"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Le général de Gaulle a-t-il utilisé avec «intelligence» les services secrets français, après son retour au pouvoir en 1958 ? La guerre d'Algérie aurait-elle pu être abrégée ? Le terrorisme de l'OAS aurait-il pu être neutralisé à temps ?Un acteur capital a suivi au quotidien cette tragédie. Conseiller pour la sécurité et le renseignement à Matignon de 1959 à 1962, Constantin Melnik était au coeur du secret d'État, désigné par la presse de cette époque comme «un des hommes les plus influents de France». Auteur de plusieurs récits romancés, il tombe aujourd'hui le masque, pour livrer toute sa vérité. Il raconte les exploits du SDECE infiltrant le FLN, les écoutes téléphoniques du président tunisien Bourguiba, les opérations du service «action», mais aussi l'ouverture de négociations secrètes avec le FLN, bien avant les accords d'Évian.Gaulliste de raison, «débarqué» sans ménagement ni parachute en 1962, Constantin Melnik s'exprime sans langue de bois sur les ineffables «compagnons» du Général, un entourage qu'il décrit avec férocité comme versant, en temps de crise, dans la tragi-comédie.Mal entouré, dédaignant l'apport des «services», l'ancien chef de la France libre aurait-il, en fin de compte, échoué en Algérie ? L'issue tardive du conflit algérien est-elle la face sombre du lumineux 18 juin ?Le témoignage de Constantin Melnik est pour la première fois soumis à la critique d'historiens, qui ont confronté son récit aux archives de Michel Debré (Olivier Forcade) et qui l'interrogent sans complaisance en s'appuyant sur des travaux universitaires récents (Sébastien Laurent).Jugement impitoyable sur le pouvoir en France, De Gaulle, les services secrets et l'Algérie est un ouvrage novateur, tant par sa forme historique que par son contenu abrasif.Constantin Melnik se consacre depuis dix ans à l'analyse de l'espionnage russe et du renseignement.La collection «Le Grand Jeu», dirigée par Olivier Forcade (université de Paris IV-Sorbonne) et Sébastien Laurent (université de Bordeaux), rassemble des travaux de recherche sur l'histoire du renseignement et des services secrets.
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