"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Ils sont cinq, avec leurs personnalités tourmentées et leurs désirs de fuite. Lauren, Aaron, Nathaniel, Émilie et Aashakiran. Cinq « échappés » d’un passé difficile, d’un drame, d’une condition sociale ou de sa famille. Ces cinq destins vont s’entrecroiser au cours des quelques dizaines d’années de ce roman, avec pour point de fuite la ville de New York. Leurs histoires se succèdent à la première personne avec une alternance de chapitres courts et rythmés: ils se rencontrent et se séparent, au gré des hasards, cherchant à combler un vide et donner un sens à leur vie.
Lors de ma lecture, les déambulations des héros dans la ville de New York ont fait écho avec la Trilogie new-yorkaise de Paul Auster. J’y ai retrouvé ce questionnement tragique du destin et une mise en abyme entre fiction et réalité, ainsi que des coïncidences troublantes. Tout au long de ce premier roman ambitieux et maitrisé, Renaud Rodier tisse sa toile en jouant avec les destins facétieux de ses personnages. Les héros sont bouleversants dans leurs fêlures et leur envie tenace de rédemption, s’enrichissant à chaque rencontre. C’est un très beau roman qui m’a happée dès les premières pages, avec un magnifique prologue qui interpelle, une écriture enrichissante et foisonnante qui m’a laissée nostalgique en refermant le livre.
« Argos était une anomalie temporelle. Toutes les librairies le sont, dans une certaine mesure, puisque la littérature déforme cette quatrième dimension: un livre que son auteur a mis dix ans à écrire peut se lire en une nuit; des millénaires peuvent être condensés dans une nouvelle; une histoire d'amour qui a duré une semaine peut inspirer des générations d'amoureux. »
Bon, je préfère vous annoncer directement la couleur : alerte, coup de cœur ! J’ai été complètement bluffée par ce primo-roman incroyable, qui m’a subjuguée à plus d’un titre.
Autant c’est vrai que je rencontre souvent des difficultés (tête de linotte que je suis) à m’y retrouver lorsqu’il y a une pléthore de protagonistes dans un bouquin, autant ici, j’ai directement fait des petits mémos et pu savourer le récit.
Comme l’auteur me l’a lui-même présenté, « ce livre est un labyrinthe, doublé de poupées russes ». Je ne peux que confirmer ses dires, je n’aurais pu trouver mieux comme expression qualifiant ce roman, si riche d’émotions et empreint de beaucoup d’humanité et de résilience.
Ne vous fiez pas seulement au prologue, car à sa première lecture, vous risquez d’être hyper décontenancé, comme j’ai pu l’être. Mais ensuite, c’est une énorme fresque sociale où chaque voix sonne juste et dont le lecteur a l’impression d’écouter le propre témoignage de chaque personnage. Je salue la façon dont l’auteur a su ainsi incarner chacun d’eux de façon si réaliste, assortie d’une écriture fluide et plaisante.
Ce roman-choral ne peut laisser indifférent car formidablement bien orchestré. On s’attache petit à petit aux personnages, dont leur psychologie est finement ciselée, et quand vient le moment de devoir les quitter, c’est un peu comme si on y laissait une petite part de nous-même en parcourant les dernières pages, en refermant ce livre.
Merci Monsieur Rodier pour cette incroyable lecture qui me restera longtemps en mémoire mais surtout, en un mot : Bravo !
2024 s'annonçait déjà comme l'année des premiers romans…
En tant que tel, “Les échappés” m'a complètement retourné.
Il est impossible de résumer ou de classer “Les échappés”.
Certains diront roman à tiroirs, d'autres, roman gigogne, roman choral ou poupées russes. Mais “Les échappés” est tellement plus ! Il a pointé du doigt et remis en cause, plusieurs choses que je concevais comme acquises. Renaud Rodier nous propose un roman complètement nouveau. Il faut s'accrocher, écouter les “acteurs”, éviter les pièges, rester en éveil, attraper les détails et se battre parfois. “Les échappés” est un livre qui se mérite ! Pour moi, le roman le plus abouti depuis la rentrée… et dire que j'ai failli passer à côté !
Une fresque romanesque à travers le monde et le destin de “quelques” personnages en quête d'évasion, où une profonde humanité est présente dans chaque ligne.
Lauren, Aaron, Émilie, Kip, Nathaniel, Nathaniel, Aashakiran. Chacun des personnages a une histoire, son histoire. Mais quand l'auteur décide à la place du destin, de les faire se rencontrer ou se réunir, est-ce pour le meilleur… ou pour le pire ?
J'ai fait tellement d'aller-retours, à travers les pages en quelques jours, que finalement, j'ai bien dû le lire deux fois… un vrai plaisir. De la poésie, de la tristesse, j'avais l'impression de contempler des photos, des tableaux, et à régulièrement, je discernais de nouveaux détails, comme hypnotisé pendant des heures. J'ai rarement été aussi triste à la fin d'un livre, comme pour certains films, certains voyages qui se terminent, certaines vies que l'on quitte à regret.
Renaud maîtrise à la perfection son sujet, et j'en demandais toujours plus. Une fresque romanesque, une ode à la résilience, je vous le disais plus haut, impossible à classer. Chaque mot, chaque phrase est pesés pour nous porter vers l'étincelle la plus lumineuse, vers la terrible noirceur d'une séparation, ou d'un décès. Un récit qui a percuté aussi ma vie. Les migrations, la mondialisation, le terrorisme, les inégalités,… Toutes les voix se mêlent, se complètent, se répondent, se contredisent aussi, car les personnages sont vivants, et s'expriment avec leur cœur et à travers le monde. Héros, anti-héros… Ils sont moi, ils sont vous, ils sont nous…
Un premier roman, pour lequel je suis obligé de m'incliner. Je sais que je le relirai. Je suis forcément passé à côté de nombreuses choses que Renaud a disséminé par-ci, par-là.
J'hésite encore entre coup de cœur et coup de foudre… Je suis complètement sonné.
Il y a de la passion dans la plume de ce nouvel auteur !
Vous souhaitez vivre différemment ?
“Les échappés” sont là pour ça, ils vous tendent leurs mains…
Je sais maintenant, que ce n'est pas un hasard, si Renaud Rodier a été élu Lauréat du Cercle Littéraire du Château de l'Hermitage.
Ce livre n’est pas un simple livre. Pas un simple assemblage de feuilles qu’on prend, ouvre et pose n’importe où. Négligemment. Je ne l’ai pas posé, je l’ai habité. Comme il continue de m’habiter. C’est aussi fort que cela. Il véhicule trop d’idées précieuses et troublantes pour ne pas en prendre soin. Ces pages abritent tant de vies. De souffrance et de résilience.Tant d’exils et d’espoirs. De quête d’une existence et d’un monde meilleur. Puissant par son contenu original. Son essence. Et c’est là, précisément, au creux de cette infime matière à peine palpable que tout se déroule. Dans cette universelle intimité. Qui tient dans une paume… Dans cette mise en abyme. Celle de cinq échappés. Cinq personnages principaux lacérés par la vie, le milieu rude dans lequel ils ont grandi, tentent de fuir leurs fantômes ou leurs monstres en prenant des chemins parfois sinueux. Qui se croisent, se mêlent, se confondent ou se frôlent.
Ce livre est une invitation au voyage. Aux voyages pour être exacte. Géographique sur différents continents, mais intellectuel, émotionnel. Traverser l’Ouest américain ou se rendre à Mumbaï et en Russie en passant par Paris pour découvrir son reflet dans un miroir. Un voyage pour se trouver soi et ainsi mieux rencontrer l’Autre. Cet autre et l’autre soi. Un hymne à l’audace. La question qui réside entre toutes ces lignes est celle de la capacité à vivre avec son passé parfois mordant, son vécu fracturé, ses démons ; dans un monde bosselé. Comment faire en sorte de transformer ses failles subies en forces assumées ? Comment atténuer l’amertume des conséquences d’une blessure ? Rendre l’âpreté plus satinée. Indolore et efficiente.
Ce livre est un véritable “lieu” où il est à la fois doux et perturbant de se nicher. Un mystère fascinant. Il est riche de sens, d’évocations littéraires, théâtrales, philosophiques, musicales ou encore cinématographiques. Artistiques. J’y ai vibré devant le Baiser de Munch, écouté en boucle Hotel California, tout comme Pink Floyd ou Led Zep (j’étais déjà charmée), survolé des passages de Shakespeare ou de Jane Austin, lu des scénarios… Quant à la Grèce, de manière feutrée, à certains égards culturels, elle n’était jamais très loin.
Ce roman est écrit avec une précision d’horloger. Une mécanique ultra fine. Une construction subtile. Renaud Rodier utilise une arche narrative aux fondations extrêmement solides qui ne laissent aucune place au hasard ou à la facilité. Un travail de fond perceptible d’autant plus si le lecteur est attentif à tous les indices qui ponctuent le récit pour mener à la résolution de l’intrigue. Aucune action, pensée, attitude des personnages, comme aucun de ses propres mots n’est accidentel. Étrange… mais maîtrisé à la perfection. Un véritable mystère dans lequel la lumière apparaît au fil de la lecture avec parcimonie et délicatesse. Un livre rédigé, caméra à l’épaule, visuel, aux qualités cinématographiques.
“Renaud, j’ai été particulièrement touchée par la sensibilité et la poésie qui imprègnent ton texte. Tout comme par ton art de faire côtoyer douceur et violence au même niveau. Passant de l’une à l’autre de manière aérienne. C’est ravissant et déconcertant à la fois. Remuant. Les contrastes sont beaux et donnent du corps au texte, ton aisance à créer des atmosphères prégnantes est indéniable. Quant à la part de féminité présente dans cette histoire, dans tes mots, elle est tangible et justement dosée. J’ai été véritablement bousculée. Conquise. Ne dit-on pas que dans chaque livre se dissimule une petite part de son auteur ? Peu importe la hauteur de celle-ci. Quelle que soit son importance ici, elle signe une personnalité forte et atteste d’un talent incontestable et authentique pour l’écriture. Ne renonce jamais.”
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