Taïna, indienne des Caraïbes, a été instruite dès son enfance pour devenir chamane, mais Christophe Colomb et les Espagnols arrivent...
C'est la couverture qui a attirée mon oeil quand je suis passée devant cette BD en exposition à la bibliothèque.
Ce trait à la fois précis et un peu flou, tout en noir et blanc pour surajouter au mystérieux des personnages et à la légende du Mazzeru. La mise en page est aléatoire entre cases classiques et alignement plus originaux, certaines illustrations sont aussi en pleine page avec quelques couleurs.
Pas de bulles ni de dialogues, tout est dit dans les illustrations et quelques paragraphes d'une grande poésie donnent des pistes.
Tout cet ensemble est assez déstabilisant tant dans ce que cela raconte que dans les dessins. Une BD objet d'art que l'on a envie d'exposer, de savourer au compte goutte pour s'en imprégner et mieux la comprendre.
https://hubris-libris.blogspot.com/2018/05/mazzeru.html
Mazzeru.
Consonance amenant à la curiosité.
Le format également. Plus étiré, conséquent. Difficile de l’ignorer.
Le voila entre mes mains.
Bel objet.
L’histoire est une atmosphère, une impression, comme un voile qui se dépose sur les paupières du lecteur ; envoûtante cavale. C'est l'inspiration d’une légende corse ; les mazzeru. Ces êtres dotés d’une capacité surnaturelle, tuant à leur sommeil, prévoyant le futur décès d’un autre. Dans d’autres cultures, ils seraient banshee, ou chats noirs. Dramatique pouvoir.
La Corse des campagnes s'ouvre à notre rétine curieuse. Des planches ne sont composées que de paysages, donnant l'impression agréable d'un carnet de voyage. Une illusion seulement. Le malheur gronde, s'insinue, n'est que commencement sous l'échine de chacun des personnages.
Une fille engrossée d'un père libidineux.
Un petit boulanger éveillé à son don.
Des villageois sous le poids de leurs tâches et commérages.
Le récit se compose de quelques planches manuscrites. D'un texte bordé de rimes. Tantôt l'un, tantôt l'autre personnage. Le texte permet de situer les événements mais sa présence n'aurait pas été obligatoire. Le récit graphique se suffit à lui-même, propose suffisamment de matière à l'imagination du lecteur.
On vogue entre réalité et onirisme.
Naissance des sentiments, et violence des émotions.
Le traitement du noir, blanc, gris est incroyable. Les planches varient de format, offrent plusieurs cases et parfois une seule, immense. Les détails foisonnent, méritent d’être observés attentivement, parfois plusieurs fois. Un regret, unique, à propos des planches où rêve l'enfant, ces planches seules dotées de couleurs. C'est l'écho vers une autre bd, à l'univers également noir : Blast. Inspiration ou salut à l'artiste, la question se pose, heurte un peu le récit.
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Taïna, indienne des Caraïbes, a été instruite dès son enfance pour devenir chamane, mais Christophe Colomb et les Espagnols arrivent...
Une belle adaptation, réalisée par un duo espagnol, d'un des romans fondateurs de la science-fiction, accessible dès 12 ans.
Merci à toutes et à tous pour cette aventure collective
Lara entame un stage en psychiatrie d’addictologie, en vue d’ouvrir ensuite une structure d’accueil pour jeunes en situation d’addiction au numérique...