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Caravane

Couverture du livre « Caravane » de Nut Monegal aux éditions La Compagnie Litteraire
Résumé:

« Tango - Intérieur nuit. » Un sifflement pourrait retentir dans la brume, laissant partir après lui, dans un ronronnement mécanique, le dernier train de nuit. On annonce Duke Ellington, passager clandestin de ce slam voyageur peuplé de wagons-lits. Un « Monologue nocturne » agite cette nuit... Voir plus

« Tango - Intérieur nuit. » Un sifflement pourrait retentir dans la brume, laissant partir après lui, dans un ronronnement mécanique, le dernier train de nuit. On annonce Duke Ellington, passager clandestin de ce slam voyageur peuplé de wagons-lits. Un « Monologue nocturne » agite cette nuit vagabonde. Et Lucrèce Borgia, spectre ou somnambule, fredonnerait les nocturnes de Chopin, assise au wagon-bar... car tout semble possible au sein de ce recueil où « les yeux s'entremêlent aux paroles qui tombent des étagères ».
Caravane, c'est une nouvelle forme poétique, c'est le début d'une histoire, celle qu'on accepte d'y lire. Une histoire imaginaire et pourtant par trop réelle ; une histoire en vers, racontée par une poétesse citoyenne, enragée du monde et amoureuse de la vie. Ou vice-versa.
Nut Monégal n'écrit pas, elle lance sur l'asphalte les mots qui l'habitent, créant une sourde musique de révolte: « Toi qui est parti en Afghanistan t'entraîner/Toi qui as pris entre tes mains des fusils d'assaut/à la place d'une jeune fille/pour lui faire l'amour ». Toi. Ou moi. Nous. Nous qui pourrions tous être amenés à voir un jour un jeune garçon comme celui qu'elle décrit avec une justesse délicate et désarmante : un « petit enfant maquillé de poussière/Comme si tu voulais montrer au monde/Le signe affectueux du vent/Celui qui ne fait pas peur ».
« Est-ce que tu vois, toi aussi, quand tu fermes les yeux, quand tu serres le poing/Haut vers le ciel, est-ce que tu sens l'odeur délicieuse de la liberté/Quand tu craches des soleils, la tête haute, dans le vent, quand tu chantes à tue-tête/À l'amour qui revient, couronné de lauriers » (Cali L'Espoir). Est-ce que tu vois, toi aussi, quand tu parcours ces pages, la cinglante beauté, de cette étrange peuplade, qu'on nomme Humanité ?
« De la musique avant toute chose » écrivait Verlaine. Les poèmes de Reynald Belgueul reflètent cet adage. Tel un jazzman accoudé au piano, dans une obscurité langoureuse, les mots du poète imprègnent l'air de leurs reflets mordorés.
« Mourir d'avoir vécu/mourir à en crever/Et quelle que soit l'issue/Mourir d'avoir aimé »
Le rythme poétique de ce recueil proche du blues, entre spleen et slam, romantique et sensuel, nous poursuit au fil des vers, sous la forme d'une mélancolie voluptueuse.
Le poète a créé une mélodie de l'absence, entre Ombre et Clarté.Derrière ces strophes, si le lecteur prête l'oreille d'un oeil attentif, une promenade poétique et musicale s'offre à lui : de poème en poème, on entrevoit un nouvel univers dont émane une force tranquille domptée par la plume. Seule demeure une trace : celle d'une indicible éternité, reflets de l'âme ou d'un amoureux émoi.
Les poètes romantiques planent rêveusement au dessus de ces vers, les heures défilent, les pages se tournent, le temps passe et seuls les mots subsistent : ultime recours face à l'absence ?

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