"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Mais que ce roman est drôôôôle et comme l’opéra (bouffe) fait partie des éléments, votre serviteur aurait presque envie de le renommer « oh che muso, che figura » !
Mise en scène : un immeuble parisien face à Notre-Dame, une rue à traverser et un café.
Costumes : aucune précision s’ils sont de Donald Cardwell
Personnages : Deux résidents, Zimmerman et Meunier ; un baryton qui s’apparente à une version de Florence Foster Jenkins au féminin ; une vierge en cire qui fond en larmes, un ascenseur et des boîtes à lettres. Ah, j’allais oublier peut-être le plus important : un manuscrit.
Bande son : Mozart, Haendel, Leoncavallo, Rossini…
Résumé : Zimmerman (3° étage) et Meunier (5° étage) se voient peu et échangent encore moins. Mais quand ils assistent à l’incendie de la cathédrale de Paris quelque chose les rapproche. Tous les deux sont des passionnés d’art et Meunier est persuadé d’être l’artiste du siècle. Il s’engage dans une œuvre photographique mais devient perturbé lorsqu’on lui dépose régulièrement le feuilleton d’un manuscrit anonyme particulièrement énigmatique. Surtout qu’auparavant un chanteur lyrique capable de déclencher le plus grand déluge de toute l’humanité s’est installé au 4°.
Genre : aucunement mauvais, peut s’orienter comme un thriller loufoque sans cadavre mais aux moult énigmes.
Plume virtuose pour huis clos citadin qui compose l’âme humaine et ses relations parfois cabalistiques. Avec un invité surprise qui aurait toute sa place chez le prince Orlofsky, l’humour. Sophie Charpentier s’amuse, pianote sur toutes les finesses de la langue française (expressions d’antan, page d’anthologie sur l’accord du participe passé à la forme pronominale, musicalité des redondances…) quitte à se demander si le lecteur ne devient pas souris quand on découvre tout chat, pardon tout ça. Le final est grandiose dans toute la simplicité de cette histoire qui est également un chant sur les affres et les ivresses de la création artistique.
Blog => Le domaine de Squirelito => https://squirelito.blogspot.com/2022/03/une-noisette-unlivre-la-vierge.html
Reçu et lu dans le cadre du Prix Orange du Livre 2022
Zimmerman et Meunier vivent dans le même immeuble parisien, à proximité de Notre-Dame. Ils ont des relations de voisinages courtoises mais relativement distantes jusqu’à ce que la Cathédrale s’embrase. Et l’arrivée d’un nouvel occupant aux chants discordants va encore plus modifier les relations de voisinage. Pendant que Meunier est occupé à des travaux photographiques qui prennent pour modèle une vierge en cire et s’interroge sur un mystérieux manuscrit qui a été déposé dans sa boîte aux lettres, Zimmerman décide de venir en aide au jeune baryton.
Voilà un bien étrange et bien amusant premier roman. Dans le cadre restreint des abords de Notre-Dame, entre l’immeuble et le café d’en face, le destin de ces trois étonnants personnages vont s’entrecroiser dans un récit plein d’humour. Chacun d’entre eux semblent avoir des choses à dissimuler, tout en ayant visiblement très envie de les partager. La trame du roman tourne autour de l’art, de la création et de leurs possibles affres : musique, écriture, photographie.
Sophie Charpentier s’amuse et amuse son lecteur dans ce roman. Elle maîtrise parfaitement son intrigue et se permet de jouer avec des digressions et des adresses au lecteur qui, si elles allongent un peu le récit, ne dérangent en rien le fil de l’histoire. Elle intercale par ailleurs au milieu de la relation entre les trois personnages les pages du manuscrit que reçoit Meunier. Qui est l’auteur de ce texte et pourquoi Meunier en est-il le destinataire ? On ne comprendra qu’à la toute fin du roman le lien de ce manuscrit avec l’histoire des trois personnages et ce qu’il implique. Car la conclusion est totalement inattendue et donne un éclairage surprenant à l’ensemble du texte.
Mme Sophie Charpentier nous offre pour son premier roman un bien étrange ouvrage, qui ne parle de rien, si ce n’est de voisins, et de leur quotidien curieux dans un immeuble parisien, pas loin de Notre-Dame qui brûle.
Les personnages principaux sont Meunier, un photographe qui achète une vierge en cire au premier chapitre qu’il va tout au long du récit photographier pour la faire devenir son œuvre, et Zimmerman, qui semble être un écrivain ou un musicien (alter ego de l’auteur) sans qu’on en soit certain. Arriveront en élément perturbateur un étrange manuscrit, ainsi qu’un baryton chantant et pianotant qui dérange leur tranquillité. Ajoutez à cela quelques cafés et quelques bières en terrasse, et vous avouerez à ce résumé qu’on ne sait pas où l’on va ! D’autant que chaque page tournée semble épaissir un peu plus le mystère.
Mais la romancière a du style et de la suite dans les idées. Elle joue avec son lecteur, elle se joue de lui et s’en amuse, et elle nous balade dans cette expérimentale proposition poétique remplie de très beaux passages (notamment le mystérieux manuscrit, très réussi, ainsi que l’habile surprise finale quand on découvre la contrainte qu’elle s’est imposée). Beaucoup s’en agaceront certainement, et par moment j’avoue l’avoir été, mais, même si l’expérience n’est pas pleinement satisfaisante et reste imparfaite, je trouve très beau qu’elle existe et puisse être partagée.
Au final, un roman d’une originalité remarquable à l’indéniable poésie, à découvrir pour les lecteurs en quête d’inhabituelles expériences.
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