Ayant dévorée beaucoup des écrits de la Beat Generation notamment ceux de Jack Kerouac, j'ai eu envie de découvrir ce roman graphique qui évoque, à partir de brefs épisodes découpés en chapitres, l'enfance de « Billy » avant qu'il ne devienne William Burroughs.
J'ai trouvé la couverture rose vive de l'ouvrage intrigante car elle attire l’œil. On y voit un jeune garçon que nous pouvons s'imaginer être Billy avec derrière lui l'ombre d'un homme à chapeau tenant un fusil de chasse. Je trouve que la police d'écriture du titre et l'illustration instille un sentiment de peur. Atmosphère inquiétante renforcée, quand j'ai ouvert l'ouvrage, par ses yeux qui nous regardent.
Billy est un jeune garçon d'une douzaine d'années qui fait régulièrement des cauchemars plus ou moins morbides dans lesquels, il est poursuivi par des animaux et dévore sa mère. Il pense être possédé par un « Ugly spirit ».
C'est un enfant très émotif et réservé qui peut se mettre à pleurer sans raison apparente. Il est victime d'hallucinations. L'auteur nous raconte un épisode où Billy part chasser avec son père et son frère. Il s'éloigne d'eux et est persuadé d'avoir aperçu un tout petit cerf de couleur verte.
Dans un autre chapitre, Billy qui aime faire des expériences de chimie avec un kit qu'il a reçu, se brûlera la main et devra être hospitalisé. La brûlure étant profonde, Billy recevra de la morphine à haute dose et aura encore davantage d'hallucinations, expérience qui le transformera à jamais.
Au fil de la lecture, la personnalité du futur écrivain se dessine. Billy a peu d'ami. Les autres enfants se moquent de lui. Il se réfugie alors dans les livres et dans l'écriture de son premier livre « autobiographie d'un loup » et deviendra William S. Burroughs.
J'ai beaucoup aimé ce roman graphique qui aborde un sujet assez rare : l'enfance d'un auteur de la Beat Generation. J'ai découvert la sensibilité de Billy et compris comment son écriture était liée à son histoire personnelle.
J'ai adoré les illustrations au crayon très sobres de Pedro Mancini. Il a un univers singulier presque enfantin qui m'a beaucoup plu. Le dessin dans cet ouvrage prend beaucoup de place. Il est mis en avant car il y a très peu de texte, ce qui permet au lecteur de solliciter son imagination.
J'ai pris beaucoup de plaisir à lire « Derrière le bruit » et j'ai trouvé ce roman graphique bien trop court, j'aurai voulu continuer ma lecture et c'est bien le seul petit bémol. L'auteur a réussi à me donner envie de me replonger dans les œuvres de William Burroughs.
Une très belle découverte !!!
Un grand merci aux éditions « Bang ».
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