"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Amatrice d'art, voici une bande dessinée qui a tout de suite accroché mon regard que ce soit par sa couverture que par son titre qui m'a tout de suite évoqué un genre pictural se voulant trompeur lorsqu'on le regarde que j'aime beaucoup.
Dans l'album de Damien Martinière et de Paul Bona, nous nous retrouvons plongés au cœur d'un trafic d'œuvres d'art où il sera question d'arnaque, de faux et de contrefaçon, le tout à la sauce sixties ce qui apporte un certain comique et une légèreté à l'histoire. J'ai beaucoup apprécié le graphisme et l'utilisation de couleurs vives et colorées pour illustrer cette histoire de ripoux qui pourrait bien se finir en arroseur arrosé.
Je tiens à remercier les Éditions Jungle RamDam et Netgalley France pour la découverte de cet album assez déjanté où j'ai pu retrouver de nombreuses références à des artistes que nous connaissons tous.
Lac des Fauves, Québec
Les Williams profitent du feu d'artifice de la Nuit de la Saint-Sylvestre pour cambrioler la maison du maire. Butin : un tableau de maître... La police locale, le vieil Otto et son nouvel adjoint, se rendent rapidement sur les lieux. De son côté, Jade sort de prison avec l'intention de faire un gros coup.
Trompe-l'œil, un titre parfait pour un polar mettant en scène de drôles de familles. Avec un soupçon des frères Coen, une pincée de Tarantino, Damien Martinière nous livre un récit sombre allégé par des situations absurdes et des personnages, anti-héros naïfs, parfois risibles malgré eux.
Dans un style semi réaliste doux et coloré (Les couleurs sont de Muge Qi), Paul Bona contribue à contrebalancer l'atmosphère de polar du récit. Les couleurs ne sont d'ailleurs pas sans rappeler le Saint-Elme de Frederik Peeters.
Ce Trompe-l'œil est un polar original et agréable à lire. Les personnages évitent le cliché tentant du roman policier et les situations emmènent le lecteur en maniant la gravité et l'humour avec talent.
Une BD d'utilité publique sur les méfaits connus d'un médicament qui a largement été prescrit à une population qui n'en était pas la cible initialement.
Des premières alertes isolées au procès médiatique contre le laboratoire Servier, on nous expose ici tous les faits chronologiques et les conséquences. Ce documentaire graphique montre le courage des lanceurs d'alerte du milieu médical, des victimes qui ont osé témoigner et faire face à la machine implacable de la défense juridique du laboratoire.
Un vrai travail à été fait autour de cet ouvrage pour vulgariser le sujet.
L'affaire du Mediator c'est lointain et à la fois si proche, on s'en souvient par bribes. Depuis son retrait en 2009 (et sa commercialisation en 1976), ce médicament coupe-faim passé pour un antidiabetique continue de faire souffrir voire de faire mourir des personnes.
Cette bande dessinée nous plonge dans ce scandale sanitaire, mais pas que. Elle apporte de la lumière sur la puissance des lobbies pharmaceutiques, sur l'intransigeance du profit aux dépens de la santé, et surtout lève un peu plus le voile sur les rouages politiques quant à la commercialisation d'un médicament.
C'est un album très dense, beaucoup d'informations nous sont communiquées c'est pourquoi il s'étudit, se réfléchit. On se prend à faire des parallèles avec ce qui se passe aujourd'hui.
On y trouve le long chemin parcouru par la pneumologue Irène Frachon pour faire entendre la dangerosité et la morbidité qu'entraîne le Mediator, faux jumeau de l'Isomeride, lui même déjà interdit en 1997. Un personnage clé qui s'est battu contre vents et marées contre les menaces du puissant laboratoire Servier, contre l'impopularité, contre ses pairs, pour faire éclater la vérité et rendre justice à toutes les victimes.
Au niveau de la construction de la BD les parties sont bien conçues, progressivement on saisit les tenants et les aboutissants des combats menés par une poignée de personnes tout en assimilant la structure du Mediator et par extension les multiples utilisations de sa principale molécule : la norfenfluramine, dérivé de l'amphétamine. Le choix du personnage d'Hippocrate est judicieux, en tant que narrateur il renforce l'importance de sa doctrine. Les dessins sont efficaces sans que ce soit explosif.
C'est une lecture indispensable, qui apprend à se poser les bonnes questions, à rechercher l'information et pas seulement à l'accueillir comme elle vient.
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