"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Il court. Il essaie d'appeler Eric. Seul le répondeur lui répond, une fois, deux fois... Eric ne décroche pas, il ne décrochera plus jamais.
Pour son premier roman graphique, Laurent Duvoux nous livre un roman graphique intime tout en parvenant à le tendre vers l'universel. Le deuil d'un ami, s'en relever, se sentir coupable, se souvenir, aller de l'avant...
L'auteur est parti de ses propres rêves où son ami lui apparaît pour créer ce récit. Il les accompagne de flashbacks, de moments partagés avec Eric, de sa vie d'après aussi, de sa place vide au bureau, de son départ vers un autre lieu de travail...
Laurent Duvoux est graphiste et illustrateur. Le dessin, assez minimaliste, est ici un langage. Les personnages n'ont pas de visage détaillé, les mots ne sont pas toujours utiles, le ressenti passe par la contemplation, par l'utilisation précise des couleurs. Les émotions passent, parfois subtilement, parfois avec force, la frustration, la colère... Jusqu'à une dernière page qui replace explicitement le contexte: Le Bataclan.
Sans jamais raconter les événements de cette soirée du 13 novembre 2015, Laurent Duvoux parvient à aborder le sujet du deuil dans son universalité tout en maintenant le lecteur à distance du drame. Un exercice périlleux mais réussi qui m'a touché durablement.
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