Alice a quatorze ans quand elle est hospitalisée : un premier roman foudroyant
Ce roman a en toile de fond le génocide de la diaspora Acadienne…
Nicole Provence est une romancière connue mais que je lis pour la première fois. J’avoue que ce roman est une belle façon de la découvrir. Il est fait de ce que j’aime : la créativité de la fiction et la réalité des faits d’un passé familial.
Nous sommes en 1784. Après sept années de captivité à Bristol, en Angleterre et ses années passées en France, Augustine LeBlanc décide de retourner en Acadie. Lors du « Grand Dérangement », 30 ans auparavant, sa famille avait été séparée et déportée avec des milliers d’autres habitants, dans des conditions inhumaines. Heureuse pendant plus de dix ans dans le village d’Archigny, mère de deux enfants, elle abandonne le Poitou avec l’un de ses fils après la mort de son mari. Elle s’est donnée pour mission de répandre en Acadie les trois terres sur lesquelles ont vécu les générations des LeBlanc, pour que les âmes perdues puissent se retrouver. Quels dangers devra-t-elle affronter ? Le voyage du retour sera-t-il aussi terrible que celui de l’aller ?
Ce roman nous livre de façon poignante l’histoire des Acadiens, venus de France au 17ème siècle, travailleurs acharnés, qui ont tout perdu au cours de la guerre que se livrèrent Français et Anglais au 18ème siècle. Leurs descendants essayèrent par tous les moyens de revenir sur des terres qui les avaient vus naître. Comme Augustine qui cherche à retrouver son père, ses frères, surtout Julius.
Ce livre est organisé en chapitres relatant le voyage du retour en 1785, et les souvenirs de l’exil suivi des années de bonheur dans le Poitou. Nous sommes au cœur des pensées d’une femme courageuse qui se bat tous les jours pour préserver ses enfants comme sa mère l’avait fait avant elle. C’est à la fois très fort et très chaleureux tellement l’amour de la famille et les rencontres du hasard apportent l’aide physique et psychologique permettant de survivre. La couverture de ce roman donne bien le ton de ce que l’on va trouver à l’intérieur.
L’écriture de la romancière, addictive et construite, permet une lecture facile malgré le nombre foisonnant d’informations, de celles qui nous font voyager géographiquement et dans le temps : travail des femmes sur les morues à Caraquet, cuisine du Poitou avec le broyé et les grimolles, organisation perverse de Charles Robin avec son système de paiement en bons à dépenser dans ses magasins, etc.
Vous l’aurez compris, amateurs de romans historiques et surtout de l’Histoire entre France et Canada, ne manquez pas ce roman qui vient de paraître aux Editions Christine Bonneton. Je remercie très sincèrement Nicole Provence pour m’avoir contactée personnellement.
Je reste un peu mitigée sur cette lecture. Les sujets abordés sont puissants, les personnages également, l'enquête est bien ficelée mais je crois que trop de sujets, trop d'histoires même si le tout est relié, m'a un peu égaré.
Histoire : Nous avons deux histoires principales : une enquête autour de jeunes filles assassinées et une romancière qui prend sous son aile lycéenne. Le tout est relié mais comment ?
L'enquête tient la route avec toutes les ramifications possibles : pourquoi les jeunes filles sont assassinées ? Quel trafic se déroule à Roussillon ? Quel lien peut-il y avoir avec la romancière ? Gladys est une romancière qui a fui la capitale pour se réfugier et se reconstruire, elle va prendre sous son aile Jasmine, une jeune lycéenne franco-turque.
Les deux histoires sont intéressantes et abordent des thèmes actuels. Ce que je trouve dommage, c'est que les deux histoires, prennent de la place autant l'une que l'autre et finalement, on ne sait pas si c'est l'enquête qui domine et a une ramification avec Gladys ou si c'est l'histoire de Gladys qui a pour conséquence l'enquête. Les deux se nourrissent, mais pour moi, c’est trop, j'avais l'impression de lire deux romans en même temps.
Personnage : Il est difficile de parler des personnages tellement il y en a. Il n'y a pas un ou deux personnages principaux mais beaucoup plus avec chacun une fonction bien particulière dans l'histoire. Idem pour les personnages secondaires. Tous les personnages sont tous bien construits avec leur force et leur faiblesse, on n'est pas juste en surface, on va vraiment en profondeur et c'est appréciable. Même si je ne me suis attachée à aucun personnage, je comprends très facilement l'attachement que l'on peut avoir pour Gladys ou Jasmine.
Message : À travers ce roman, l'auteur touche du doigt plusieurs sujets d'actualité comme le désespoir de certaines filles des cités qui pour survivre (d'une certaine façon) sont obligées de se prostituer, la différence culturelle entre les différentes communautés, l'intégration des différentes communautés en France, mais aussi l'influence de la famille, la violence conjugale. Tous ces différents thèmes sont abordés de manière franche, sans détour, avec subtilité et sans voyeurisme. Cela permet au lecteur de se poser des questions, de se demander "si j'étais dans le même cas, comment je réagirais ?" Mais comme pour l'histoire, je trouve que trop de thèmes évoqués ne permet pas de s'attacher à l'un plus qu'à l'autre.
Plume : L'auteur a une très belle plume. Tout est construit avec justesse, on va d'un point A à un point B, on arrive à deviner les différentes ramifications de l'enquête, c'est bien. Certaines scènes sont crues mais juste ce qu'il faut pour ne pas tomber dans le gore ou le voyeurisme pur et dur.
Mon point faible : Pour moi, et bien sûr ce n'est que mon avis, le point faible de ce roman, mais qui peut aussi en être une force grâce à la maîtrise de l'auteur, c'est deux histoires trop fortes ce qui amènent un nombre trop important de personnages. Je pensais au départ que c'était l'enquête qui était la source dominante du livre, mais après lecture, je pense que c'est la seconde histoire qui est la source dominante or cela ne colle pas avec le titre. Donc pour moi, c'est une confusion et même si c'est très bien écrit, tout s'enchaîne parfaitement, je n'ai pas complètement accroché à cause de cela. Cependant, j'ai quand-même pris plaisir à lire ce roman.
Bref, vous l'aurez compris, malgré un plaisir à lire, je ne suis pas complètement conquise. Cependant, et comme tout le temps, ceci n'est que mon avis, et ne sera pas forcément le même que vous ! Une seule solution : le lire !
Tres beau roman qui se lit bien. Tres bon auteur régional. J ai adore .
Dans un petit village de campagne, en novembre 1869, Amélie est retrouvée morte chez elle par son mari Firmin. Celui-ci est effondré.Il s'avère que l'imposante Amélie a été assassinée. Mais qui pouvait en vouloir à ce point à la meilleure tisseuse de soie, qui passait ses journées enfermée chez elle devant son métier à tisser depuis des années ? Sa fille Aiglantine va mander le maréchal des logis pour mener l'enquête.
Depuis le milieu rural, en passant par le milieu de la soie à Lyon jusqu'à une grande famille bourgeoise, l'officier va chercher le coupable. Non sans, au passage, déterrer quelques secrets de famille à la fois d'Amélie et d'Aiglantine et pas seulement...
Ce roman du terroir est avant tout un roman policier avec les méthodes d'investigations qui relèvent plus de l'intuition et d'un oeil aiguisé de l'époque. Ce roman soulève au fur et à mesure le mystère sur les secrets pas si bien gardés d'Amélie et ceux de sa fille Aiglantine. Cette histoire m'a fait découvrir le milieu de la soie et des tisseurs et tisseuses dans le Lyon du 19 ème siècle (j'ai été surprise car je ne le savais pas et en plus je suis née à Lyon!), et décrit le milieu rural et la condition des femmes à cette époque sans pour autant en faire le thème principal. Finalement, tout les éléments se recoupent habilement et nous allons de rebondissements en rebondissements.
J'ai apprécié le personnage d'Aiglantine que je trouve quand même particulièrement moderne et indépendante pour l'époque, chose assez surprenante ! Et les personnages secondaires trouvent très bien leur place dans cette histoire qui soulève doucement le mystère entourant les divers secrets de famille.
La transmission du patrimoine, qu'il soit savoir-faire, financier ou secret est la pierre angulaire de ce roman. J'ai pris beaucoup de plaisir à le lire et j'ai apprécié la fluidité de la plume de l'auteur. Et en plus, j'ai un gros coup de coeur pour la couverture de ce livre.
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