"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Paris est en effervescence. En ce jour deux cortèges parcourent les rues de la capitale. L'un joyeux bigarré, tonitruant avec ses chars et sa musique, celui de la Gay Pride, l'autre silencieux, grave, qui défend le droit à mourir dans la dignité. C'est dans cette ambiance que le commissaire Bompard sort du cinéma avec Mathilde son ex. Bompard est oppressé, d'abord par ce moment passé avec celle qu'il n'arrive pas à oublier mais aussi parce qu'il a un mauvais pressentiment en ce qui concerne ces manifestations. Il n'est donc pas surpris quand il reçoit l'appel de Grenelle et Machnel, ses fidèles subalternes. Un homme vient de s'écrouler dans le cortège de la Gay Pride, poignardé. La victime se bat, entre la vie et la mort. Une patte de chat ensanglantée est retrouvée accrochée à la marinière de la victime.
L'équipe de Bompard est chargée de l'enquête qui s'oriente d'emblée vers un crime homophobe. Surtout que deux autres victimes sont rapidement à déplorer. Mais elles n'ont pas eu la même chance que la première. Une enquête délicate attend Bompard et ses acolytes tant notre société n'est pas très au clair avec ses sentiments envers l'homosexualité. L'homophobie a plusieurs visages : celle de la haine assumée, celle des ses bandes de skinheads qui cassent du pédé ouvertement, mais il y a aussi l'homophobie passive encore plus pernicieuse car plus difficile à débusquer, celle de Louvel par exemple, le commissaire divisionnaire qui parle de "ces gens là".
Nous suivons l'enquête au rythme des fulgurances de Bompard, des ses associations d'idées, de ses coqs à l'âne, de ses digressions venues de nulle part et qui finissent par s'articuler entre elles. Quel personnage attachant que ce Bompard, flic atypique, comme nous les aimons. Un personnage tout en nuances, un électron libre qui malgré son respect apparent pour la hiérarchie n'en fait qu'à sa tête. Ses entrevues avec le divisionnaire sont un régal. Un personnage en pleine crise, tiraillé entre son amour toujours présent pour Mathilde et son attirance partagée pour Camille cette infirmière militante pour le droit à mourir dans la dignité.
Une valse pour rien est un roman passionnant, porté par la plume alerte de Catherine Bessonart. Un auteur que j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir dans cet opus des enquêtes du commissaire Bompard. Je vais me précipiter sur les romans précédents et j'attends la suite des aventures de ce policier hors normes avec impatience.
" Quelqu'un toussait dans son dos. Bompard se demanda s'il s'était absenté longtemps. Il se concentra , revint vers la victime ; après tout, il ne l'avait pas vraiment abandonnée, il avait juste tourné légèrement autour de la mort pour l'apprivoiser. Le chemin le plus fructueux n'avait jamais été pour lui le plus direct. Il était persuadé que partant du point A, il était parfois enrichissant de se laisser distraire du point B, de s'autoriser à musarder vers le C ou le D. On en revenait toujours plus riche."
"- Bon je crois que tu mens, mais c'est toi qui vois... C'est comme ça qu'on apprend la responsabilité : à coup de remords."
" C'était la fin du tour de chant. On ralluma les lumières. Le chapeau circula de table en table ; c'est ainsi que le talent est rémunéré dans ces lieux ou nulle chaîne de télé ne s'aventure, dans ces lieux pleins de magie qui perdurent à l'abri du formatage. On ne sort jamais indemne d'un moment de pure émotion : les gens, de peur de passer à côté de cet espoir d'être meilleur en sortant qu'en entrant , s'attardèrent. Les tables s'accolèrent , chacun avait envie de se rapprocher de son voisin, de cet étranger dont il se sentait soudain si proche."
Parfois, un livre atterrit entre mes mains tout à fait fortuitement. Et parfois, cela se révèle une bien agréable surprise. Dans ce cas-ci, merci au hasard !
Le vandalisme a frappé Notre-Dame de Paris en pleine façade. Neuf statues ont perdu la tête. Mais qui a intérêt à écimer ainsi la statuaire sacré ? Un fanatique de Viollet-le-Duc ? Un partisan de la peine de mort ? Un alpiniste antiroyaliste ? Un historien d’art belge ? Chrétien Bompard en est là dans ses prospections quand est découvert le premier cadavre : une jeune femme, entièrement nue, tatouée et … sans tête. Mais le serial killer n’en reste pas là ; il se révèle tellement retors que très vite Bompard a le sentiment d’être au centre de l’enquête. Parano ? Bipolaire ? Dépressif ? En tout cas, ce commissaire sera vite fixé sur sa première impression.
Bompard est un enquêteur assez commun dans la sphère policière. Il est divorcé et en nourrit une dépression assez profonde, avec des creux de la vague dignes des abysses. Il est seul, très seul, devenu solitaire par la force des circonstances de son métier. Il présente une étrange intelligence, surtout nourrie d’intuitions (la lampe de Monsieur Mong). Avec ses collègues, il a des relations assez hiérarchisées, si ce ne sont des rapports autoritaires. Pourtant, à plusieurs reprises, les inspecteurs Machenel et Grenelle se révèlent des assistants très utiles…
L’intrigue est absolument invraisemblable, tant elle est rocambolesque et les ressorts narratifs sont bien gros. Mais étant un amateur des aventures de Fantomas et d’Arsène Lupin, j’ai retrouvé ce plaisir de l’aventure pour l’aventure, avec dans chaque chapitre un petit élément important ou non. A propos, ici aussi, il y a un « Monsieur Ming », mais il est très loin de l’Ombre Jaune, l’ennemi de Bob Morane. Le tout enrobé d’un humour très littéraire, très surréaliste, en fait. Catherine Bessonart utilise dans les dialogues plusieurs jeux de langage : calembours, contrepèteries, allitérations. Ce qui fait que ce polar n’est pas si classique qu’il pourrait le sembler au départ. Si bien que l’amateur de ce genre de roman ne peut en décoller le nez.
Nouveau flic, deuxième tome des aventures de Chrétien Bompard -Et si Notre-Dame la nuit... a déjà été publié-, ne signifie pas forcément inventivité et originalité. Je n'ai rien de particulier à reprocher à Bompard et son équipe, mais rien ne m'a vraiment enthousiasmé non plus. J'ai lu cette enquête sans vibrer, sans ressentir les affres du suspense ni celles du livre qu'on ne peut pas lâcher. Non au contraire, j'ai même reposé plusieurs fois l'ouvrage pour vaquer à mes occupations d'homme de maison : préparer le repas, enfourner un gâteau, faire une lessive puis l'étendre, passer l'aspirateur, enfin, tout ce qu'on fait lorsqu'on est à la maison, je l'ai repris entre chaque tâche (ou corvée) ménagère ; je dois même ici faire une confession terrible, lors de ma dernière préhension du roman pour les ultimes pages, j'ai mis quelques secondes à me remettre dedans et anecdote terrible lorsqu'on lit un polar, certains détails qui n'en étaient plus m'étaient totalement sortis de l'esprit si tant est qu'ils y soient entrés, par exemple, un journal intime d'un suspect dont je ne me souvenais plus que le commissaire l'avait trouvé et lu ou encore un nom de suspect totalement oublié. Gênant, n'est-il pas ? Ouh la, avec tout ça j'aurais pu oublier mon gâteau dans le four, mais heureusement, il sonne (le four, pas le gâteau) pour me prévenir de la fin de cuisson.
En fait, il y a dans ce bouquin un truc, je ne saurais dire quoi précisément, qui gêne ma progression. C'est impalpable, totalement subjectif. Peut-être la méthode de Bompard de faire des sortes de brainstorming desquels ressortent des évidences ? De partir de suppositions et d'en faire des faits quasi avérés ? De procéder exactement comme je le fais maintenant, par questions, censées apportées des réponses rapides ? J'ajoute à cela des dialogues parfois inutiles qui n'apportent rien :
"-Oh, pardon, Commissaire, je ne vous avais pas reconnu
- Ça m'arrive à moi aussi parfois, quand je croise mon reflet dans une glace." (p.103)
C. Bessonart n'a pas besoin de faire dans la blague pas drôle, dans la répartie de bas niveau, car dans son écriture, elle place des jeux de mots, des références et des touches humoristiques bienvenues. Globalement d'ailleurs, le texte est de bonne qualité, il se lit agréablement, c'est la raison première qui m'a tenu jusqu'au bout du roman, sans cela je crois que j'aurais abandonné avant la fin.
Histoire de tempérer un peu ma déception, je me dois de dire que l'auteure a plutôt bonne presse, Et si Notre-Dame la nuit...a reçu le Prix Polar du meilleur roman francophone de Cognac en 2013 et sur Babelio, La palette de l'ange a un très bon accueil, quais unanime ; encore une fois, je fais un peu le mouton noir, mais c'est pas grave, j'ai l'habitude.
ET SI NOTRE DAME LA NUIT « Ch. Bessonart ( à transmettre à ceux qui aiment lire !)
Résumé Nathalie Bullat 3 aout 13
Je viens de terminer le roman de Catherine Bessonart « et si Notre Dame la nuit.. » plus qu’un simple polar. Un premier roman écrit par cette scénariste. J ai passé un bon moment..
le point de départ est un bien curieuse affaire : neuf des plus belles statues de Notre Dame de Paris sont décapitées, puis celles du Palais Royal…très peu de temps après des jeunes femmes sont retrouvées mortes , décapitées elles aussi .. Notre commissaire, pourvu d’un étonnant patronyme ( Chrétien Bompart !!) très vite comprend qu’il est lié au meurtrier.
Au fil de l’enquête nous nous promenons dans la capitale pour notre plus grand bonheur…Ambiance bien parisienne,, les beaux quartiers, les vieux immeubles, les boites à danseuses tatouées, la pluie et le bruit ne sont pas loin.. Mais Bompart, lui est à fleur de peau, chacune de ses investigations le ramène à de douloureux souvenirs d’enfance .Son angoisse croît quand il comprend que son ex femme, dont il est toujours amoureux, risque fort d’être la prochaine sur la liste du serial killer !! Entouré d’une équipe de jeunes et dévoués collègues, Machnell et Grenelle - ! voilà encore de noms qui ne sont pas ordinaires !! – Bompart arrivera t-il à déjouer les plans du tueur ;il a le sentiment de participer « à un jeu de piste »
Bien plus que l’enquête elle-même, ce que je trouve intéressant dans cet ouvrage, c est l’analyse des humeurs et angoisses du commissaire .Chrétien Bompart, comme l’inspecteur Wexfort dans le dernier roman de Ruth Rendell, a très vite l’intuition d avoir un lien avec l’assassin, mais contrairement à Wexford, ce lien touche l’affectif..Et comme dit l’auteur « il ne parvient pas à se fixer entre miséricorde et répulsion «
J ai beaucoup apprécié le style de Catherine Bessonnart..je vous recommande cet ouvrage qui est différent, on s’attache au personnage.. Voici quelques citations :
-quand çà va vraiment pas, quand tu as l’impression d’être mort, fais les gestes de la vie, elle se reconnaîtra et finira par te revenir
- Allait il aider son enfance assoupie à reprendre des couleurs ?
- Un amour au-delà du bien et du mal ; il repensa à l’assassin et se demanda si sa mère lui avait donné cet amour inconditionnel !
- Le phrases que j’ai aimées et donc notées sont trop nombreuses .Lisez le livre.. vous les apprécierez
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