Des premiers romans et des découvertes qui éclairent ce thème intarissable
Florence a tout fait pour mettre en place des soins palliatifs à son domicile afin que Judith, sa fille d'une vingtaine d'années atteinte d'un cancer, puisse revenir dans l'appartement où elle a grandi.
Comme l'est souvent une mère envers son enfant, Florence est persuadée qu'elle sait ce qui est le mieux pour elle. Après l'avoir accompagnée pendant toute la durée des protocoles de traitement, elle veille à présent à ce qu'elle ne manque de rien. Alors, entre les passages quotidiens de Théo, l'infirmier de l'équipe soignante, elle prend en charge ce qu'il reste à faire et range, cuisine, lave, s'active autour de Judith.
Mais très vite elle se sent dépassée, ces certitudes chancellent. Sait-elle vraiment ce dont sa fille a besoin ? Entend-elle réellement le désir de celle qui, peut-être, voudrait qu'on ne la retienne plus ?
Des premiers romans et des découvertes qui éclairent ce thème intarissable
Judith, la vingtaine, est en phase terminale d'un cancer; elle retrouve la chambre de son enfance où elle reçoit des soins palliatifs à domicile et où sa mère, Florence, tait sa douleur pour être à son service, pour la choyer, lui apporter un peu de douceur dans son calvaire. Mais elle n'écoute pas vraiment les désirs de sa fille jusqu'à ce que l'infirmier qui vient quotidiennement lui fasse comprendre que sa fille souhaite finir sa vie à l'hôpital et que la plus grande preuve d'amour est d'écouter ce souhait.
Le titre de ce très court roman "Ce qu'il reste à faire" est la première partie de la définition des soins palliatifs: "Ce qu'il reste à faire quand il n'y a plus rien à faire". J'ai lu ce texte dans un souffle, en quelques heures. J'ai été bouleversée par ce huis clos entre une mère, sa fille et la mort, par la relation qu'elles essayent d'établir en dépit de l'issue inéluctable, elles qui étaient fusionnelles face à l'absence du père qui n'a pas assumé sa paternité puis qui se sont éloignée lorsque Judith a pris son envol.
La figure de la mère, en particulier, est poignante.
Poignante, cette mère, qui anticipe ce qu'elle croit être les besoins de sa fille mais qui ne comprend pas qu'alors qu'elle va mourir, elle a encore des désirs (fumer une cigarette, voir la vitrine d'un magasin...)
Poignante, cette mère qui s'active face à sa fille inerte, qui cuisine face à sa fille qui ne peut presque plus rien avaler.
Poignante, cette mère qui retrouve les gestes d'avant quand Judith était enfant
Poignante, cette mère qui veut "faire pour le mieux". Mais c'est quoi, le mieux?
Poignante, cette mère qui ne vit que pour sa fille qui se meurt.
Poignante, cette mère, habitée d'une force inconnue face à sa fille qui n'en a plus.
Poignante, cette mère accablée par l'agressivité de sa fille, qui n'a qu'elle sur qui déverser sa douleur.
Poignante, cette mère lorsqu'elle fait enfin face à sa vulnérabilité et accepte d'être aidée, de laisser partir Judith, comme elle le souhaite, à l'hôpital pour sa fin de vie.
Ce roman aborde également le thème des aidants face à l'épuisement physique et moral, face à l'impuissance à soulager les douleurs de l'être aimé, de la difficulté d'accepter de l'aide étrangère comme si c'était une trahison.
Ce roman est d'une telle justesse qu'il fait mouche; l'écriture est simple, tout en retenue mais porteuse d'émotions puissantes.
Un primo-roman difficile mais si magnifiquement écrit sur une peur qu'il faut savoir regarder en face aussi insoutenable soit-elle : la maladie incurable, l'accompagnement d'un enfant vers la mort, la perte, le vide.
Une mère accompagne vers la mort sa fille atteinte d’un cancer incurable.
Ce premier roman emmène à la fois dans l’univers des aidant.e.s à domicile et dans celui des patients condamnés par la maladie ; les premier.e.s sont dévoué.e.s, maladroit.e.s et désemparé.e.s, croient savoir ce qu’il faut faire pour bien faire et assurent une immense charge affective ; les second.e.s apprécient l’aide en même temps qu’ils/elles aimeraient que leur faiblesse, leurs décisions et choix des derniers moments leur appartiennent en propre. Sans compter les professionnell.e.s des soins palliatifs qui agissent comme des éléments perturbateurs (ou régulateurs selon où on se place).
Dans le long et lourd débat sur la fin de vie, il n’y a pas de solution-miracle : celui/celle qui s’en va et ceux/celles qui restent, doivent trouver l’équilibre dans un terrible pas de deux, entre souffrance, technicité et amour. Quel dilemme !
L’auteure expose magnifiquement le ressenti des deux femmes sans pathos, sans mièvrerie, avec vérité, subtilité et sensibilité ; la lecture est poignante, limite déstabilisante, elle ne laisse pas indemne, qu’on ait été aidant.e ou pas.
Ce livre voyage dans le cadre des #68premieresfois, merci à l’équipe pour cette belle aventure et ses découvertes enthousiasmantes (comme celle-ci).
Que reste-t-il quand il n’y a plus rien à faire ? C’est la question que se pose Florence quand sa fille de 25 ans se réinstalle chez elle pour des soins palliatifs.
Elle a élevé seule sa fille. Elle sait ce qui est bon pour elle, ce qui lui ferait plaisir. Elle anticipe tous ses besoins, enfin presque. Elle ne demande pas à Judith ce qu’elle a envie de faire. Elle l’étouffe. Elle ne sait pas faire autrement.
On ressent la douleur et les tourments d’une mère qui sait que sa fille va mourir. Un premier roman avec un sujet déchirant, peu réjouissant, assurément bouleversant. Pas sûre qu’il intéresse grand monde en ce moment morose.
Merci aux 68 premières fois pour la découverte de cette nouvelle plume
Florence est traductrice et vit dans la banlieue lyonnaise. Elle a une relation fusionnelle avec sa fille Judith qu'elle a élevé seule. Cette dernière a quitté le cocon familiale il y a quelques années à peine pour ses études. Elle n'a pas 25 ans qu'un cancer rare et agressif la frappe. Florence fera ce qu'elle a toujours fait, s'occuper au mieux de sa fille car une mère sait ce dont son enfant a besoin. Elle fera tout pour maintenir une hospitalisation à domicile alors que l'état de santé de sa fille se dégrade.
C'est un premier roman court mais marquant .
Je l'ai lu en une après-midi. Le thème est déchirant. Il est question de la maladie incurable de son enfant unique et de l'acceptation des dernières volontés de celui-ci.
L'autrice aborde avec une très grande maturité la relation entre une mère et sa fille qui se tend jusqu'à la colère. Florence est dans le déni, elle s'enferme dans son rôle d'aidante, fait ce qu'il reste à faire pour soigner sa fille. Or ce rôle n'est pas le sien. Et sa fille n'en peut plus.
Avec délicatesse et émotion, l'autrice trouve les mots justes pour évoquer le sujet de la fin de vie et du respect des désirs de celle ou celui qui part. La lecture est douloureuse et poignante. L'amour de cette mère pour sa fille est bouleversant. J'ai eu la gorge nouée et j'ai aussi beaucoup pleuré. Je n'ai pas d'enfant mais voir la souffrance qui gagne le corps d'un proche et se sentir impuissant je l'ai connu. Et encore aujourd'hui, 7 ans après, cela remue toujours.
Le roman est triste tout en apportant une sérénité et une paix intérieure. Un texte maîtrisé qui mérite d'être davantage mis en lumière.
Contre-nature, loc. adj. : mère accompagnant son enfant dans son dernier voyage.
Marie de Chassey raconte l’indicible, l'imprononçable, ce que même la langue française a refusé de nommer. Elle raconte l’histoire bouleversante d’une mère qui fait de son mieux quand tout autour d’elle s’effondre. Avec une plume pudique mais sensible, la primo-romancière aborde la dure réalité des soins palliatifs. Un livre bouleversant mais nécessaire.
@lecturesauhasard
Florence a tout mis en place pour accueillir à son domicile sa fille d’une vingtaine d’années souffrant d’un cancer en phase terminale. Se devant d’être présente, de prendre soin d’elle, cette mère reste aux côtés de sa fille car c’est bien là son propre rôle : connaître les moindres besoins et envies de sa fille, la protéger et faire au mieux. Mais sait-elle réellement ce dont sa fille a besoin ? Ne va-t-elle pas trop loin ?
« Soins palliatifs : tout ce qu’il reste à faire quand il n’y a plus rien à faire.
Elle ne cachera pas ses larmes à Judith. Elle ne le pourrait pas de toute façon, ses yeux sont gonflés et rougis.
Elle va seulement l’écouter.
Prendre ce risque.
Prendre le risque de se tenir auprès d’elle, sans certitude.
Elle ne sait plus ce qu’il y a de mieux pour elle. »
Pour son premier roman, Marie de Chassey aborde le sujet délicat des soins palliatifs au regard d’une relation mère/fille difficile. La fin de vie peut en refroidir plus d’un, sujet encore tabou aujourd’hui. Ce livre peut en faire une approche abordable grâce à un propos sensible et modéré accessible à un large public. Bouleversant, juste, sur les rapports complexes parent/enfant et d’une sensibilité qui ne peut qu’émouvoir. Coup de cœur.
http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2023/09/04/40026606.html
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