépressible vers son destin tragique. C'est à partir de cette structure que Aziz Chouaki a laissé sa langue magnifique pénétrer dans la modernité de ce mythe si présent.
Dom Juan existe en nous pas seulement parce qu'il existe en littérature, pas seulement parce qu'il est présent dans les oeuvres de l'humanité mais parce qu'il est vivace à l'intérieur de chacun de nous ; cette part de nous-même qui est prête à mettre le feu. Séduisant et repoussant, on se sent attirés par ce personnage dans le même instant que cet attrait révulse. S'il prend divers noms, c'est qu'il existe diverses formes de donjuanisme et que cette figure indomptable fascine et horrifie en tout lieu, en tout temps.
Trahissant toutes les formes de pureté, piétinant jusqu'à Dieu, il désire, séduit, déshonore et sitôt passée sa possession, l'abandonne ; telle est l'irrépressible séquence qui mêle trahison, amour, argent, défi, honneur, hypocrisie, inconstance, jeunesse, mélancolie, péchés en tout genre, purgatoire sordide et abandon. Car c'est bien abandonné des hommes et des dieux que finit celui qui fait de la luxure et des drogues fortes, de l'arnaque à petite ou grande échelle et des promesses inconstantes, son quotidien.
Le monde moderne offre une démultiplication infinie de donjuanisme.
Michel Didym Ouvrage publié avec le concours du Centre national du livre
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