"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Pour chaque recueil, j’ai choisi un poème. Pour les trois premiers recueils, le choix s’est porté tout naturellement sur un des poèmes. Recueil 1 : La rivière Charles sous la neige (1979) = poème 7. Entre les langues (p. 22). Recueil 2 : Le rêve du papillon (1981) = poème 16. Boîte aux lettres vide (p. 39). Recueil 3 : L’ombre des choses invisibles (1987) = poème 40. Stèle (p. 81). Pour le recueil 4 : Échos du vide (1989), j’ai hésité entre trois ! Poème 64. L’oiseau de la montagne et la stèle (p. 116), poème 65. Là-bas (p. 117) et poème 69. Les étoiles du langage (p. 121). Certains poèmes sont très émouvants, comme ceux pages 90-91-96-97-103-104-106, dans lesquels l’auteur décrit des cimetières, des stèles : que reste-t-il de l’Histoire ? Des grands hommes, des poètes ? De ceux qu’on a aimé (il parle de sa mère) ? Des ruines… Mais aussi des textes, des pensées, des idées !
Dans la postface, N’écoutez pas la voix d’un cochon, un texte en trois parties (L’interrogation, Un cochon, L’homme) écrit peu avant son départ de Paris pour les États-Unis et publié dans la Nouvelle revue française en 1967, l’auteur se livre encore plus et partage ses interrogations sur la civilisation, sur l’existence. « Je crie dans le silence : quoi faire, que faire, et pourquoi faire ? » (p. 140). L’auteur, tout juste diplômé et jeune philosophe déraciné, se questionne sur l’avilissement de l’espèce humaine, sur sa recherche avide de savoir et de connaissance : « la lumière de l’esprit, la puissance de la pensée et du savoir, cette joie d’illumination de voir clair en tout. » (p. 144). Cette extraordinaire volonté de connaître et de comprendre l’esprit occidental, la raison occidentale, est touchante : un jeune Coréen curieux de tout, assoiffé d’apprendre, en admiration devant « la puissance concrétisée de Paris » (p. 148) qui, pour lui, symbolise l’histoire, l’architecture, la littérature, la pensée et la philosophie venues des « Anciens » (les philosophes grecs et romains). Mais, finalement, la pensée occidentale qu’il a apprise : « elle est une expérience vécue » (p. 152) et la pensée coréenne qui vit en lui : « un grain de raison qui s’allume, s’éclaire dans la tête, dans mon âme » (p. 169) se complètent dans un esprit de composition et d’analyse totalement novateur et enrichissant qui emplit le lecteur qu’il soit Coréen ou Occidental.
« […] je ne suis qu’un imbécile, qu’un sale cochon ! Et justement puisqu’il faut mourir, il faut coûte que coûte vivre jusqu’au bout. » (p. 159). Alors vivons, étudions, lisons, pensons… !
https://pativore.wordpress.com/2015/11/11/l-ombre-du-vide-de-park-ynhui/
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