"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dans le village de Montfort-sur-Sèvres, dominé par les clochers, est installée depuis des années la famille Vollot, connue de père en fils pour sa boucherie. Sans l’accident dramatique d’Antoine, l’histoire se serait perpétuée pour les deux autres enfants, Romain et Camille. Or, cette tragédie orienta la destinée de Camille sur un autre chemin, ambitieux autant qu’aventureux, laissant Romain sur la rive familiale plus traditionnaliste.
C’est ainsi que Camille, largement encouragé par Victoire, sa belle et dynamique épouse, et coatché par Anne-Marie Perreault, qui avait effectué un « périple ethnoagricole » emmena avec lui d’autres petits agriculteurs dans la création d’un marché paysan coopératif, basé sur les techniques de permaculture et d’agroforesterie.
De là à s’imaginer que ce concept pourrait devenir indissociable d’un important projet mu par Raoul Sarkis, homme d’affaires débarqué de Pologne pour créer à Paris, un quartier entier destiné à faire connaître et apprécier les bons et beaux produits issus d’une agriculture vertueuse, qui flirteraient sur les tables des restaurants gastronomiques branchés, avec des galeries d’art et de design... Les merveilles du terroir se mêleraient aux facettes clinquantes du fric, de la drogue, des belles bagnoles, du sexe à gogo… Le choc de deux cultures en somme !!
« La Louve », dans une première partie du roman, c’est comme dans un conte. Paul-Henri Byzon nous raconte le contexte familial compliqué et triste de Camille puis enfin l’espoir avec la construction de son projet, pour plonger ensuite dans un récit beaucoup plus déstabilisant avec l’entrée en scène de l’ogre et du pervers Raoul Sarkis.
D’une écriture cinglante, des scènes qui se passeraient peut-être d’autant de précisions… l’auteur manie la psychologie des personnages d’une main de maître. Empathie pour les uns, dégoûts pour les autres, le lecteur ne s’y trompe pas.
Ce roman juxtapose deux mondes qui, en cohabitant, pourraient être les vecteurs d’une économie intelligente. D’autres auteurs se sont déjà exprimés sur la condition animale, la mal bouffe, le mal-être des producteurs…etc. Paul-Henri Byzon continue dans le registre des dérives d’un système vicié et bien réel, puisque ce roman semble prendre source dans l’affaire de la « Jeune Rue ».
Je remercie "Version Femina" de m'avoir fait découvrir J-H Bizon et son premier roman.
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