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Dans la culture yucatèque, l'os est vivant, soutient la chair, la nourrit, lui donne la vie ; c'est un os fertile. Le terme Bak, qui signifie entre autres « os » et « verser de l'eau » peut donc se traduire par « os fertile » et a donné son nom à la Mère cosmique, Ix Bak. Une maîtresse mort non pas terrifiante comme peut l'être la camarde occidentale mais aussi promesse de renouveau et d'avenir.
Les Mayas de l'époque préhispanique - et quelques-uns encore de leurs contemporains - savent que philosopher, c'est apprendre à mourir. Pour eux, les morts ne sont pas morts, la mort n'est pas la mort. Mais avec la conquête espagnole, ils sont précipités brutalement dans un monde où la mort a été inventée. C'est ce choc entre ces deux « morts », c'est-à-dire deux conceptions très différentes de la mort, qui est raconté dans ce livre.
Fruit de quarante ans de vivre ensemble de l'auteur avec ses amis yucatèques, cette étude croise trois approches : la description et l'analyse du traitement des morts - le nettoyage et l'exposition des os du défunt - dans la région Ouest de la Péninsule yucatèque, point de départ de son analyse ; une tentative, à travers l'étude de quelques concepts yucatèques, de cerner la philosophie yucatèque de la mort ; enfin, une étude de la mythologie de la mort, à partir d'un corpus extensif de récits, de vécus et de pratiques mythiques.
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