"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Alma se réveille à quatre heures du matin. Dans un hôpital psychiatrique.
Deux jours plus tôt, elle fêtait ses trente ans. Écrivain prometteur, Alma est une jeune Parisienne ambitieuse qui vit avec Paul depuis plusieurs années ; tout lui sourit. Et, d'un coup, tout bascule. Son angoisse va l'emporter dans une errance aussi violente qu'incontrôlable et la soumettre à d'imprévisibles pulsions destructrices.Que s'est-il passé pendant ces quarante-huit heures ?
« Qu'est-ce qu'être une femme de trente ans aujourd'hui ? », s'interroge Alma ….
Trente ans, moment charnière où où la femme doit assumer « l'insolvable équation d'être jeune et vieille en même temps » . Il est encore temps pour elle de tout quitter, de « larguer les amarres », avant de réorienter sa vie.
C'est ce que décide Alma, sans aucune explication, le 4 juin, jour même de son anniversaire, où son compagnon avait invité de nombreux amis à fêter ses 30 ans
Commence alors pour elle, suite à une rencontre brève et torride avec une certain Thomas B, à la fois jeune auteur primé et éditeur intéressé par sa publication littéraire d'Alma, une errance nocturne dans Paris, après un un arrêt à l'hôtel Lutétia où elle dépensera en alcools tous ses deniers . Dans un état second, et atteinte de blessures au bras elle se retrouvera aux urgences d'un hôpital d'où elle sortira pour être internée à l'hôpital Bellevue.
C'est de là qu'elle rédige le récit à la première personne de ce qu'elle a vécu et découvert en ce jour du 4 juin, en alternance avec celui du quotidien qui est désormais le sien au centre psychiatrique .
Les chapitres relatant les différents épisodes de la journée introduisent le lecteur dans le petit monde germanopratin de l'édition et dans celui des jeunes artistes ( auteures et comédiennes ) qui trouvent dans le petit boulot de serveuses de restaurant un moyen de subsister en attendant le succès. Les souvenirs qu'il lui reste de la nuit d'ivresse sont plus flous et plus difficiles à mettre au net.
Internée au Centre Bellevue, sous camisole chimique, elle perd la notion du temps, mêlée à d'autres « zombies sans âge» qui comme elle déambulent sagement dans les couloirs.
Lui reviennent en mémoire, sans raison et de façon éparse, des vers de Verlaine, des phrases qu'on avait l'habitude de prononcer dans sa famille pendant son enfance.
Il lui arrive même de parler d'elle à la 3e personne, avec une sorte de distance, comme si elle était une autre.
La dernière page du récit, ponctuée de phrases construites sur l' anaphore « Un matin, quand je sortirai », témoigne à la fois d'une acceptation, et d'un vague espoir.
Version contemporaine de LA FEMME DE TRENTE ANS de Balzac, publié en 1842, BELLEVUE est le récit d'un parcours actuel qui s'ouvre sur une volonté de prendre son destin en main, et se clôt, tristement sur un échec et un enlisement.
J'ai passé un excellent moment de lecture avec ce roman. Une histoire surprenante, captivante et quelque peu, loufoque !
Pétage de plomb pour Alma qui, le jour de ses 30 ans, bascule dans un état second et multiplie les excès jusqu'à se mettre en danger.
J'ai suivi ces quarante-huit heures avec curiosité et exaltation, happée par ce récit où la tension monte crescendo.
Un livre intense et saisissant, une belle découverte avec cet ouvrage qui m'aura séduit.
Bientôt une rencontre avec l'auteure qui présentera son nouveau roman, Rien n'est noir, il me tarde de la rencontrer et de la lire à nouveau.
https://leslecturesdeclaudia.blogspot.com/2019/08/bellevue-personne-na-peur-des-gens-qui.html
Le roman s'ouvre sur Alma, une jeune femme 30 ans, qui se réveille aux urgences psychiatriques de Bellevue sans savoir comment elle s'est retrouvée là. Elle va essayer de se souvenir des 48h qui ont précédé son internement.
En couple depuis 5 ans avec Paul, Alma est une jeune femme écrivain qui donne des cours et occupe un emploi de serveuse pour survivre.
Alma se souvient qu'elle s'est réveillée le 4 juin, matin de ses 30 ans en trouvant tout ce qui l'entoure complètement étranger, comme spectatrice de sa propre vie. La veille, une attaque de panique l'avait déjà submergée. Ce jour anniversaire de ses 30 ans va devenir le jour d'un véritable pétage de plombs.
Elle détruit l'ordinateur de son compagnon "je détruis pour détruire", se rend à un rendez-vous professionnel avec le célèbre écrivain Thomas B, jeune éditeur - auteur en vue puis entame une errance pendant laquelle elle succombe à toutes ses pulsions, dépense tout son argent en alcool et hôtel de luxe, passe de bar en bar... Elle se rend compte de l'absurdité de sa conduite mais continue à agir par impulsion."Heureuse d'être dominée par une autre, qui se retrouve aux commandes. Je ne suis plus Alma, ou alors je suis complètement Alma, enfin."
La peur du cap de la trentaine, âge où l’on est "jeune et vieille en même temps", l'insatisfaction de sa relation de couple, un certain milieu littéraire qu'elle veut fuir, une rencontre avec Thomas B. et Alma va se laisser envahir par de puissantes pulsions destructrices, tout va basculer très vite…
Ce roman est captivant, on ne peut pas le lâcher car on a très envie de savoir ce qui arrive à Alma, de tenter de la comprendre...
Le récit est fait d'alternance de chapitres à l'écriture et aux rythmes complètement différents. Une écriture vive, oppressante, crue parfois dérangeante dans les chapitres relatant sa dérive pendant deux jours et une écriture lente et calme dans ceux où elle décrit l'univers qui l'entoure aux urgences psychiatriques.
Un roman saisissant et dense qui se lit d'une traite.
http://leslivresdejoelle.blogspot.fr/2016/04/bellevue-de-claire-berest.html
http://www.leslecturesdumouton.com/archives/2016/02/07/33332370.html
J'ai toujours imaginé que chacun possède une fenêtre dans la tête, une fenêtre avec vue, mais hermétiquement fermée. Sa seule présence est décisive, car son existence contient de l'autre côté la folie, qui reste alors une idée et un fantasme. Son scellement est le garde-fou indispensable à la normalité. La tenir bien close permet que s'accomplissent les tâches et les plaisirs, et qu'on s'accommode des petites trahisons que coud sur les êtres la fréquentation du quotidien. Il est rassurant qu'elle soit là, car elle rappelle qu'elle peut être ouverte, et même pulvérisée. Elle peut aussi rester fermée, inviter à la simple contemplation. La fenêtre offre alors une vue possible, une vue alternative. Qu'elle soit là, c'est avoir le choix. Ouvrir, ne pas ouvrir. »
Alma se réveille à Bellevue, un hôpital psychiatrique, alors que deux jours plus tôt,, elle fêtait ses trente ans.
Qu'est-ce qui a pu se passer pendant ces 24h ?
Alma semblait mener une vie tranquille et confortable mais à l'approche de ses trente ans, elle se rend compte que rien ne va plus : la peur de vieillir, la galère pour écrire son prochain roman, une vie conjugale avec son mari Paul qui ne l'épanouit plus, une veille amitié amoureuse avec Augustin qui la perturbe...
Ce 4 juin au soir, elle décide de se rendre à une soirée huppée au lieu d'aller à sa fête d'anniversaire. Elle y rencontre Thomas B., un écrivain qui lui propose un contrat d'édition. Cette rencontre est l'événement qui fait basculer Alma dans la folie, le délire autodestructeur : mutilations, nymphomanie, errances...
Le récit alterne entre le description de cette fameuse soirée du 4 juin et son lendemain et des scènes dans l'hôpital psychiatrique. Claire Berest bouscule son lecteur, le maintient en apnée permanent grâce à une écriture vive, intelligente et un style très direct. On referme le livre à bout de souffle, un peu sonné. Une bien belle réussite et qui amène à réfléchir au sens de sa vie quand on franchit une nouvelle décennie : qu'avons-nous fait qui mérite d'être poursuivi ?
Dès la première phrase du livre nous sommes plongés dans l'ambiance d'une écriture sans fard qui remue !
Tout du long c'est brut de décoffrage, sans fioriture.
Et plus on tourne les pages, plus on plonge avec l'héroïne...
C'est un livre qui bouscule.
Parce que les descriptions, la dissection psychologique sont telles qu'elles ne peuvent que perturber.
Et tout ce qui ne laisse pas indifférent est grisant. Addictif même...
L'auteur nous fait rentrer dans la tête d'Alma d'une manière flippante.
En même temps, c'est terriblement jouissif.
La vie d'une femme de 30 ans.
L'image qu'elle a d'elle (et des autres).
L'engagement.
La vie de couple.
La liberté.
La fuite.
Le sexe.
L'héroïne est happée par une violence irrésistible à laquelle elle ne peut échapper...
Si l'auteur n'a pas vécu ce qu'elle décrit, sincèrement je ne sais pas comment elle a fait pour rendre ces lignes plus vraies que nature.
L'écriture est remarquable qui plus est.
La construction du livre est intéressante et rythmée : elle alterne l'hôpital psychiatrique et les deux jours précédents où tout a basculé.
Plusieurs jours après, l'histoire est toujours très présente dans ma tête.
Elle m'a profondément marquée et m'a donnée envie de découvrir les autres livres écrits par l'écrivain.
J'ai pris beaucoup de notes en le lisant. Notamment ceci (juste un p'tit conseil) : Messieurs, n'oubliez jamais de descendre la poubelle lorsque votre compagne ou votre femme vous le demande... ;)
Ma chronique complète sur http://www.arthemiss.com/bellevue-de-claire-berest/
http://alombredunoyer.com/2016/01/30/bellevue-claire-berest/
Bellevue est le troisième roman de Claire Berest, jeune écrivaine française. Il est aussi émouvant que marquant, parfois même dérangeant. C'est en tout cas une très belle réussite.
« Se faire sauter, pour une femme, concrétise l’idée du sexe d’une manière curieusement passive. Se faire sauter pour une femme, induit une prise en charge du plaisir de l’autre, cette incontournable envie chez l’homme de jouir. Encore et encore. Un train dans un tunnel qui se dirige sans alternative possible vers la sortie. Un besoin de se soulager, de jeter quelque chose hors de soi. Sont-elles si douloureuses ces réserves de sperme entassées pour qu’accompagne systématiquement leur expulsion et leur perte un cri superstitieux de ravissement ?[…]"
Dès les premières lignes du livre, le ton est donné : ça sera brut, cru, inattendu, déroutant, sans fard. En général, ce genre d’écriture ne me plait guère, mais quelque chose me disait qu’il fallait que je lise cet ouvrage. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que j’ai bien fait.
« C’est donc cela, la trentaine. Une fêlure sans éclair, un empoisonnement discret, un meurtre sans préméditation. Je m’aperçois que certains mecs d’un soir sont plus jeunes que moi, à présent. Le sexe est plus disponible, l’amour devient fuyant »
Alma a 30 ans, vit avec Paul, possède un vrai ami, Auguste, toujours la quand elle a besoin. Sa vie est agréable : elle sort au spectacle, va au restaurant, part en weekend. Rien à redire de ce côté-là, et pourtant… un rendez-vous avec Thomas B., écrivain, éditeur, beau gosse, le jour de son anniversaire va tout chambouler et la faire basculer du côté obscur.
« L’amitié prend l’autre en charge dans son absolue et sordide entièreté, comme les mères, elle prend en charge e quotidien et l’exceptionnel au coude à coude sans autre transition qu’une reprise de souffle, les amis sont prêts à tout traiter, la vie, la mort, c’est d’accord. Le véritable ami que l’on rencontre ressemble à une déflagration. »
Crise de panique, angoisse incontrôlable, agressivité, violence (automutilation), « pétage de plomb » (son déchainement sur le portable de Paul est épique!), sexe (fréquentes crises de nymphomanie), alcool massif… Alma n’est plus elle-même durant 48 heures. Elle se réveillera à Bellevue, un hôpital psychiatrique. Pourquoi est-elle là ? que s’est-il passé ? Alma ne se souvient de rien.
« Je suis affolée par ce que je viens de lui dire, le flot de paroles sorti de ma bouche me surprend la première, comme si j’avais perdu le contrôle non seulement de la situation, mais de moi-même.
Thomas resté coi, ses sourcils suspendus en deux arches, hésite. Il est estomaqué par sa violence, son impertinence, elle a le corps secoué, une veine de son front palpite, prête à exploser, il discerne alors la couleur de ses yeux plus nettement, ils ne sont pas juste noirs, ils sont assombris. »
Durant un peu moins de 200 pages, Claire Berest alterne entre le moment présent (le quotidien de Alma aux urgences psychiatriques) et les événements survenus durant les derniers deux jours. Alternant les rythmes, augmentant la tension, cette construction donne une vraie dynamique à la lecture en imposant son propre tempo. Elle entretient aussi pleinement le suspense. On ne peut lâcher le roman, on veut comprendre, on veut savoir et par conséquent, on tourne les pages rapidement. C’est une histoire qui se lit quasiment d’une traite. L'auteur a parfaitement su nous tenir en haleine et nous donner envie.
« Dans ma famille, on dit le cœur, qui n’en a pas en meurt, on dépose une goutte de champagne derrière l’oreille des enfants nouveau-nés, on collectionne les grammaires anciennes, on ne parle pas de sexe, on part se promener quand on est fâché, mais on évite de claquer la porte, on ne croise pas les bras quand on trinque, à Noël on laisse dehors un verre de vin pour le père Noël, à Pessah on laisse un verre de vin à table pour le prophète Elie. Dans ma famille il ne serait venu à l’idée de personne de se couper un bras intentionnellement et moins encore qu’une telle pratique existât. Subjonctif imparfait »
L’autre gros point fort de ce livre est la plume de l’auteur : si vive, intelligente, si sensible, si expressive, très explicite et visuelle. On ressent intensément ce que vit Alma. On souffre avec elle, on délire avec elle, … C’est oppressant et dérangeant tellement le style met à nu le personnage principal. On a l’impression de tout voir, tout savoir, tout vivre. C’est rare de telles émotions !
Il n'y a pas que des mots crus. En fonction des messages à faire passer, elle sait aussi être très belle, utilisant de longues phrases fluides, aux mots subtilement choisis qui nous font réfléchir, douter.
« Est-ce que je dis libre pour qualifier un sentiment que je ne parviens pas à décrire ? Je parle du sentiment rare où le point d’ancrage s’évanouit. S’apercevoir quand on s’y attend le moins que nos points de vue fondamentaux sont finalement relatifs et qu’il s’en faudrait de peu pour balayer nos évidences et assembler le puzzle de notre vie tout à fait différemment de ce qui était prévu »
Elle est enfin acerbe et piquante pour dénoncer et faire passer des messages à propos de l’apparence, du sexisme, etc…
« J’ai décidé de devenir serveuse quand mon éditeur, après avoir éclaté d’un rire franc à ma demande d’à-valoir avait conclu : « Vous n’avez qu’à vous mettre avec un homme riche si vous avez besoin d’argent ». CQFD. Ah ah ah, j’ai dû rire aussi lâchement et me taire. Se demander s’il aurait osé dire cela à un jeune écrivain homme. Je savais qu’il ne fallait pas le faire, il ne fallait pas se le demander, il fallait que cela glisse, que cela glisse. La rage finirait par s’épuiser. Je suis devenue serveuse, ce faisant, je n’étais plus écrivain, no ambitieuse, j’étouffais mon ego, pour ne me concentrer que sur des tâches »
Je ne m’attendais pas à une telle expérience quand j’ai choisi de lire cet opus. J’en ressors conquis par Claire Berest que je suivrai dorénavant. Court mais intense et marquant, je vous conseille Bellevue, même s’il n’est pas destiné à tous, âmes sensibles ou fragiles, s’abstenir…
4,5/5
Au lendemain de ses trente ans, Alma, une écrivaine parisienne, se réveille aux urgences psychiatriques de Bellevue. En quarante-huit heures seulement, son existence semble avoir vacillé du côté sombre. Seulement, elle ne se souvient pas de la façon dont elle est arrivée ici… Que s’est-il passé pendant ces deux jours ? Comment Alma en est-elle arrivée à un tel point de non-retour, elle qui avait en apparence tout pour être heureuse dans son quotidien ?
Quand survient une attaque de panique, difficile de rester calme et rationnel… C’est ce qui arrive à Alma un soir sans crier garde, la veille de son trentième anniversaire. Le cap de la trentaine est souvent mal vécu par les femmes. Ce 4 juin-là symbolise une réelle fracture dans la vie de la jeune femme, qui marque son profond rejet d’elle-même et de sa vie d’avant. C’est à partir de ce jour-là que tout dérape. Entre sa peur de la trentaine et ce que cet « entre-deux âges » implique, sa relation conjugale avec Paul qui semble ne plus lui apporter aucun épanouissement, c’est finalement sa rencontre avec le célèbre écrivain Thomas B. qui va lui donner l’opportunité de céder à cette part de folie qui n’a de cesse de la gagner. Muée par de puissantes pulsions destructrices, tout bascule très vite…
L’enjeu de cette histoire, c’est de mettre l’accent sur les conséquences d’avoir à subir constamment la tyrannie des apparences et le poids des règles de bienséance dans certains milieux huppés et fermés. Arrivée à la trentaine, une femme souffre de certains préjugés, de certains clichés liés à son âge : c’est que met en exergue le personnage d’Alma, elle qui rejette tout en bloc, au point d’auto-détruire « l’Alma d’avant ». On relève également au fil de l’intrigue des éléments sur la condition de l’écrivain (au sens générique du terme) et la perception que semble avoir l’auteure sur son propre statut (via celui d’Alma), le tout appuyé par des exemples précis comme celui de l’auteur Julien Gracq.
Les chapitres oscillent entre moment présent lors de l’hospitalisation d’Alma en hôpital psychiatrique et les deux jours qui ont précédé son internement. S’alternent alors des rythmes différents, la tension autour d’une femme sur le point d’imploser succédant au désœuvrement du personnage retenu contre son gré dans une institution de santé. Le rythme des mots et des phrases s’en ressent. Chaque chapitre apporte ses éléments de contexte, qui viennent s’ajouter aux autres tout au long de l’histoire, et l’on découvre petit à petit ce qui s’est passé la veille et les jours précédents. Le lecteur est gagné par un besoin pressant de tourner les pages, pour savoir ce qu’il s’est réellement passé, emporté lui-même dans le tourbillon et par le rythme du roman.
Le temps de l’action est relativement court et se déroule sur quarante-huit heures. Pour autant, le roman en lui-même est dense, la plume de l’auteure vive et sans détours. Au-delà des mots et de l’intérêt même de l’histoire, la construction du roman permet de ressentir intensément ce qui vit la protagoniste principale, et c’est sans conteste faire preuve d’un vrai talent d’écrivain que d’avoir réussi ce tour de force en finalement peu de pages…
Est-ce que la trentaine est un cap dangereux pour les femmes ? Est-ce à ce moment que tout bascule, les certitudes, le confort d'une vie facile ?
Le roman déroule deux jours déjantés où l'héroïne rejette une vie a priori bien réglée, se jetant à corps perdu dans un délire d'autodestruction, de "dé-construction" : mutilation, alcoolisation massive, nymphomanie, jusqu'à assister à la mise en scène de sa propre mort dans un hôtel de luxe...
Une lente dérive vers la folie, un enfermement en hôpital psy qui sonne comme une pause, une rédemption, un temps pour soi loin du tumulte.
Un roman en apnée, qui se lit d'une traite, une plume alerte et intelligente qui décrit au plus juste le malaise, la chute, la pression des apparences et des convenances !
Merci à Valentine des Editions Stock qui m'a permis de découvrir ce très bon roman en avant-première.
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