"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Les 13, 25 et 26 août 1870, le Corps législatif du Second Empire et, le 22 mars 1871, l'Assemblée nationale de la République se constituent en comité secret : personne n'est admis dans l'enceinte parlementaire durant la discussion, à l'exception des députés et des ministres tenus au secret le plus total sur ce qui a été dit.
Aucun compte rendu de la séance n'est rendu public. Mais ces comptes rendus existent. Ils ont été récemment redécouverts dans un coffre-fort du Palais-Bourbon. Il a fallu un vote de l'Assemblée nationale, le 5 avril 2011, pour autoriser leur consultation et leur publication. Et c'est passionnant. En ces heures terribles, alors qu'est en jeu l'existence même du pays envahi et déchiré, sous la présidence d'Eugène Schneider puis de Jules Grévy, se font entendre les voix de Jules Favre, de Gambetta, d'Arago, du ministre de la Guerre Palikao, de Jules Ferry, de Thiers, chef du gouvernement provisoire, dans une atmosphère électrique.
C'est que, de la défaite de Wissembourg à la Commune de Paris, la patrie est en danger ! Le dernier mot appartient à un tout jeune député, Georges Clemenceau. Rarement a été ainsi vécue l'histoire en direct. Cette édition exceptionnelle, réalisée en partenariat avec l'Assemblée nationale, est présentée et annotée par le professeur Fric Bonhomme, spécialiste des débuts de la IIIe République. Le Président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, en a rédigé la préface.
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