"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Le second roman de l'écrivain ivoirien Ahmadou Kourouma, Monnè, outrages et défis (1990), a été associé dès sa parution, aussi bien par la critique que par l'auteur, à une catégorie littéraire bien connue : celle de l'épopée. Cette notion s'est avérée particulièrement pertinente pour en cerner les enjeux. D'une part, l'imaginaire épique africain est un matériau essentiel de l'écriture de Kourouma. D'autre part, le concept d'épopée permet d'articuler la question de l'intertextualité à une réflexion sur l'histoire africaine rendue possible par le récit en tant que tel. Le roman lui-même peut, en effet, être lu comme une épopée. Et la manière dont il actualise certains procédés littéraires propres à l'épopée mondiale permet d'accorder aux références parodiques à l'épopée africaine leur véritable place au sein du projet qui fonde toute l'oeuvre de Kourouma : penser l'évolution des structures politiques en Afrique noire.
Cette double lecture permet de rejoindre un cadre général de réflexion sur le littéraire. Elle invite à considérer la production africaine, non en fonction de la provenance de son auteur, mais selon l'activité créatrice qui met en mots un imaginaire nourri de traditions orales et d'une culture qui appartiennent de fait à la francophonie littéraire.
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