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Métonymie du corps, la chevelure concentre l'essence de la féminité.
Qu'elle soit voilée, tressée, fleurie, ornée ou courte, la chevelure reste entachée de sa ressemblance avec la crinière et suscite une peur ancestrale. C'est l'attribut féminin sur lequel le poète médiéval aime à s'attarder, qu'il en condamne la blanche décrépitude, la maligne rousseur, l'inquiétante noirceur, le répugnant hirsutisme ou, plus souvent, qu'il en vante la beauté. Cette étude de plus de trois cents oeuvres du XIe au XVe siècle - romanesques, théâtrales, lyriques, hagiographiques ou satiriques - permet de mettre en évidence une grammaire des stéréotypes relatifs à la chevelure féminine.
Du long cheveu d'Iseut qui lance la quête de Tristan au fil d'or de Soredamour, en passant par l'adoration d'une poignée de cheveux par Lancelot, les stéréotypes participent à la production du texte. C'est donc la question du mode d'engendrement de l'écriture médiévale qui est ici posée.
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