"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Marie, jeune fille allemande catholique, est envoyée par son père en Amérique rejoindre ses frères car elle a eu le tort de tomber amoureuse d'un instituteur (il ne sait pas se servir de ses mains et ne servira pas à grand chose à la ferme familiale) mais surtout il est protestant.
C'est son histoire qu'elle raconte à sa petite-nièce, Rona, venue d'Allemagne pour fêter ses 90 ans.
Alors oui c'est un roman feel-good mais c'est un peu réducteur. L'alternance des époques entre 2003 et les années 30, la montée du nazisme, l'espoir américain, donnent un sel particulier à l'histoire.
On s'attache aux personnages notamment les frères de Marie.
Il y a, bien sur, deux romances en parallèle ; l'amour des années 30 n'a rien à envier à celui des année 2000 et franchement c'est frais, agréable et distrayant sans être superficiel.
Et parfois cela suffit pour passer un bon moment.
Un livre qui fait du bien mais pas seulement. C'est un livre qui traite également de l'immigration, de la montée du nazisme et de l'intégration. Dés les premières pages on veut connaître la fin et manger un très bon cheese cake.
Feel-good, oui, mais pas que...
Ne vous fiez pas à cette couverture aux tons acidulés, La pâtissière de Long Island n'est pas qu'un livre feel-good.
Quand Marie tombe amoureuse d'Arthur, ses parents qui désapprouvent cette amourette, mettent un océan entre eux en envoyant leur fille à Long Island.
Une fois là-bas, Marie continuera pourtant à correspondre avec celui qu'elle considère comme son fiancé, tout en adoptant le mode de vie américain.
Écrire sur une émigrante allemande aux États-Unis dans les années 1930 offre forcément l'opportunité d'aborder les bouleversements historiques de ces années. La correspondance entre Marie et son fiancé est très éclairante sur la différence entre les deux pays, on sent la montée du nationalisme en Allemagne tandis que les États-Unis se développent industriellement et artistiquement.
J'ai aussi vu du pays pendant ma lecture. À commencer par la Frise orientale, région d'Allemagne que je ne connaissais pas, et bien sûr New-York et ses alentours, au début du 20ème siècle. J'ai maintenant une folle envie de retourner à Coney Island, un de mes endroits préférés au monde (et comment dire qu'apparemment ce n'est pas pour tout de suite...).
Au final, ce roman m'a paru moins léger que ce à quoi je m'attendais et même si ce n'est pas forcément mon genre de lecture habituel, j'ai passé un très bon moment.
Avis issu de : https://hanaebookreviews.wordpress.com/2018/08/28/la-patissiere-de-long-island-sylvia-lott/
Tout comme le fondant cheesecake surprend avec sa base de biscuit croquant, ce roman aux couleurs pastel, et à l’allure girly ne manque pas de croustillant !
Deux femmes, deux destins, deux générations et en fil rouge … cet étonnant cheesecake.
En 2002, Rona Otten, allemande, la quarantaine, en plein trouble émotionnel et professionnel, accompagne son grand-père à Long Island (USA) pour fêter les 90 ans de sa grande tante, Marie Wiemkes.
Une complicité lie les deux femmes et une volonté d’écoute de la part de Rona et de transmission de la part de Marie amène cette dernière à lui confier son histoire.
Nous voilà donc propulsés au début des années 30 en Frise Orientale (Allemagne). Marie y vit une enfance heureuse et modeste au sein d’une famille nombreuse qui vit du travail de la tourbe. Son existence paisible bascule lorsque ses parents découvrent son idylle interdite avec Arthur Meiners, jeune instituteur dont la religion (protestante) ne peut être acceptée par son père.
Marie est alors envoyée à New-York où ses frères et sœurs ont déjà émigré.
C’est là qu’on entame le croustillant du roman. Marie débarque à New-York, pleine de ressentiment vis à vis de son père, le cœur brisé mais avec l’espoir de retrouver Arthur et de construire une vie que seule l’Amérique peu promettre.
Mais ce pays de tous les possibles lui réserve bien des surprises et j’ai apprécié suivre l’évolution de cette jeune fille naïve et disciplinée.
Le manque cruel d’Arthur, la découverte du Nouveau Monde en plein essor architectural et idéologique, la nostalgie de sa patrie, le travail à l’usine, la montée du syndicalisme ou la découverte de la contrebande la font grandir et évoluer. Marie s’avère curieuse, courageuse, opiniâtre et se transforme en une jeune femme moderne aux opinions de plus en plus réfléchies et sensées. Son évolution accompagne le développement de la grosse pomme et l’émancipation des femmes qui suit la fin de la prohibition.
A travers Marie et en plus de conter l’évolution d’une jeune femme vers l’indépendance, l’auteure a su décrire avec régal la société new-yorkaise d’avant guerre, la vie des émigrés, les conséquences de la prohibition et la montée du nazisme.
Le travail, à New-York ou en Frise orientale, est vu comme porteur de l’élévation sociale et apporte liberté, confort et reconnaissance. De plus, des sentiments forts comme l’espoir, le désenchantement, la fraternité, la trahison ou l’amitié sont décrits sans mièvrerie, de manière romancée certes, mais avec délice.
En fil rouge du roman trône le fameux Cheesecake New-York Style. Alors employée du restaurant de ses frères, Marie adapte la recette du gâteau au fromage blanc transmise par sa tante. L’essai sera un succès et le gâteau possède des vertus magiques : il enchante les cœurs, apaise les rancœurs, réconcilie les hommes et clarifie les esprits.
C’est Rona qui héritera de la recette alors que Marie avait fait la promesse de ne la révéler qu’à une personne féminine de sa famille.
Enfin, j’ai été moins charmée par l’histoire de Rona qui semble plus fade que celle de Marie. Peut-être parce que la magie d’un temps jadis que le lecteur n’a pas connu n’opère plus ? On émerge peu à peu des années 30-45 pour s’immerger dans notre temps où Rona, alors armée de la recette du fameux cheesecake, décide de changer de vie.
Un roman délicieux, quelquefois romantique, souvent gourmand et appétissant mais… uniquement pour le plaisir de l’imagination.
Mise en garde : de nombreux lecteurs ont une envie subite de cheesecake à la fermeture du livre.
« C’est étrange, chaque nation est convaincue d’avoir découvert LE gâteau au fromage blanc. Les Français utilisent le Neufchâtel. Les Italiens prétendent que les Romains cuisinaient déjà au lait fermenté et u miel dans un pot en terre cuite pour en faire une friandise. Aujourd’hui, ils ne jurent que par la ricotta et le mascarpone. Même les Polonais et le Scandinaves défendent leur gâteau au fromage blanc. Parmi nos compatriotes allemands, les Silésiens et les Thuringiens me semble s’être particulièrement entichés de de gâteau. Et bien sûr, les Juifs sont convaincus que le gâteau au fromage blanc s’est répandu dans le monde entier grâce à leurs migrations. Il doit y avoir beaucoup de vérité là-dedans. L’un des travailleurs du port, qui mange régulièrement chez nous le midi, était autrefois professeur d’histoire à Berlin. Il m’a tenu une petite conférence sur le sujet.
Et tous ces ingrédients différents que l’on peut incorporer! Fromage cottage, gruau, flan à la vanille, Quark, Smetana, yaourt, ah! les produits à base de crème aigre ou sucrée, et tout cela dans des mélanges divers, avec ou sans vanille, sel, zeste d’orange ou de citron, fécule de blé ou de farine. Cher Arthur, c’est tout un art! »
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