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Comme une main qui se referme rassemble les poèmes que Pierre Seghers rédigea pendant la Seconde Guerre mondiale, tandis qu'il devenait lui-même l'éditeur des poètes engagés. L'esprit de résistance souffle sur ces textes qui furent écrits avec une conscience aiguë du désastre, diffusés sous le manteau, parfois signés d'un pseudonyme dans les revues de l'époque : " P.C. " en France, " Fontaine " à Alger, " L'Honneur des poètes " aux Éditions de Minuit clandestines. Poésie de combat, poésie " de contrebande " par laquelle un homme affirme son droit à la liberté, sa volonté de vivre et ses raisons d'aimer. Dans une postface qui éclaire le contexte historique, Bruno Doucey explique que Seghers en appelait à la fin de sa vie à la vigilance : " Jeunes gens qui me lirez peut-être, tout peut recommencer. Les bûchers ne sont jamais éteints [.] N'acceptez jamais de devenir les égarés d'une génération perdue. "
Voilà rassemblés pour la première fois les poèmes que Pierre Seghers écrivit pendant la seconde guerre mondiale., et c’est toute une époque de résistance et de clandestinité nourrie d’espoir que donne à voir ce recueil.
En les lisant, il faut remettre ces poèmes dans le contexte de l’époque : ils ont été écrits dans la clandestinité par un homme épris de liberté qui luttait contre la barbarie.
« Comme une main qui se referme
Comme un refus qui se raidit
Comme un défi aux yeux de fer
Mon cœur »
Plusieurs parties dans ce recueil :
« Une rupture » rassemble les poèmes publiés dans la revue P.C.
Suivent les poèmes de l’été 1942
« L’été qu’on assassine
Est-il vif, est-il mort ? »
L’été des fruits mûrs et des moissons se confond avec l’horreur, celle du peloton et des « frères morts pour nous ».
Puis viennent » un monde à gauche, un monde à droite » et « j’ai mis dans mon poing l’avenir »
A la noirceur de ce « monde ossuaire » se mêlent espoir et amour. Pierre Seghers célèbre la vie comme il célèbre la mort et ses vers sont émouvants.
Ses poèmes s’adressent à Elsa Triolet, à Gabriel Péri, aux fusillés de Châteaubriant, aux héros morts en martyr, et à tous ceux qui, épris de liberté, se replongent dans les heures sombres de l’histoire pour que rien, jamais, ne soit oublié.
Le recueil se clôt sur « la liberté » celle si chèrement défendue et retrouvée.
Pierre Seghers s’adresse aux jeunes
« Si tu construits un monde neuf
Sur le flux de la joie qui chante
Tu es un homme de chez nous »
Au-delà de la souffrance et de la barbarie, le poète inscrit l’espoir en filigrane, il nous incite à résister et à espérer « la belle harmonie revenue »
C’est le témoignage fort d’un poète aux convictions profondes, profondément humain et qui nous touche avec ses mots.
Ces poèmes doivent être lus par les jeunes générations.
Une lecture qui m’a bouleversée.
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