"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Zob in job, titre on ne peut plus explicite même pour ceux qui ne pratiquent pas couramment la langue de Shakespeare. Guide écrit pour les femmes mais qui peut s'adapter aux hommes, basé sur des chiffres exacts d'une étude Monster de 2010 :
"- 30% des gens qui se marient se sont rencontrés dans le cadre professionnel
- 50% des salariés fantasment ou ont déjà fantasmé sur un(e) collègue
- La 1ère relation extraconjugale a lieu avec un collègue dans 17% des cas (Chiffre Gleeden, 2013)" (p.21)
Sur la base de ces données, Rosie Grey construit un guide drôle, doucement grivois parfois, à prendre pour ce qu'il est, un petit livre dans lequel on grignote ici ou là des bouts, entre deux autres livres plus sérieux. Enfin, je l'ai pris comme tel, mais c'est sans doute parce que mes perspectives d'adultère professionnel sont limitées, puisque je travaille à la maison !
Choisi sur la couverture que je trouve réussie, vintage, gentiment sexy, pas sexiste dans le sens habituel, les femmes prennent le pouvoir, et sur l'argumentaire décalé et humoristique, je vous donne d'ailleurs le lien vers un spot qui passe sur youtube (cliquer dessus) et qui donne le ton.
Sous couvert (bien sûr sortez de même) de blague, ce guide aborde aussi légèrement la différence hommes/femmes dans le travail : la différence entre une relation boss/employé(e) en fonction du sexe de l'un et de l'autre. Pour être complet, je me dois de dire que malgré cette légèreté et cet humour, ce livre n'est pas exempt de longueurs, mais sa mise en page et sa construction en tous petits chapitres permettent de le poser avant de s'ennuyer et de le reprendre à un autre moment plus propice.
Quelques adages concluent ou enjolivent le propos, comme celui-ci : "Mieux vaut être baisée par erreur que pas baisée à juste titre. Oubliez les questions métaphysiques : elles sont les ennemies de votre objectif physique." (p.31) D'autres jolies tournures de phrases émaillent le texte comme user du titre comme d'un vrai mot que l'on décline, le "zobinjobing", "zobinjober" qui me font penser au fameux "zigounipiloupilouner" de Pierres Desproges qui peut être utilisé pour décrire l'action du monsieur qui se sert de sa zigounette dans le pilou-pilou de la dame.
Une petite anecdote personnelle pour finir : lorsqu'étudiant, je bossais l'été, il m'est arrivé de le faire dans les bureaux d'une grande banque française qui a eu quelques déboires avec un marchand de Tapie, qui, à l'époque, s'appelait encore le Crédit Lyonnais avant de passer à des initiales censées nous faire avaler ou oublier sa gestion hasardeuse : un des responsables d'un bureau dans lequel j'officiais, un monsieur au ventre fièrement arboré au-dessus de sa ceinture -de fait, le haut du pantalon était nettement plus haut derrière que devant et inversement le bas-, aux cheveux blancs et la chemise itou, au sourire prompt à éclairer son visage me racontait ses virées aux archives "où ça baisait sec sur les cartons, entre adultes mariés, mais pas ensemble". Bon, moi, évidemment, à cet âge, je voulais travailler aux archives, mais je n'étais pas marié et il n'y avait pas de place, sans doute, étaient elles très prisées...
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