"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Léo adore l'Oloffson. Il existe ici toute la magie des Caraïbes. L'hôtel respire le vaudou. Quasiment invisible de la route, voilà qu'il vous saute au visage quand vous pénétrez dans sa cour intérieure. Subitement, vous n'êtes plus dans ce Port-au-Prince envahi par la circulation, la pollution et le bruit. Vous vous retrouvez au-delà de ce monde, dans un autre temps que rien ne semble perturber. Le tremblement de terre n'a eu aucun effet ici. L'Oloffson a survécu. Le bois donne à l'hôtel une chaleur et un charme peu commun où chacun de vos pas réveille le parquet patiné par les années comme si l'on marchait sur les traces de fantômes oubliés. Graham Green et James Jones se recueillaient souvent à cet endroit et il est aisé à Léo de les imaginer rédigeant une infime partie de leur oeuvre. Bien plus tard, au début des années quatre-vingt, le monde du show-business s'appropria le site. Mick Jagger s'y réfugiait entre deux tournées ou entre deux albums. Jackie Onassis aimait y déguster un rhum-sour sur la terrasse de la suite numéro 11, la plus prestigieuse. L'Oloffson sera certainement l'endroit qu'il regrettera le plus en Haïti. Il a adoré Pignon et la tranquillité du village pourtant touché par l'épidémie de choléra. Il a aimé son aventure avec Sylvie. Mais à lui seul, l'hôtel dégage toute la couleur des Caraïbes. Il vous imprègne de son règne séculaire jusqu'au plus profond de votre âme. Léo ne parvient pas à exprimer son ressenti vis-à-vis de ce lieu magique. Parfois, les mots ne suffisent pas à décrire l'indescriptible état des choses. Certains expatriés n'y perçoivent ici que les vestiges d'une époque révolue. Ils préfèrent de loin le luxe plus moderne de l'hôtel Ibolélé perché au plus haut des collines de la ville. Rien que pour le panorama, l'Ibolélé vaut le détour. Mais s'y attarder, Léo n'en comprend pas l'intérêt. C'est à l'Oloffson qu'il parvient à oublier ces tracas de la semaine. Il sait qu'à l'avenir, c'est de l'Oloffson qu'il gardera les meilleurs souvenirs de Port-au-Prince. En dehors du fait que c'est ici qu'il a tenu pour la première fois Lucie dans ses bras, l'hôtel a surtout agi comme un sanctuaire lui apportant calme et sérénité dans le tumulte de sa mission.
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