"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
un livre prenant palpitant ,tellement bien écrit.
une très belle fresque sociopolitique, familiale.
Ce ivre je me suis accrochée ne voulant le lâcher, les personnages sont prenants.
Cette porte ouverte sur le Russie et son histoire est juste passionnante, permettant de se replonger dans cette période, et mieux comprendre aussi notre histoire contemporaine.
Grand merci à Olivier ROGEZ et merci à l'amie Squirelito pour cette belle découverte.
Véritable roman initiatique à travers le continent africain, nous suivons dans ce récit une multitude de personnages, tous plus atypiques les uns que les autres, ayant le point commune d'être tous tournés vers la religion : Wendell, ancien enfant soldat désormais pasteur, qui voit des anges, Frances, l'Américaine venu évangéliser les islamiste, Jackson, le pasteur "beau-gosse", plus interessé par son apparence que par les réflexions théologiques, l'Initié, suivi par de fervents musulmans qui ont tous quelque chose à réparer dans leur vie, Baltus, parti à la recherche d'une jeune fille disparue, mais aussi un gnostique, des chrétiens juifs, un prêtre défroqué, un autre béninois pratiquant le vaudou et bien évidemment l'ombre de Boko Haram....
Tous ces personnages ont une manière très personnelle de vivre leur foi, d'interpréter les textes. Mais de quelle foi parle-t-on exactement? Celle qui donne du pouvoir sur son prochain? Celle qui laisse la place à la réflexion personnelle? Celle dictée par d'autres? Celle qui répare? Celle qui soulage?
Car tous ne servent pas leur prochain innocemment, tous ne sont tournés vers les autres dans le seul but de faire le bien et répandre la bonne parole.
Certains ont besoin de se racheter une conduite, d'autres ont un projet bien précis en tête, d'autres encore sont plutôt énigmatiques...
C'est un roman qui questionne sur la religion, sur le rôle de celle-ci dans nos réflexions et nos comportements par rapport aux autres, sur l'évolution de la foi face aux épreuves de la vie.
Les personnages sont attachants, les histoires personnelles touchantes et complexes, illustrent parfaitement les différentes manières possibles de vivre une religion : seul, en communauté, armé, pour le bien des autres, pour son bien à soi...
J'ai beaucoup aimé ce roman, mi roman initiatique, mi roman d'aventure, bien écrit, rythmé, intelligent, poussant le lecteur à la réflexion, tout en distillant ici et là une bonne dose d'humour et d'absurdité. C'est une lecture que je vous recommande vivement!
« Les hommes ne peuvent jamais rester tranquilles. Ils s’inventent toujours des destins ou des vocations. Les dieux et déesses servent de prétextes pour mettre en mouvement leur ambition. C’est ainsi que naissent les prophètes ».
Cette phase pourrait résumer le nouveau roman d’Olivier Rogez. Elle si situe plutôt vers la fin et dans l’un des plus beaux chapitres, lorsque que l’un des protagonistes, Balthus Kouémé, se retrouve seul à la recherche de Laya partie rejoindre un prophète soufi. L’homme cherche son destin face à la violence de ses pairs et tente de trouver une explication avec à ses côtés un chien sauvage, un lycaon, qui l’a rejoint dans son odyssée.
L’action se passe dans une Afrique subsaharienne en proie aux exactions de Boko Haram semant la terreur dans de nombreux villages. Au milieu du chaos, des femmes et des hommes cherchent leurs voies… et des voix. Seront-elles impénétrables ? Wendell, pasteur fauché voit des anges et une jeune évangéliste américaine le rejoint au Libéria pour mener une caravane de la paix. Au même moment, au Cameroun, une jeune fille Laya s’enfuie de chez elle pour rejoindre un homme mystérieux, Initié, qui veut construire une cité idéale dans la pure tradition soufi. Le rejoint-elle pour l’empathie et la bonté qui dégagent de sa personne ou pour Issa, un jeune garçon dont le regard trouble la jeune adolescente. Et puis, ce soldat camerounais, Balthus, philosophe qui va apprendre beaucoup sur sa route, du pire comme du meilleur pour découvrir quelque chose d’inattendu.
On connaissait Olivier Rogez pour son habileté à raconter des histoires, avec ce nouvel opus on découvre un formidable conteur. L’Afrique étant un pays cher au cœur de l’écrivain, on retrouve les empreintes de cette terre faite de grandeur et source inépuisable des mystères du monde, dont ceux de la foi, de la spiritualité. Avec ses excès, ses pouvoirs, sa beauté, ses dérives.
Un parcours initiatique, à l’image du soufisme, avec un continent qui nous montre le chemin, ou plutôt, des chemins, là où on a beaucoup à apprendre… de l’homme, de la nature. Face aux peurs, aux atrocités, aux doutes, il ya des femmes et des hommes qui croient – ou ne croient pas – mais qui tissent une toile, parfois invisible, par leur seule présence. Vraies croyances, fausses superstitions, la quête de la spiritualité est un immense chaudron où bouillonnent toutes les convictions et surtout des espérances. La puissance des personnages de ce roman nous enseigne sur l’humanité et l’élément le plus important qui la constitue : l’amour et la diversité.
Un livre à mettre toutes les mains, véritable ode à la tolérance et à la bienveillance.
Blog Le domaine de Squirelito ==>https://squirelito.blogspot.com/2021/09/une-noisette-un-livre-la-ou-naissent.html
Il y a d’abord cette magnifique couverture, cette silhouette floue drapée de rouge et brun, voilée de bleu…Un détail ? Que nenni ! Si l’habit ne fait pas le moine, ni la couverture le roman, c’est tout de même la première chose qui attire…ou pas. Il y a aussi le titre "Là où naissent les prophètes", pas banal, et l’auteur, Olivier Rogez…
Comme d’habitude, je me suis plongée dans la lecture de ce roman avec pour seule idée du thème, le mot "prophètes" du titre. Pas banal ai-je dit, je persiste, et l’ouvrage ne l’est pas non plus. Force est de constater, en effet, que l’auteur produit là un récit d’une intensité inouïe, un roman solide, puissant, adroit, d’une extrême intelligence. J’ai aimé les nombreux personnages tous hauts en couleur, étudiés avec minutie : Wendell Tubney, pasteur protestant qui prêche à Monrovia et parle même aux anges, après avoir été un enfant-soldat, Frances américaine, de la même confession, capable de lever une "armée" de fidèles pour porter la bonne parole là où des islamistes sèment la terreur. Il y a aussi Jackson Kwakou, tout autant "clergyman play-boy" que pasteur, le Père Christophe, catholique, en guerre contre la curie romaine. Et puis l’Initié, qui draine une population musulmane attachée à ses prêches, comme Idriss et Tina mais aussi Laya qui pour le suivre a quitté sa famille et Issa dont les raisons sont plus obscures. Et je n’oublie pas Balthus Kouémé, militaire de l’armée d’élite camerounaise ou encore Enoch Oyedipo pasteur au Nigéria.
J’ai aimé l’écriture précise, travaillée, souvent teintée d’humour, la construction en chapitres alternés qui entretient le suspens, car suspens il y a, le souffle énergique qui s’amplifie au fur et à mesure des pages. J’ai aimé la réflexion de l’auteur particulièrement fine et intelligente qui nous interroge sur la foi et la croyance, étudie les religions, leurs côtés lumineux mais aussi les plus sombres, y mêle la politique. Sont disséqués le mercantilisme des uns, la manipulation des autres, le bien et le mal. Et, au fil des mots, nous observons des changements s’opérer dans la personnalité de chacun. Ce n’est pas dans les prêches, mais en eux qu’ils finissent par trouver la rédemption.
Olivier Rogez signe là un roman hors du commun, véritable voyage initiatique qui, pour moi, se résume en trois mots : Coup de foudre !
https://memo-emoi.fr
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