Blanche vient de perdre son mari, Pierre, son autre elle-même. Un jour, elle rencontre Jules, un vieil homme amoureux des fleurs...
Voilà une sortie livresque qui détonne dans le paysage littéraire actuel! Ce thriller historique délicieusement rétro nous transporte dans le Paris des années 1920 à la poursuite d’un tueur insaisissable qui s’en prend aux demoiselles du téléphone: un récit captivant et pétillant à souhait!
Téléphoniste au Central Gutenberg à Paris, Jeanne Duluc est en réalité une journaliste décidée à enquêter sur les conditions de travail harassantes des standardistes, car sous la frénésie des appels, la colère gronde : les employées féminines bien moins payées que les hommes revendiquent une hausse de leurs salaires. Mais, Tatiana, l’une des collégues de Jeanne, militante pour les droits des femmes, est sauvagement assassinée. On la découvre dans une fontaine, le visage défiguré sur lequel repose un masque de « gueule cassée ». Cette piste étrange conduit l’inspecteur Paul Varenne du 36 quai des Orfèvres à un certain Etienne Mangrin, gardien du Central, rescapé de la guerre et défiguré par un obus. Mais l’inspecteur doute, remet en cause ce qui semble au premier abord évident… A-t-il tort ou raison ? Dans ses investigations, il fait équipe avec Mathilde, une jeune psychiatre qui va être touchée de près par cette affaire…
L’enquête est donc menée à l’ancienne, l’inspecteur Varenne est un personnage attachant, hanté par son passé et par un amour disparu, drogué à l’opium, entre autres… qui ne se laisse pas marcher dessus par sa hiérarchie, par ailleurs fort désireuse d’étouffer l’affaire… Les noms de certains membres du gouvernement apparaissent en effet au cours de l’enquête, qui a d’ailleurs lieu dans un contexte social tendu. Ce voyage à travers le temps proposé par Michaëla Watteaux est une immersion dans l’époque fascinante des Années Folles. Les courants littéraires et artistiques du moment sont habilement évoqués dans ce roman, l’autrice nous donne l’occasion de cotôyer certaines célébrités des arts et des lettres d’alors : Jean Cocteau, Joséphine Baker ou Georges Simenon pour n’en citer que quelques uns! Un plaisir de les rencontrer à travers les pages truculentes de ce roman !
Pardonnez mon emphase mais ce livre m’a énormément plu, et ce dès les premières pages, pourtant très sombres, puisque le sujet de fond est tout de même la première guerre mondiale et les traumatismes vécus par les soldats dans les tranchées: le shell shock dénomme le stress post-traumatique apparu chez les soldats atteints par l’onde de choc d’un obus. L’autrice se base sur des faits réels historiques, comme par exemple les tortures par électrochocs subies par les soldats malades ou blessés pour les « convaincre » de repartir au combat… Les traumatismes conséquents à ces traitements sont sans commune mesure, ce qui permet à l’autrice d’évoquer également l’émergence de la psychanalyse, avec le personnage de Mathilde.
Animé par des personnages aussi fantasques que séduisants, ce récit au style enfiévré allie féminisme, enquête policière et réalité historique avec brio et dynamisme. Coup de coeur pour moi! Merci aux Editions Hachette Black Lab via Netgalley pour cette lecture !
Embarquement immédiat pour le Paris des années folles !
Jeanne est une jeune journaliste qui s’est infiltrée au central téléphonique Gutenberg où elle endosse le rôle de demoiselle du téléphone. Son objectif est d’écrire et dénoncer les conditions terribles de travail de ces femmes. Son projet est vite avorté quand l’une de ses collègues est retrouvée sauvagement assassinée. Et ce n’est que le début d’une terrible série…
En parallèle, nous suivons Mathilde, psychiatre et amie de Jeanne et Paul Varenne, enquêteur en charge de l’affaire. L’immersion dans les années 1920 est immédiate. On découvre des Français qui multiplient les excès : fêtes, alcool, opium et cocaïne. On ressent cette fureur de vivre, d’oublier les horreurs de la grande guerre, de rattraper les instants de bonheur perdus. Pourtant, les stigmates de la guerre sont partout : stress post-traumatiques, névroses, cauchemars, violence, sans oublier les « gueules cassées » qui errent dans les rues. J’ai été très agréablement surprise par le volet historique de ce roman. Mickaëla Watteaux dépeint un Paris d’après-guerre réaliste, notamment la psychologie des personnages et les séquelles de 14-18.
Le deuxième point positif, c’est bien sûr l’intrigue. Celle-ci est bien menée et a su me tenir en haleine jusqu’à la fin. J’ai aimé suivre l’enquête de Paul Varenne, un homme abîmé depuis la disparition de sa compagne et en proie à des addictions. Et puis Mathilde, la psychiatre avant-gardiste et féministe que j’ai adorée.
Vous l’aurez compris, Shell Shock est un roman mi-historique mi-policier qui m’a fascinée. En plus du plaisir évident que j’ai pris durant cette lecture, ce titre m’a donné envie d’approfondir mes connaissances sur la première guerre mondiale. Enfin, cette sublime couverture est la cerise sur le gâteau !
Ce roman nous plonge au cœur des années 1920, une époque de changement et d’émancipation, mais également marquée par l’ombre persistante des ravages de la Première Guerre mondiale.
L’intrigue s’articule autour du meurtre d’une employée du central téléphonique Gutenberg, qui pousse plusieurs personnages à traquer un tueur semant la terreur parmi les jeunes femmes. Avant celui de Tatiana, une opératrice de ce central, d’autres meurtres non élucidés avaient déjà visé des femmes. Cependant, cette fois-ci, la victime est retrouvée avec un masque sur le visage, semblable à ceux fabriqués pour les Gueules cassées, ces soldats défigurés par la guerre. C’est là que l’histoire devient captivante : le roman explore comment des individus aux aspirations divergentes cohabitaient dans une même société. Au sortir de la guerre, deux tendances opposées émergent : d’un côté, ceux qui, marqués par les horreurs du conflit, se réfugient dans le silence et sont relégués à l’arrière-plan d’une société qui préfère les oublier ; de l’autre, une population avide de profiter des plaisirs et festivités d’une vie retrouvée.
Par ailleurs, une jeune journaliste, Jeanne Duluc, se retrouve impliquée dans cette affaire. Elle s’est infiltrée au central Gutenberg pour enquêter sur le rôle des femmes dans cet environnement de travail et documenter une grève imminente. Les opératrices s’apprêtent en effet à réclamer leurs droits et l’égalité salariale. Au fil du roman, le passé de Jeanne se dévoile : elle avait mené une enquête approfondie pendant la guerre, ce qui la lie étroitement à cette histoire.
Sans en dire trop de l’intrigue, ce roman nous offre des personnages finement construits, porteurs de convictions mais également marqués, chacun à sa manière, par les conséquences de la guerre, même sans avoir combattu. L’accent est mis sur leur psychologie et sur l’impact du conflit, tant sur la société que sur les individus. En parallèle, le roman nous instruit sur de nombreux faits et événements méconnus tout en nous incitant à deviner nous-mêmes l’identité et les motivations du meurtrier. La richesse des personnages confère une profondeur à cette intrigue, particulièrement bien ficelée. Mention spéciale à l’autrice, qui parvient à nous immerger dans cette ambiance et à rendre les scènes aussi vivantes et visuelles qu’un film.
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