"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Eté 2009, Marie, 17 ans, vient d’obtenir le bac. Elle quitte Bourges pour un job d’été dans une brasserie à Paris. Elle rêve d’un bel avenir, peut-être sera t-elle journaliste comme Olivier, l’ami de son père, qui l’héberge avec son épouse pendant son séjour. Alors qu’il se montre si prévenant et chaleureux avec ses parents, Olivier reste froid et distant avec Marie. Puis, après plusieurs jours, un lien se tisse entre eux : Olivier l’invite dans son bureau et lui parle des grands textes littéraires, l’invitant à exprimer son opinion. Une complicité intellectuelle semble naître entre eux, mais la relation dérape. Olivier s’invite dans la chambre de Marie, et la viole plusieurs soirs de suite. Elle est dévastée mais ne dit rien, se sent coupable, at-elle fait quelque chose qui ait pu, sans qu’elle le veuille, attirer cet homme, cet ami de la famille?
Marie n’est pas la seule: à d’autres époques, d’autres jeunes filles de 17 ans, ont connu le même sort : Claudine en 1939, Isabelle en 1973 et Amandine en 1990. Toutes ont vécu le même cauchemar, ont eu le destin brisé de la même façon. Violées par un ami de la famille, elles ont dû faire face au même drame et se sont retrouvées aux prises avec le même mécanisme dévastateur, celui de la honte et du silence, qui laisse toute impunité aux violeurs. Prises au piège d’un homme manipulateur, ces femmes répétent le shéma à travers les époques, qui, tel un engrenage fatal, marque le début d’une descente aux enfers. L’incompréhension des familles, le déni, le refus de comprendre ou de voir la réalité en face est commune à toutes les époques.
Le schéma littéraire est inédit, la façon de traiter le sujet met en évidence l’engrenage dans lequel s’enlisent par leur silence les victimes et ses conséquences catastrophiques. Le style froid n’attire pas l’apitoiement mais incite à un constat societal réaliste.
C'est par un total hasard que je découvre ce roman et cette auteure.
Claudine en 1937, Isabelle en 1973, Amandine en 1990 et Marie en 2009. Ces quatre jeunes femmes ont une histoire commune. Elles sont jeunes, pas encore où à peine 18 ans. Elles sont issues de la classe moyenne. Elles sont jeunes et belles, des rêves pleins la tête, elles ont de l'ambition.
Durant les deux mois d'été, elles montent sur Paris et travaillent. Elles rêvent d'indépendance et de découvertes. Jusqu'au jour où tout bascule. Elles n'ont rien vu venir. Ce jour-là, elles perdent leur innocence et leur insouciance, leur confiance en elles. Leur vie est détruite, entachée.
Un texte poignant, porté par une très jolie et douce plume, contestant avec les propos et les histoires évoquées.
C'est révulsant, tragique. Des vies détruites, la honte qui submerge, le secret si lourd et pénible. C'est intenable et pourtant une triste réalité. C'est le témoignage de ces quatre jeunes filles, mais la réalité de combien ?
Mon petit bémol c'est l'enchevêtrement de ces histoires. C'est un récit, un même destin partagé par quatre protagonistes. Ce sont les mêmes vies, les mêmes lieux, mais à des époques différentes.
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