"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
La sélection de juillet en lice pour le Prix des Lecteurs du Livre de Poche, section « polar » comprend ce livre de Michelle Miller ainsi que « Le triomphe des ténèbres » d’Eric Giacometti et Jacques Ravenne. Etant dans la seconde lecture que j’apprécie beaucoup et ayant d’ores et déjà adoré, « Hook », je pense que mon choix sera difficile à faire. A quelques jours de la deadline, je pense que ça sera à nouveau un crève-coeur.
« Hook » est le premier roman de Michelle Miller et à aucun moment, je ne l’ai ressenti tant l’écriture est parfaitement maîtrisée. Il faut dire que l’auteure sait de quoi elle parle puisqu’elle était elle-même trader à Wall Street. Le monde de la bourse n’est pas un monde que je côtoie ou connais particulièrement mais Michelle Miller a su me le rendre attractif en n’hésitant pas à expliquer son langage propre et ses termes tout à fait particuliers.
A nouveau, même si ce livre est compris dans la sélection « polar », il n’y a pas de tueur sanguinaire ou de sang versé à chacune des pages. Pourtant, je trouve que ce roman noir y a toute sa place. Je l’ai dévoré en deux jours tant le suspens me faisait tourner les pages de ce bouquin de près de 600 pages. Chacun des chapitres raconte le point de vue de l’un des protagonistes dans cette mise en bourse d’une des dernières applications à la mode, susceptible d’engendrer des milliards de dollars. J’ai trouvé ce découpage très intéressant pour ainsi développer les différentes psychologies des personnages allant de la lâcheté au doute, passant par l’opportunisme sans limite.
Les références aux films « The social network » et « Le loup de Wall Street » sont tout à fait opportunes. Le milieu boursier est loin d’être le monde des bisounours, chose dont je me doutais bien mais les rivalités et l’argent font que les amis d’aujourd’hui seront sûrement les ennemis de demain. En plus de ce monde régi par ses propres règles, on côtoie dans ce livre, celui des nouvelles technologies et des applications; New York et la Silicon Valley s’y affrontent férocement ! L’appât du gain peut faire faire des choses vraiment moches et on y nage en pleines eaux infestées de requins.
L’application « Hook » ne vous sera pas totalement étrangère et n’est pas sans rappeler « Tinder ». En allant plus loin que sa seule utilisation, ce livre fait présager que les dérives de ce type d’application mais aussi des réseaux sociaux en général peuvent être nombreuses et ne sont pas sans risque.
Je ne connaissais pas du tout ce livre avant qu’il ne me soit proposé dans le cadre du Prix des Lecteurs du Livre de Poche et pourtant, je trouve que ce livre mérite vraiment à être connu.
Un roman que je n'aurai probablement pas acheté mais qui m'est arrivé entre les mains dans le cadre du prix des lecteurs du livre de poche et je dois avoué que j'ai été plutôt agréablement surpris bien que cela ne soit pas non plus le roman de l'année.
En réalité, ce roman est intéressant par les dérives qu'il s'attache à dénoncer : celles du monde de la finance, l'envers du décor des "start-up", l'exploitation des salariés avec des dirigeants cultivant un entre-soi et faisant miroiter une évolution de carrière avec un gain de pouvoir et d'argent, le dogme du physique normé, l'essor des nouvelles technologies et le négatif qui l'accompagne, les applications de rencontres...
Bref, un panel bien large que je vais éviter de trop développer pour ne pas trop en dévoiler. L'important, c'est que cela s'articule plutôt bien dans ce roman qui a le mérite de faire en sorte que le lecteur se pose de nombreuses questions en évitant d'être trop brouillon même si l'auteur vient mélanger beaucoup d'éléments.
Alors certes, ce livre n'est pas exempt de défauts, loin de là.
On peut critiquer des personnages parfois bien agaçants (peut-être fait exprès mais on peut alors dire que ça manque de finesse), une écriture qui aurait mérité un peu plus de profondeur, une fin un peu trop "bisounours" ou tout le monde devient gentil et beau pendant que les méchants sont punis, un dernier chapitre plutôt incompréhensible (laissant peut-être entrevoir une suite, mais on ne sait pas trop... En tout cas, c'est un peu jeté comme ça à la figure du lecteur)...
Donc au final, des défauts certes, mais une lecture qui n'est pas désagréable du tout et qui, malgré la simplicité avec laquelle sont traités certains thèmes, nous fait nous interroger sur ce système et qui peut même pousser le lecteur à se renseigner un peu plus sur ces milieux, leur fonctionnement, leurs pratiques et les dérives qui en découlent.
En conclusion, une lecture que je placerai "dans le ventre mou" on va dire, sans plus, je ne recommande pas forcément mais je ne déconseille pas non plus.
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