"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Voir une bande-annonce au cinéma,
Tomber sur le livre dans ma médiathèque,
Écouter l’avis de mon épouse qui vient de dévorer l’ouvrage,
Apprendre que J’ai perdu mon corps est programmé au Festival International du Premier Film d’Annonay auquel nous participons assidûment depuis plusieurs années,
Savoir que l’auteur, Guillaume Laurant, scénariste du film de Jérémy Clapin, sera là…
La motivation était amplement suffisante pour que je lise enfin ce roman hors normes !
Paru au Seuil en 2006, sous le titre plein d’humour, en adéquation avec le ton du livre, Happy Hand, le roman, n’avait pas eu beaucoup de succès. Grâce à son adaptation au cinéma sous la forme d’un film d’animation, sous le titre J’ai perdu mon corps, le livre reparaît en poche chez Points, adoptant ce nouveau titre.
Donc, en attendant de voir enfin le film, j’ai lu et mon étonnement a été complet. Dans une histoire dramatique, triste à pleurer souvent, Guillaume Laurant adopte un ton humoristique, jouant avec les mots, enchaînant les situations les plus surprenantes.
J’ai perdu mon corps est l’histoire de Naoufel, un garçon qui accumule les malheurs depuis que ses parents, profs de littérature française à l’université de Rabat, ont dû quitter le Maroc. Son adaptation au système scolaire français est un échec mais surtout, ses parents ont la mauvaise idée de se tuer en voiture…
Naoufel, surnommé affectueusement Nafnaf, à 12 ans, est recueilli par l’oncle Samir (furoncle Sam), porte de Vincennes, à Paris. À partir de là, tout va dégénérer encore plus pour ce pauvre garçon confronté au cynisme de son cousin Abderraouf (Raouf) alors qu’il est amoureux de la belle Shéhérazade, sa cousine.
Je laisse chacun découvrir ce qui va se passer mais je dois dire un mot sur cette fameuse main qui va prendre la parole, retrouver vie, vivre des aventures extraordinaires et offrir des séquences très sensuelles, érotiques même !
C’est délicieux, plein d’imagination et je me suis régalé en lisant ce petit livre qui donne, je me répète, encore plus envie de voir le film… Mais, c’est prévu pour très bientôt !
Naoufel surnommé Nafnaf est né à Rabat. Ses parents y étaient tous deux professeurs de littérature française. Mais, "l'année de ses onze ans, contraints d'émigrer, du fait de leurs penchants pour la démocratie, ils choisirent de se fixer en France, à Poitiers." Et voilà qu'un an après, ils meurent dans un accident et Nafnaf est recueilli par son oncle Sam et fait ainsi la connaissance de ses cousins Abderraouf et Shéhérazade dont la beauté lui coupe le souffle.
Pour lui, solitaire, timide et chétif, les ennuis vont commencer face à ce cousin Raoud caïd des gamins du quartier. Quelque temps plus tard, poussé par vengeance, il va perdre sa main droite sous une scie circulaire. Cette main restée trop longtemps à terre ne peut être greffée et se retrouve au frigo pour être disséquée par les étudiants, sauf que le frigo tombe en panne et notre main va sortir de son coma. Désormais, elle n'aura qu'un seul but : retrouver son corps.
Que d'aventures, d'émotions, de frissons mais aussi de franche rigolade dans ce magnifique petit livre de Guillaume Laurant ! La cavalcade de cette main dans les rues de Paris qui doit recourir à toutes les ruses possibles et imaginables pour tenter de retrouver son corps fait appel à une imagination débridée de la part de l'auteur. Quel régal !
Quant à Nafnaf il doit se débrouiller seul face à tous les pièges qui lui sont tendus et rien ne permet de savoir s'il va parvenir à vaincre ces périls. Il est à deux doigts de lâcher prise lorsque Gabrielle entre en scène. L'espoir renaît.
En racontant en parallèle ces deux vies, celle de cette main et celle de ce corps affaibli qu'est devenu Nafnaf, l'auteur nous emmène dans le fantastique d'une façon magistrale et merveilleuse.
La poésie, l'humour et même le burlesque rythment ce roman savoureux empreint de sensualité. Il m'a permis passer un excellent moment de lecture. D'apparence très simple et faisant penser un peu à un conte de fées, il est beaucoup plus que cela et s'apparente davantage à une métaphore.
Happy Hand était sorti en 2006 et vient d'être réedité par les éditions Points en version poche et réintitulé J'ai perdu mon corps, titre éponyme du film d'animation de Jérémy Clapin, sorti en salle en novembre dernier. La couverture du livre représente l'affiche du film.
Clin d'oeil humoristique final avec ces derniers mots : THE (happy) HAND !
J'avoue avoir découvert ce roman lors de la promo faite autour du film et avoir grande envie maintenant de le découvrir.
Chronique à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
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