"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Karl Kane, l'irréductible privé de Belfast, est confronté à Walter Arnold, l'homme qui a brutalement assassiné sa mère sous ses yeux, quand il était enfant, avant de le laisser pour mort à côté du cadavre. Quand une très jeune fille disparaît après l'incendie suspect de la maison familiale, Kane le soupçonne aussitôt. De fait, Arnold, inexplicablement libéré après de nombreuses années en prison, séquestre l'adolescente ainsi que Tara, une proie moins innocente qu'il y paraît : elle s'est échappée de Blackmore, une institution pour jeunes personnes « à problèmes », après avoir trucidé l'aumônier, un vrai porc, avec des aiguilles à tricoter (viser les yeux !). Walter Arnold travaille à la terreur, au scalpel et à la violence démente. L'ultime combat entre les deux hommes se révélera sauvage et impitoyable. Sans concession mais éclairé par un humour grinçant, Au scalpel est le plus noir et le meilleur roman de la série.
Dire que j'aime retrouver Karl Kane est un euphémisme. Un rien blasé, irréductible, il semble se moquer de tout, ne rien craindre. "Pourvu que ce ne soit pas l'homme au poisson rouge. Je ne suis pas d'humeur à écouter le délire parano d'un solitaire. Je peux le faire quand je veux en me parlant tout seul." (p.137) Et pourtant, son amour pour Naomi, et un humanisme certain bien que caché, le tiennent et lui font accepter des affaires pas toujours rentables.
Cette fois-ci, Sam Millar emmène son héros encore plus loin que dans ses aventures précédentes. Il va devoir regarder en face son enfance et ses traumatismes qu'il n'a confiés à personne. Le tueur qui sévit dans Belfast est son pire ennemi. Je n'en dévoilerai pas plus pour ne rien gâcher du plaisir des futurs lecteurs.
Sam Millar avec beaucoup de noirceur, mais aussi pas mal de légèreté notamment dans le je-m'en-foutisme de façade de Karl, traite de l'enfance maltraitée en Irlande du Nord -thème malheureusement universel-, de la manière dont on peut vivre avec. C'est noir, violent parfois, mais aussi réaliste. Le flegme de Karl apporte une touche d'humour et de légèreté dans une ambiance très sombre. Les romans de Sam Millar sont forts, originaux et ses personnages inoubliables. Au scalpel est dans la droite ligne des précédents, avec un côté fascinant qui fait que je n'ai pu le lâcher qu'à la toute fin. En outre, chaque court chapitre est surmonté d'une citation de divers auteurs ou personnages et je ne résiste pas à citer celle du chapitre 35, attribuée à Mark Twain dans son Carnet 1894 : "De toutes les créatures de Dieu, seul le chat ne peut être asservi par le fouet. Si l'on croisait l'homme et le chat, cela bénéficierait à l'homme mais dégraderait le chat."
"Karl Kane, l'irréductible privé de Belfast, est confronté à Walter Arnold, l'homme qui a brutalement assassiné sa mère sous ses yeux, quand il était enfant, avant d ele laisser pour mort à côté du cadavre." Après de nombreuses années de prison, Arnold est sorti de prison.
J'arrête là avec la 4ème de couverture, qui en dit bien trop, puisqu'elle va jusqu'à annoncer l'ultime combat entre les deux hommes ("sauvage et impitoyable", celui des pages 267 à 271, sur 283... Elle annonce ce roman comme le plus noir et le meilleur de la série.
Alors il faudra que je lise les autres... Celui-ci ne m'a pas enthousiasmé. L'histoire manque tout de même d'originalité et se déroule sans surprise. Elle se déroule à Belfast et ce n'est pas une ville qu'on retrouve souvent dans la littérature noire. Malheureusement, là où Belfast pourrait en être un des protagonistes, la ville est presque absente. Pour un peu, on pourrait se croire ailleurs, dans n'importe quelle ville, interchangeable. Il est dommage qu'on ne puisse découvrir aussi la ville, s'y promener avec Karl Kane.
Je n'ai pas accroché non plus à l'écriture et la manière dont Millar conclut certains de ses chapitres, courts, par des petites phrases censées garder peut-être le lecteur en haleine, mais qui n'apportent rien au récit.
Ex : "J'espère juste que la journée va se passer un peu mieux qu'elle n'a commencé". Il ignorait encore qu'elle allait être pire, sacrément pire"...
"Bientôt il allait retrouver un vieux démon issu de son cauchemar le plus noir. Le plus dangereux de tous".
"On aurait dit que tous les habitants étaient blottis chez eux à comploter quelque chose de dangereux et d'illicite. Et ça signifiait toujours que, tôt ou tard, les emmerdements allaient arriver. De très gros emmerdements"...
Construction classique mais plutôt efficace et un peu d'humour, et "l'irréductible" Kane à son avantage, sortant vainqueur de tous les dialogues...
Si le titre Au scalpel évoque une lame tranchante, acérée, il est surtout à l’image de l’écriture de Sam Millar. Roman noir par excellence, mêlant habilement violence et humour noir, l’auteur nous livre une excellente histoire en compagnie de Karl Kane, détective privé de Belfast.
J’ai vraiment bien aimé l’ambiance sombre qui émane de ce roman. En effet, Karl Kane se retrouvera confronté à l’homme qui a brutalement assassiné sa mère et l'a laissé pour mort à côté du cadavre. Parallèlement, deux jeunes filles se retrouvent enlevées et séquestrées. Alors je vous demande quoi de plus sombre que l’ultime combat entre ces deux hommes ? Mais surtout d’être séquestrées par un psychopathe qui travaille soit disant à la terreur, à la violence et au scalpel ? Le tout est renforcé par l’ambiance « mafieuse » de Belfast, qui est marquée par son passé et la violence qui hante encore les rues.
Si Au scalpel, se veut être d’une noirceur absolue à travers son histoire, les thèmes abordés, il n’y a réellement aucune tension tant on se doute de la finalité de l’histoire. Mais surtout ce qui allège l’atmosphère oppressante c’est l’humour noir, teinté de sarcasme de Karl Kane qui est bien présent.
A la manière du style de l’auteur, brut et rustique, Karl Kane est un personnage très charismatique. Comme beaucoup de protagoniste, que les auteurs aiment faire vivre à travers différentes histoires, il est marqué par son passé. Son humour, il s’en sert pour soigner ses blessures, ses cicatrices, à la fois physiques et psychologiques, ce qui le rend très humain, très encré dans notre monde, très réel. Il est aussi à l’image des romans noirs, Karl Kane se veut être un personnage qui tente de faire valoir sa propre vision de la justice.
Si je devais choisir ce qui m’a le plus plu dans ce roman, ce qui m’a vraiment séduite, entre l’intrigue et le personnage emblématique de Karl Kane ? Assurément lui, parce qu’il faut avouer, même si ce n’est pas dérangeant en soi, que le scénario, l’intrigue finalement est très classique. L’enquête est par moment au second plan, tout comme j’aurai aimé avoir plus de moments avec ce tueur qui avait un tel potentiel… Pour moi, le point fort de ce roman, c’est incontestablement Karl Kane ! Avec son humour, son problème d’hémorroïdes (désolé, quand tu lis ce roman, tu ne peux pas passer à côté de cela), Karl Kane est un personnage marquant, il ne laissera pas insensible tant il est bien travaillé sur le plan psychologique. C’est lui qui m’a donnée envie de découvrir les précédents romans de Sam Millar.
Malgré une trame assez classique, Au Scalpel sera séduire son public grâce à l’emblématique Karl Kane et son humour grinçant. Sam Millar livre un roman d’où émane une réel noirceur. Si notre psychopathe travaille à la terreur, au scalpel et à la violence… peut être que le coupable n’est pas Scarman mais bien Sam Millar qui a le même mode opératoire...
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