"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Lorsque j’ai appris que Marjorie Tixier était invitée à Annecy par l’association "Alors Raconte" pour parler de son dernier roman "Le Pays blanc", je l’ai tout de suite acheté. Je ne connaissais pas l’auteure, et pas davantage le thème abordé dans l’ouvrage. J’aime la découverte. Celle-ci fut magnifique et j’ai vraiment beaucoup aimé.
Ce livre fait partie de ceux que l’on ne doit pas raconter, ou très peu. Le plaisir grandit au fil des pages et de la découverte. Il y a Helena qui quitte sa Pologne natale en 1926 pour un exil sans retour en France, je vous laisse en découvrir la raison. Il y a Thomas qui lui y "retourne" en 2022, sans jamais y être allé, pour découvrir le pays de sa mère que celle-ci a effacé de sa mémoire. Et il y a l’auteure qui retrace ainsi sur un siècle la vie de quatre générations. Les personnages sont nombreux dont le destin s’entrecroise et ont entraîné la lectrice que je suis dans un voyage magique au "Pays blanc".
Secrets de famille, histoire de la Pologne le temps d’un siècle, plongée dans l’art "…un Dieu qui me guide autant qu’il m’éprouve." sous toutes ses formes : peinture, dessin, broderie, sculpture et même littérature, ce récit est foisonnant, brillant et émouvant. Les personnages sont magnifiquement brossés. L’écriture de Marjorie Tixier sublime l’ensemble. Elle est poétique, musicale, élégante et fluide. La lecture est aisée qui suit pas à pas les protagonistes dans leur quête d’identité, de liberté, dans leur vie présente et antérieure.
J’ai adoré cette lecture qui m’a projetée dans le temps et l’espace. J’ai adoré "Le retour au passé [qui] justifie l’élan vers le futur, la quête des origines [qui] prépare le sens à venir." J’ai adoré les balades dans les rues de Cracovie aux côtés de Thomas et Micha. J'ai adoré les dessins de Thomas. Et j'ai particulièrement adoré la rencontre avec Stanislaw Wyspianski, artiste dont la béotienne que je suis n'avait même jamais entendu parler, et son œuvre.
"Le Pays blanc", un roman en noir et blanc, d’une grande luminosité.
Un bon point supplémentaire pour la beauté de la couverture qui à elle seule illustre à merveille le récit.
https://memo-emoi.fr
Je ne connaissais pas la plume de Marjorie Tixier et je me suis lancée dans cette lecture tout à fait par hasard. Enfin le hasard d’un titre, d’une couverture, dont j’étais curieuse de découvrir l’intrigue.
Quelle bonne surprise que cette lecture ! Une thématique que j’explore moi-même, enfin, je tente, partir en quête du passé des générations précédentes pour comprendre ce que je suis.
En partant à la quête de ses origines, que sa mère a souhaité occulter, Thomas, part à la reconquête de lui-même. Nous sommes sur un roman psychologique d’une grande densité qui part d’une histoire qui ne lui appartient pas et qui a lieu en 1926 pour finalement trouver un sens à sa vie et comprendre ce qui l’anime et enfin se comprendre.
À travers quatre générations, Marjorie Tixier brosse l’Histoire et le drame de la Pologne. Partagée entre plusieurs empires, elle ne retrouve son indépendance qu’en 1918, mais sera à nouveau envahie en 1939 par l’Allemagne nazie, où les Juifs et les opposants sont victimes de purges. À la libération, la Pologne tombe sous le joug des Russes et ne retrouvera son indépendance qu’en 1989. Une Histoire riche en drame, sanglante qui a laissé une empreinte indélébile sur de nombreux Polonais.
Marjorie Tixier construit une saga familiale avec en toile de fond ces drames humains et historiques pour en faire un récit d’une grande densité. On ne peut rester indifférent aux personnages meurtris dont l’amour reste la quête principale. Mais le sens de l’honneur a un prix bien trop élevé pour les générations qui n’ont pas vécu ces drames.
L’intrigue est bien entendu romancée, mais l’auteur aborde ce que l’on appelle en psychologie l’analyse transgénérationnelle, qui part du postulat que nous portons en nous, les traumas de nos ancêtres et qu’ils ont une incidence sur notre vie. L’analyse transgénérationnelle est une méthode thérapeutique qui explore le passé d’une personne à partir de ses préoccupations du présent pour l’aider à intégrer son héritage familial.
Bien entendu l’auteur ne parle pas de ça dans son livre, mais lorsque Thomas part en Pologne, il souhaite surtout comprendre ce qu’à vécu sa mère. Il sent un drame qu’elle n’évoque jamais et au fond de lui, ne pas savoir lui pèse, l’empêche d’être un artiste accompli. Il se sent tiraillé entre les non-dits, le mutisme de sa mère et ce profond sentiment de ne pas être complet.
En partant à la quête de ses origines, Thomas mettra enfin des mots sur les maux sa mère qu’il porte comme une croix.
L’art tient une place importante dans ce récit aux ramifications multiples, comme un baume qui vient combler un manque, une manière d’exorciser les traumatismes. C’est d’ailleurs une des formes d’expression utilisée en psychologie.
J’ai trouvé ce livre passionnant, diablement bien construit, la temporalité entre les différentes époques amène une densité au récit et un rythme sans aucun temps mort, sans pour autant perdre le fil des histoires. Car il n’y a pas, comme vous vous en doutez une seule histoire. L’auteure exploite la psychologie de son personnage principal pour en faire le porte-parole de la quête de soi et de la reconstruction après les traumas des générations antérieures dont il porte la charge. Cette recherche des origines sera révélatrice et lui permettra aussi de s’affranchir des traumatismes de ses ancêtres pour enfin trouver sa place avec cet héritage familial.
https://julitlesmots.com/2024/08/14/le-pays-blanc-de-marjorie-tixier/
Un roman acheté sur les recommandations d'une blogueuse, attirée par le fait qu'on parle de la Pologne, un roman inattendu, original, bien écrit, bien construit…
Des personnages attachants, intéressants, une histoire de fiction qui pourrait bien être réelle. Il y est question de l'émigration, de la guerre, des origines, des secrets de famille, de la gémellité, tout cela abordé simplement et dans un langage agréable.
Magnifique.
Le titre de ce roman fait référence à la Pologne qui est le point de départ de ce roman et de la fresque familiale que l'on va suivre au fil des pages. Tout commence par Thomas, un jeune homme qui a besoin de connaître son passé et ses racines pour mieux appréhender le présent car il lui manque une clé pour se comprendre. Il va donc se rendre en Pologne pour partir sur les traces de sa famille.
Helena et Broni sont jumelles et vivent plutôt paisiblement dans un village polonais dans les années 1920. Broni se retrouve enceinte de son amant et pour ne pas jeter l'opprobre sur sa vie de famille, l'époux de Broni décide de faire disparaître cet enfant. Helena va donc être contrainte au déracinement pour protéger ce secret et donner une chance à Aniela qui est cet enfant illégitime. Elle devient sa mère de cœur et va venir en France pour travailler dans les régions houillères du Nord de la France et ensuite se retrouver au service de l'ancien directeur de la Bibliothèque de Pologne à Paris. Elle qui souhaitait mettre de la distance avec son pays et son passé, va se retrouver confrontée à lui. Cependant, elle ne renonce jamais à sa promesse et ne dévoilera rien a sa petite protégée.
Aniela grandit et cherche à comprendre qui elle est et d'où elle vient. Elle sait que ses attaches sont en Pologne sans réellement en saisir le lien. Elle tombe amoureuse d'un artiste polonais et se rend en Pologne pour vivre sa relation en tant que maitresse car son amant est déjà marié. De leur union naîtront des jumelles et elle refusera de quitter ce pays malgré tous les événements politiques qui s'y passent.
Le roman ne donne pas tout de suite le lien entre Thomas et les différents personnages cités précédemment. Mais on a ici le destin de plusieurs femmes qui ont combattu à leur manière et ont réussi à s'émanciper pour une cause qui leur était chère. L'amour sous toutes ses formes est très présent dans cette lecture. D'abord, celui qui unit des personnes d'une même famille mais aussi les liens amoureux. Mais l'amour le plus fort reste celui que l'on porte pour une patrie ou à un héritage. C'est surtout cette notion qui ressort de ce roman car tous les personnages sont attachés à la Pologne, d'une manière qu'ils ne comprennent pas forcément très bien mais qui remonte à leurs racines familiales.
Un roman historique qui nous fait découvrir l'attachement et le pouvoir que peut avoir notre héritage culturel.
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !