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Un témoignage bouleversant, primordial et sensible. Le sanglot long de l’insoutenable. Le mémorial.
Un devoir de lecture. Prendre cette délivrance d’écriture dans nos bras. Forger la résistance. Ne jamais oublier.
Tobias Schiff est né à Tarnow (Pologne) en 1928, décédé le 19 janvier 1999 en Belgique.
Il rassemble l’épars. Dévoile ce qui fût d’Auschwitz. Déporté à l’âge de 17 ans dans ce camps voile noir, l’horreur et l’abnégation de la dignité. Comment survivre lorsque le plus jeune déporté à trente quatre jours et le plus âgé quatre-vingt- treize ans ? Que se passe-il donc dans la conscience des Nazis ?
Gazer l’humain, piétiner du pied son ultime humanité. « Répare ce pantalon et tu recevras un morceau de pain ». Des petits riens pour survivre, miette de pain arrachée des barbelés, mains ensanglantées, charniers et balle dans le dos. Labeurs pour eux, sauvagerie intestine, « on avait faim, pas moyen de se sécher. J’étais dans un sale état. Il m’a frappé en gueulant Hau ah ! « Fous le camp », les gens pesaient trente-cinq kilos. C’était un convoi fantôme. Certains étaient habités par la mort. »
De fin août 1942 à l’évacuation du camp en janvier 1945 Tobias Schiff est dans le gouffre machiavélique d’un génocide implacable. Ce texte litanie est un enjeu salvateur. Retenir ce dont l’homme est capable pour anéantir son frère et sa sœur en humanité. L’Histoire dont on pleure les morts. Les souffrances et cette folie destructrice. Son père, dont il sait la fin. Lâcher sa main, comprendre qu’il va mourir. On pleure sous l’indéfendable, sur l’abolition d’une religion. Marquer au fer, matricule, n’être que le néant, un numéro qui fige l’homme en bête humaine. Comment cela est-il possible ?
Incontournable, il faudrait que ce témoignage soit lu par tous et toutes. Étudier par la jeunesse. Tobias Schiff écrit en résistant, en passeur," cette longue file d’enfants et encore un enfant et encore un enfant… Voilà ce que peut représenter un millier et demi d’enfants assassinés ».
Lui, rescapé… Chercher la réponse de sa survivance entre les chairs torturées. Les faims et les larmes, les maltraitances, lui, si jeune et si vieux à la fois. « Retour sur un lieu que je n’ai jamais quitté » la solidarité des opprimés, l’entraide étoile et les rêves inaccessibles. Lire ce témoignage c’est étreindre ce peuple meurtri, c’est comprendre combien l’homme est un loup pour l’homme. « Mille pages, mille livres de noms ».
Lieu qui hante, happe et foudroie. Inoubliable, tant le soleil est mort en cet infini. Ce récit aux coutures bordées de sombre et de sang, devient le contre-poids des désespérances. La lutte éternelle. « Faire plus que ce à quoi la Loi t’oblige . Lifnim meshourat hadin »
Le vacillement du monde. Propos recueillis par Jean Marc Turine.
Publié par les Éditions de l’Antilope, dans une collection l’Antilopoche au doux prix de 9,95€
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