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En guise d'introduction, un conte de Florent Couao Zotti écrivain béninois réputé, auteur de romans, de nouvelles et de pièces de théâtre.
Suzanne Preston Blier livre ici une étude exhaustive de la collection d'as?n du musée Barbier-Mueller qui compte parmi les exemples les plus raffinés et les plus divers de ces autels portatifs en métal du royaume du Danhomè dans l'actuelle République du Bénin. Dans son introduction, le Dr Blier reconstitue l'histoire des as?n et montre combien cette tradition artistique a joué un rôle essentiel dans l'histoire même de la région, une histoire qui remonte au XVIIe siècle, voire probablement plus tôt. Les as?n de la collection Barbier-Mueller ont été façonnés par des mains habiles qui peuvent être classées en cinq groupes artistiques : quatre situés à Ouidah, dominés par le travail du fer, et le cinquième à Abomey, où coexiste également le travail du laiton et, plus rarement, de l'argent. Les oeuvres de Ouidah remontent à la moitié/fin du XIXe siècle ou au début du XXe siècle ; les as?n d'Abomey datent du XXe siècle. La cinquantaine d'as?n du corpus fait l'objet d'une notice explicative détaillée qui ouvre une fenêtre sur le langage iconographique symbolique très riche caractérisant ces pièces.
Les as?n du Danhomè partagent des éléments communs importants, en termes d'usage et de forme, avec les simples calebasses utilisées depuis des siècles dans la région pour offrir à boire et à manger aux ancêtres. Les versions les plus précoces des as?n modernes sont dotées d'un récipient évoquant la calebasse, tandis que les formes issues de traditions plus tardives connaissent une stylisation du récipient qui est remplacé par un support constitué de bras qui s'ouvrent en forme d'entonnoir. Ce qui était le couvercle de la calebasse s'est mué en un plateau animé de riches scènes figuratives à forte charge symbolique contribuant à rappeler le souvenir de ces importants ancêtres. Des pendentifs agrémentent parfois le plateau : ancres, rames, clochettes, entre autres, font chanter l'as?n quand il est touché ou déplacé pendant les cérémonies ou lorsque le vent souffle. D'après la croyance, les vivants et les morts se rencontreraient devant l'as?n pour parler, interroger et procéder aux offrandes nécessaires. Chaque don a sa valeur et correspond à une demande particulière car depuis le pays des morts, les ancêtres peuvent agir sur les vivants, en leur facilitant la tâche lors d'une épreuve, en neutralisant le pouvoir occulte d'un ennemi supposé, en les rassurant sur l'opportunité d'une décision prise. On trouve les as?n dans les temples vodoun ou dans les maisons familiales.
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