"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Il y avait un moment que la couverture me faisait de l’œil, d'autant que je voyais les noms du tandem Dufaux et Jamar orner le titre aux lettres dorées...
Convaincue par le scénariste, qui m'a conquise depuis longtemps lors de mes lectures de "Murena" et des récents cycles de "La complainte des landes perdues", autant que par le graphisme soigné de l'ensemble et par le contexte historique alléchant, j'ai décidé de sauter le pas.
Nous sommes au tout début du XIXème siècle, à Paris, et Napoléon Bonaparte a été promu consul à vie par le Sénat.
Cependant, malgré sa toute puissance politique récemment affirmée, il se retrouve bien embêté lorsqu'Opale, une jeune femme dont il est tombé sous le charme, lui dérobe un coffret de voyage, lequel comporte un double-fond dissimulant un mystérieux objet...
Objet que Napoléon tient absolument à récupérer.
Pour ce faire, il décide de faire appel aux services de "La Torpille", ancien bagnard, gouailleur, séducteur, et filou comme pas deux. Celui-ci a pour mission de retrouver le coffret et de le rapporter, sans quoi il sera de nouveau incarcéré, cette fois sans possibilité d'évasion...
Mais Napoléon, tout comme la Torpille, ne sont pas les seuls à avoir intérêt à récupérer le coffret.
Ce dernier suscite en effet de nombreuses passions, parmi les plus grands de la cour, tel que Fouché, l'inquiétant ancien ministre au service du consul, ou encore la Fourmi, un borgne à la ressemblance troublante avec Napoléon, qui se présente comme le seigneur des Cloaques parisiens.
Leur quête à tous les plonge dans les tréfonds de Paris, bien éloignés du luxe où évolue Napoléon au quotidien.
Les divers protagonistes se croisent, s'opposent ou s'entraident dans les profondeurs du monde de la nuit, entre combats clandestins, maisons closes et ruelles mal éclairées.
Difficile, au vu de ce foisonnement de personnages hauts en couleur, de déterminer qui aura l'avantage dans cette "course au coffret"...
Le style de Dufaux est aisément reconnaissable, et la dualité entre Napoléon et le personnage de la Fourmi m'a immédiatement fait penser à l'antagonisme pourtant étrangement complémentaire entre Néron et Murena dans la série éponyme.
Les masques portés par certains protagonistes, les multiples mentions au "destin", ainsi que le personnage intrigant de "Fer blanc" m'ont fait songer à l'oiseleur de la fresque historique des "7 vies de l'épervier", bien que les deux sagas se déroulent à des époques différentes et ne soient pas porteuses de la même intensité littéraire.
En bref, ce premier tome est servi par un très beau graphisme et un scénario plutôt bien ficelé. On devine qu'il s'agit là d'un album d'introduction, car les enjeux ne sont pas encore clairement définis et les personnages demandent à ce qu'on apprenne à les connaître davantage.
L'histoire des uns et des autres fait constamment écho à la grande Histoire, mais on peine encore à déterminer quels sont les tenants et les aboutissants de l'intrigue, de même que l'on peine à savoir où les auteurs veulent nous mener.
Les bases de la série sont posées, il faut désormais voir si la suite saura préciser ce foisonnement d'enjeux et conduire le lecteur à un dénouement final digne de ce nom sans le perdre en route.
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