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Ce livre réunit cinq essais sur Jean-Luc Nancy. Il y est notamment question des idées de création, de vie, de corps, mais aussi de toucher, de sujet, de communauté, de christianisme, de monde. Il s'agit à la fois d'analyser un texte philosophique difficile, de faire hommage au professeur et, finalement, de saluer l'ami. Il s'agit de témoigner de toute l'admiration qu'un philosophe habitant à l'autre bout du monde professe pour cette pensée si originale et si puissante. Il s'agit surtout d'ouvrir des voies pour lui donner de nouvelles chances, pour me donner moi-même une chance de penser.
Le premier texte du recueil cherche d'abord à préciser le sens ontologique de l'idée de création. L'être pensé selon la creatio ex nihilo n'est pas nécessairement à résorber sous le schème de la production ontologique, de la transitivité de l'être ou de la différence ontologique. Au contraire : puisque rien n'est créé à partir de rien, il faut penser un anéantissement de l'être lui-même ou de la libre donation de l'étant. Si, d'un autre côté, on accepte que la vie a été, dans toute l'histoire de l'ontologie occidentale, le schème principal et l'horizon indépassable pour la compréhension de l'être, alors l'idée de creatio ex nihilo doit engager une déconstruction de la vie. Tout en essayant de donner sens à la prolifération exorbitante des discours et des techniques concernant le vivant dans l'actualité, mon travail explore les conditions d'une telle déconstruction.
Le deuxième essai offre un bref commentaire de l'idée de « vie éternelle » telle que présentée dans L'Adoration (Galilée, 2010). La « vie éternelle » n'est rien d'autre que le mode d'être et de paraître de celui ou celle qui est mort(e), c'est-à-dire de celui ou celle qui a cessé d'être et de paraître, qui ne peut plus être saisi(e) par nos catégories concernant l'être et le paraître.
Le troisième texte mène une exposition systématique du concept de corps chez Nancy, en revenant d'abord au texte fondateur de la philosophie occidentale concernant la corporalité vivante, à savoir le traité sur l'âme d'Aristote. Les oppositions à établir entre la psychè du Stagirite et la Psyché morte de Nancy ne sont pas aussi radicales qu'on pourrait le croire : chez l'un comme chez l'autre, il s'agit avant tout de saisir l'âme comme la différence, le retrait ou le départ qui fait l'exposition des corps. L'essai se poursuit avec une analyse du toucher et du soi, et se termine par une explication de l'idée de corps à l'intérieur du programme général de pensée sur la déconstruction du christianisme, en particulier à l'égard de l'idée d'incarnation.
Après une brève réflexion sur la torture, ce recueil se conclut par « La chance de la pensée », qui tente de décrire l'expérience de pensée et du réel à l'oeuvre chez Nancy.
J. M. Garrido
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