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Cette biographie du chef sioux Crazy Horse est l'exemple même de la fusion entre l'art de la biographie et l'oeuvre littéraire. Né au sein des Oglalas, une des sept bandes des Sioux tetons-lakotas Crazy Horse, comme pour rappeler ses cheveux aux boucles un peu claires, portait tout jeune le nom de Curly. Perçu aux yeux des siens comme énigmatique, solitaire, le jeune chef exerçait auprès du « peuple profond » des Lakotas un prestige mystérieux. Il consacra sa vie à combattre un envahisseur dont la supériorité militaire et les épidémies qu'il apportait ont attiré sur les Indiens les pires malheurs et calamités. Sandoz, outre qu'elle s'attache à décrire « son homme étrange » dans l'émotion comme dans l'affliction, rapporte dans le souffle de sa passion, les événements historiques et personnels qui ont accablé la vie de « son héros ». Après une courte existence où se sont croisées joies simples, déconvenues, trahisons, défaites mais aussi victoires comme à Little Big Horn face au général Custer en juin 1876, Crazy Horse sera contraint, surtout par les siens, de se rendre. Le 5 septembre 1877, après avoir présenté sa reddition, il sera lâchement assassiné à Fort Robinson par un soldat... grâce à l'aide d'un de ses « frères Lakotas ».
Avis : MAGISTRAL
Prenez votre souffle pour apprécier cette fresque monumentale qui décortique pour vous la solitude et l’engagement d’un grand chef Indien, légende déjà de son vivant. Ce livre est connu et reconnu mais bénéficie d’une réédition qui ne peut que plaire à de nouveaux lecteurs.
Curly, né chez les Oglalas, peuple Sioux, devient Crazy Horse et l’un des plus grands chefs de guerre Lakotas. Ce livre est la biographie d’un homme étrange, solitaire et mystérieux mais aussi l’histoire d’un peuple et des guerres indiennes contre les blancs venus les parquer après leur avoir apporté whisky et maladies.
Mari Sandoz ne se contente pas de nous décrire la vie et les batailles de Crazy Horse, elle nous donne les détails trop méconnus des conditions dans lesquelles le peuple Indien s’est vu trahi et humilié alors que les contrats passés devaient engager les Américains « aussi longtemps que l’herbe poussera et que l’eau coulera. » Son travail et son art ont été de faire d’une somme de connaissances, un roman aux faits authentiques et au souffle épique. Les guerres indiennes sont décortiquées, les comportements humains sont disséqués avec précision, les relations entre les tribus et leur acharnement à se combattre au lieu de se liguer contre l’envahisseur sont pointées du doigt, les erreurs commises par les jeunes défendant des pratiques guerrières ancestrales ne leur permettant pas de vaincre ne sont pas passées sous silence, les trahisons du gouvernement sont établies : tout est fait pour donner une lecture exhaustive d’une page terrible de l’Histoire américaine.
Ne vous laissez pas déconcerter par le nombre de pages, les notes de bas de page, les explications, abécédaires et autres documents. Tout est fait pour que vous lisiez, que vous reveniez en arrière, que vous cherchiez à vous fondre dans la réalité d’une époque. Les personnages sont nombreux ; tous nous font comprendre que sans bisons et sans or, l’histoire n’aurait peut-être pas été la même.
J’ai retrouvé Slim Batteux, connu par ailleurs pour son groupe de musique, dans les références bibliographiques de l’auteure pour son livre « J’apprends le sioux-lakota » et si j’en ai été surprise, j’en ai été tout autant ravie.
Si vous souhaitez connaître la parole amérindienne, si vous appréciez de lire au fond des cœurs, si vous aimez vous donner un peu de mal pour apprendre, n’hésitez pas à vous procurer cette nouvelle édition de Crazy Horse et merci à Mari Sandoz d’avoir tant cherché la vérité. Ce livre garde vivant un peuple anéanti.
Je remercie les Editions du Rocher et #NetGalleyFrance de ‘mavoir confié « Crazy Horse »
Un livre époustouflant ! Mari Sandoz a réalisé un travail phénoménal !
Quand on sait qu’il a été publié en 1942 on imagine sans peine ce qu’elle accomplit sans les moyens que nous avons ; les entretiens et les recherches de documents puis la rédaction.
Comme il est noté dans l’introduction du Cinquantenaire : “Mari Sandoz était pour ainsi dire prédisposée à écrire sur Crazy Horse, elle qui grandit dans homestead (Propriété inaliénable et insaisissable qui était attribuée aux colons désirant devenir fermiers) du Nebraska [...] quasiment au milieu du pays de son héros.”
Cette biographie raconte en détail la vie de Crazy Horse mais aussi celle des peuples Sioux, le tout rédigé à la façon d’un roman. Elle ne s’est pas contenté d’égrener des faits, elle a donné vie à ses personnages et si parfois le langage et les mots indiens ne facilitaient pas la lecture, ça n’en reste pas moins une lecture captivante !
Lecture en plusieurs jours, c’est malgré tout assez ardu mais elle a le mérite de remettre les uns et les autres à leur juste place !
#CrazyHorse #NetGalleyFrance #rentreelitteraire2021
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