Dans son livre, David Spector convoque Houellebecq, Modiano, Proust, Carrère, Feydeau et… Bruno Le Maire !
Dans son livre, David Spector convoque Houellebecq, Modiano, Proust, Carrère, Feydeau et… Bruno Le Maire !
"Du coup, je me demandais comment j'allais éviter de trop m'emmerder dans les années à venir."
Voici douze pastiches sur des auteurs contemporains et classiques qui tombent à pic vu que nous étions récemment encore en pleine campagne présidentielle.
J'aime la parodie !
J'aime les pastiches !
Alors oui c'est exagéré et je n’ai pas tout apprécié mais en même temps c'est malicieux.
Alors oui c’est se moquer, ça fait grincer, ça pique, mais en même temps c’est aussi aimer lire et rendre hommage aux « pastichés »
Le nom de la Collection « les insensés », va bien avec cet ouvrage de David Spector !
« S'agit-il de parodies, ou de pastiches ? » s'interroge Pierre Jourde dans son excellente préface qui distingue, sans vraiment statuer, le pastiche-hommage à la manière de Proust de la parodie, « critique par imitation ».
On constate où vont les préférences de David Spector dans l'art dont il use pour « singer » le fond et la forme caractéristiques des quelque douze auteurs sélectionnés.
Marc Lévy, avec ses phrases creuses à l'emporte-pièce, n'en sort évidemment pas grandi.
Quelques spécimens représentatifs du vide sidéral de l'écriture du plumitif :
« une belle rencontre, c'est aussi parfois une question de temps »
« le temps ferme toutes les blessures »
« tous les rêves ont un prix »
« un homme qui part ne doit jamais se retourner »
« certains moments ont un goût d'éternité »
Si les différences de style entre, à titre d'exemple, Dostoïevski et Perec, obligent l'auteur à pratiquer le grand écart, un fil rouge sous-tend le recueil dont le titre est un clin d'oeil à la somme maximum autorisée qu'il est possible de donner à un mouvement politique : l'élection présidentielle de 2017 qui a vu la victoire d'Emmanuel Macron, dynamiteur, « en même temps », de la gauche et de la droite ».
Pour revenir à l'opposition, un brin artificielle, entre pastiche et parodie, je partage la position de l'auteur de « Pays perdu » qui est sans doute aussi celle de David Spector. En « revisitant », avec un grand talent, les plumes d'un Houellebecq, plus misogyne que jamais, – l'un des meilleurs pastiches – ou encore de l'immense Flaubert, le « contrefacteur » a mis à l'honneur des écrivains à la facture inimitable, et c'est aussi à cela que l'on reconnaît le talent littéraire, tout en amusant. Et son appétit pour les mots est contagieux tellement cette lecture est jubilatoire.
Merci à lecteurs.com et aux éditions Wombat pour cette lecture ludique et revigorante.
Bonjour. Voilà un livre fort dérangeant à mon goût , non pas que je fasse de la politique , point du tout . Mais je veux pour témoin le pastiche , " à la manière de Vladimir Nabokov", dit "Lolito" où David Spector donne pour nom au personnage central , Brigitte , qu'il dit obsédée par les très jeunes garçons et qui tombe éperdument amoureuse d'un enfant :" Au premier coup d'oeil , je vis en lui la synthèse ou plutôt la réincarnation de jeunes garçons qui d'un siècle plus tôt , avaient été mon émerveillement premier" et tout le texte est ainsi ; le ton et l'ambiance sont très bien traduits bien que je n'ai pas lu l'oeuvre de Vladimir Nabokov . Mais j'avoue avoir été choquée . Je pense qu'un pastiche pense à dire tout haut ce qu'on pense tout bas ; mais j'ai trouvé cette parodie malsaine et je pense qu'il serait blessant pour le couple présidentiel , ou n'importe quel autre couple de qui il aurait s'agit de recevoir une telle image d'eux:" Lolito vint sur mes genoux...A onze fois onze , il me dit d'un air grave et tendre :" cent vingt et un , c'est ton âge, Brigitte! Cette table de onze je l'ai apprise spécialement pour toi ..."
Pour les autres pastiches , le ton est bien rendu et on découvre à travers ces textes , les coulisses de la politique lors de la préparation des présidentielles .
Je me suis demandée si l'auteur avait choisi des auteurs qu'il aime , ou le contraire .
Il se sert d'un extrait de texte remodelé , de Michel Houellebecq , très violent sur la vie d'un homme de soixante ans :" Arrivé à la soixantaine , j'étais entré dans une phase de déclin physique , certes lent , mais inexorable.."
Pour l'avoir lu , je sais que Michel Houellebecq a tendance à être très cynique mais l'image du lien qui unit l'homme de soixante ans à sa compagne , décrit plus haut par David Spector ,est dérangeant : "Entre sa cuisine immangeable et ses lectures stupides ...elle avait réussi à faire de ma vie un enfer ." comme les propos "salaces " de ce texte.
Est-ce que David Spector a voulu nous montrer que la politique est misérable, que les politiciens n'aiment pas leur vie? A -t'il voulu nous montrer qu'il s'agit de manipulateurs comme dans "à la manière de Proust ": " sans les circonstances du récit de Bloch , l'avis de M de Norpois m'eût laissé indifférent , car nos désirs naissent moins souvent de l'objet désiré que du désir des autres .."
C'était une époque où l'on pouvait être " de droite et de gauche , et dreyfusard et anti dreyfusard ..on pouvait être en même temps soutenu pour tout ce qui compte à Paris et se voir dépeint en rebelle solitaire"
David Spector nous dépeint la course à la présidentielle et l'adhésion au parti ( de son choix) comme si la vie de chaque individu en dépendait , et que soudain leur vie sans leur participation financière ne serait pas un émerveillement total :" à la manière de Marc Levy ": " Tu sais , Pauline , la plus belle des choses que la terre nous ait données , ce qui fait de nous des êtres humains , c'est le bonheur de partager . Celui qui ne sait pas partager est infirme de ses émotions . Donnons chacun sept mille cinq cent euros à En Marche " ou à la "manière de Michel Houellebecq":" pour parer à leur mépris , il fit un chèque de 7500 euros " au parti" des parents d'élèves qui aimaient les légumes bio et l'équitation"
Il nous dépeint l'ancien Président de la République François Holland comme un " Gros con !...Disparais à Cuba , Flanby!" à la manière de "George Perec"
Les textes de David Spector sont déroutants , déstabilisants , irrespectueux. Peut-être appelle-t-on cela du cynisme mais j'avoue que j'ai eu beaucoup de mal à lire ces pastiches . Je ne connais ni les Présidents , ni leurs compagnes , ni de politiciens , ni les syndicats mais je trouve que l'auteur est très blessant à l'égard de ces individus . Parce que je ne connais rien à la politique , peut-être ai-je un point de vue faussé mais le dénigrement me gêne.
Le seul texte que j'ai trouvé amusant est celui à la manière de Bruno Le Maire
Malgré tout je reconnais le talent de David Spector pour parodier les écrivains choisis "à la manière de".
Belles lectures . Prenez soin de vous
L'exercice de pastiche est un équilibre, une reconnaissance des auteurs pastichés, ici de Flaubert, à Dostoïevski, ou encore Marc Levy, 12 nouvelles jubilatoires pour évoquer les raisons de soutien au candidat Macron lors de la campagne de 2017. Certaines références littéraires peuvent manquer sans que cela soit déroutant tant le fond de l'exercice est ailleurs.
Amusantes, ces pastiches nous laissent aussi pensives sur les raisons actuelles d'adhésion à un candidat: réel engagement politique autour d'un parti, charme d'un personnage ... aussi variées qu'insoupçonnables, tellement la politique est sérieuse et parfois lointaine de la vie quotidienne.
En ces temps de politique médiatique ou il s'agit souvent de voter contre que pour, prendre du recul grâce à l'humour adoucit le sujet.
Merci lecteurs.com pour la découverte de cet auteur et d'un tel exercice.
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