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Boris Bergmann

Boris Bergmann
Dès l'adolescence, Boris Bergmann éblouit la scène littéraire, avec son premier roman Viens là que je te tue ma belle, couronné exceptionnellement en 2007 par un prix de Flore du lycéen créé pour lui. Véritable phénomène d'édition tant par sa jeunesse que par son talent, il publie ch... Voir plus
Dès l'adolescence, Boris Bergmann éblouit la scène littéraire, avec son premier roman Viens là que je te tue ma belle, couronné exceptionnellement en 2007 par un prix de Flore du lycéen créé pour lui. Véritable phénomène d'édition tant par sa jeunesse que par son talent, il publie chez Calmann-Lévy son troisième roman, Déserteur, à l'occasion de la rentrée littéraire 2016.

Avis sur cet auteur (7)

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    Couverture du livre « Les corps insurgés » de Boris Bergmann aux éditions Calmann-levy

    marischr sur Les corps insurgés de Boris Bergmann

    D'une rare pertinence, une plume d'une grande qualité, un roman envoûtant ! CM

    D'une rare pertinence, une plume d'une grande qualité, un roman envoûtant ! CM

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    Couverture du livre « Nage libre » de Boris Bergmann aux éditions Calmann-levy

    Squirelito sur Nage libre de Boris Bergmann

    S’il fallait décrire ce roman par une seule lettre ce serait celle du A. A comme Alchimie et Amitié.
    Alchimie, pour cette transformation du personnage principal, Issa, qui par miracle va renaître, va transmuter ses cendres en lumière.
    Amitié, parce que c’est le seul et unique socle qui...
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    S’il fallait décrire ce roman par une seule lettre ce serait celle du A. A comme Alchimie et Amitié.
    Alchimie, pour cette transformation du personnage principal, Issa, qui par miracle va renaître, va transmuter ses cendres en lumière.
    Amitié, parce que c’est le seul et unique socle qui permettra de changer le destin, une communion sincère entre Issa et Elie, tous les deux car l’amitié ne se vit pas en groupe, c’est « un animal qui paît à deux » comme l’a souligné Plutarque.

    A cette alchimie fraternelle, s’ajoute un élément catalyseur : celui du « premier enfant de la nature » le Nommo chez les Dogons ou Noun chez les Peuls, cette source de création, ce génie qui est l’eau et qui permettra à Issa de plonger dans une autre vie.

    Paris, XIX° arrondissement, direction le nord est de la ville dans les HLM, dans la « Zone » des oubliés de tout, où chacun tente de vivre avec des codes de survie. Issa, seul avec sa mère vivent là. Sa génitrice fait des ménages, travaille dur et se réfugie dans sa religion. Le père est absent, d’une autre origine malienne que la mère ce qui fait d’Issa un métissé, un impur ; subit brimades et coups des élèves, de ceux qui font la loi dans les cages d’escalier et autres lieux de trafic. Il n’a qu’un seul ami, Elie, un jeune homme qui semble terriblement à l’aise, a un sourire ravageur, veut devenir acteur ; son ambiance de vie est guère enviable entre une mère soumise, un père absent et un beau-père très violent. Il est juif mais n’ayant peur de rien, personne n’ose l’agresser. Le duo amical est mal vu mais c’est Issa qui prend tout pendant qu’Elie le protège, jusqu’au jour où il le force à rebondir en allant s’entraîner à la piscine, une piscine qui lui rappelle tant de mauvais souvenirs et objet de tous les dénigrements, les corps se mettant presque à nu.

    Mais justement ce sont ces corps qui se dévoilent, c’est cette eau qui sculpte les corps, ces mouvements aquatiques avec parfois un sens érotique qui vont éveiller les sens d’Issa et accepter d’être différent, de ne plus se soumettre aux apparences, de retrouver une identité. Avec l’aide d’Elie.

    Incroyable récit d’un être touchant le mur mais qui va opérer un virage pour repartir de l’autre côté grâce à une culbute magistrale aussi belle que les ailes d’un papillon…
    Boris Bergmann offre des mouvements divers, brasse sur les clichés, constate amèrement la vie réelle des cités oubliées, interpelle sur la superficialité des écrans, montre le pouvoir d’un cerveau sur l’enfermement, plonge dans les souffrances de l’exil, du déracinement, de « l’apatridie », ondule sur la découverte de l’amour et de la sexualité et peint un superbe ballet aquatique sur l’amitié.

    Que d’odeurs dans ce roman, tantôt nauséabondes, tantôt envoutantes ; que de force donnée, on pourrait presque en faire un manuel de survie, là où on apprend à obtenir une « licence de mépris avec mention » ; que de sensualité lorsqu’Issa découvre son corps, ses désirs, les caresses touchant aussi bien la peau que l’âme pour un bain jouissif de volupté.

    Le tout est amplifié par une écriture sobre, directe, oscillant entre la brutalité des conditions de l’existence et la poésie des sentiments des deux protagonistes. S’ajoutent les attendrissants passages sur la vieillesse et judicieuses réflexions sur la religion, sur le monothéisme versus le polythéisme, les croyances, les préceptes : on songe à l’Antiquité, celle où les Grecs avaient choisi de répandre leur religion non pas par des prédicateurs mais par des poètes…

    L’eau, source de vie, fleuve des destins, symbole de rencontres essentielles, jaillit dans « Nage libre », l’histoire dune métamorphose dans le bassin de l’amitié.

    http://squirelito.blogspot.com/2018/08/une-noisette-un-livre-nage-libre-boris.html

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    Couverture du livre « Nage libre » de Boris Bergmann aux éditions Calmann-levy

    Marie-Laure VANIER sur Nage libre de Boris Bergmann

    J'étais très curieuse de lire ce roman qui avait retenu l'attention de mon libraire et dont j'avais entendu parler en termes très élogieux par une journaliste de France Inter. Il s'agit du quatrième roman d'un jeune auteur de vingt-six ans actuellement en résidence dans la prestigieuse Villa...
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    J'étais très curieuse de lire ce roman qui avait retenu l'attention de mon libraire et dont j'avais entendu parler en termes très élogieux par une journaliste de France Inter. Il s'agit du quatrième roman d'un jeune auteur de vingt-six ans actuellement en résidence dans la prestigieuse Villa Médicis de Rome où, j'imagine, il compose son cinquième roman. Il a vécu une enfance parisienne dans le 19e arrondissement de Paris, seul avec sa mère.
    Peut-être y a-t-il un peu de lui dans le personnage d'Issa qui vit dans une barre du même quartier avec sa mère. En ce mois de juin, celui-ci apprend qu'il est recalé au bac. Sa mère, Fatumata, femme de ménage d'origine malienne, est furieuse, elle crie, donne des coups. Issa ne proteste pas, il se terre dans sa chambre. Son ami Elie aussi a raté. Tous deux sont « citoyens de la Zone. Dernier îlot populaire d'un Paris désormais trop cher pour les gens nés dans le tiroir du bas. Dernière petite tache de pourriture sur la carte de la capitale, en haut, à droite. Même lavée, standardisée, sécurisée, embourgeoisée, starbuckisée, la ville se doit de conserver quelques bactéries dans son estomac.» Elie est le seul ami d'Issa. Il est arrivé plus tard dans la cité, il a eu une autre vie avant, il connaît autre chose mais Issa ne sait pas vraiment quoi. En tout cas, c'est l'été et Elie propose à Issa un truc impensable : quitter la Zone, le territoire où « on involue. On rêve vers le bas.», échapper au carcan familial pour... aller à la piscine. Issa résiste : il a de mauvais souvenirs de ce lieu où l'on doit exhiber son corps, c'est d'ailleurs en séchant les cours de piscine qu'il a fini par ne plus mettre un pied en maths ou en français. Mais bon, Elie a l'argument qui touche : il y aura des filles. Métaphore de la société, la piscine est un lieu où il faut se plier à des codes, des lois qu'un enfant de la Zone ne possède pas forcément et auxquels il va devoir se soumettre pour être accepté. Y parviendra-t-il ? Quel sera le rôle de l'ami dans cette aventure en lieu inconnu ?
    Ce roman est l'évocation d'une renaissance, d'une métamorphose : Issa, l'adolescent mal à l'aise dans la société où il vit, apprendra à aimer son corps, à se sentir bien dans l'eau libératrice, à regarder autour de lui, à considérer le monde autrement. C'est aussi un éveil à la sensualité, au désir, à la sexualité. Mais surtout, Nage libre exprime avec beaucoup de beauté et de sensibilité une histoire d'amitié forte et belle dans un monde dur, plein de haine et de misère, où la religion sépare les êtres, les enferme et les rend malheureux.
    La phrase, pleine de poésie, est courte, acérée, rythmée, elle est le souffle puissant, presque lyrique, de garçons en fuite qui cherchent à échapper au ghetto parce qu'ils refusent d'y faire leur vie. Une ode à la jeunesse, à la liberté et à l'amitié. Une belle découverte.

    LIREAULIT http://lireaulit.blogspot.fr/

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    Couverture du livre « Déserteur » de Boris Bergmann aux éditions Calmann-levy

    Margot Szablewski sur Déserteur de Boris Bergmann

    Ce roman est le second de l’auteur.
    Il se présente sous la forme d’un journal intime, les mots et les sentiments y sont retranscrits par une écriture vibrante, réaliste et pleine de maturité.
    Le ton du récit est condescendant, on a l’impression d’être aux cotes du narrateur.
    C’est l histoire...
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    Ce roman est le second de l’auteur.
    Il se présente sous la forme d’un journal intime, les mots et les sentiments y sont retranscrits par une écriture vibrante, réaliste et pleine de maturité.
    Le ton du récit est condescendant, on a l’impression d’être aux cotes du narrateur.
    C’est l histoire de la guerre mais d’une guerre d’aujourd’hui, moderne tant dans le ton du roman que dans les faits ou les moyens mis à disposition mais elle reste l’histoire d’une guerre réelle et actuelle.
    Prodige en informatique notre jeune narrateur est sollicité pour partir sur place programmer des drones, armes de prédilection, cœur poignant, nerf de cette guerre en plein désert.
    Par dépit amoureux il accepte cette mission et s’engage auprès des soldats, il va partager leur quotidien mais de manière retranchée car pour ces soldats dont l’ambition de guerre est la participation physique, ces drones viennent leur voler la vedette, annihiler leur devoir.
    Alors pour eux, notre narrateur qui n’est autre que le programmeur de ces drones n’est pas le bienvenu et enfonce le clou sur leur inactivité, leur impuissance à ne pouvoir mener de combats.
    Le narrateur désigné par un « je » anonyme est conscient de ce sentiment, ce journal est alors pour lui un exutoire, une bouffée d’oxygène, son seul échappatoire ou il peut consigner son quotidien et surtout son ressentie.
    Les mots il les placarde de façon brutale, directe, on est dans une réalité méconnue des civils.
    C’est un roman très intéressant et instructif, très bien écrit, d’un style assuré, plaisant, fluide et convaincant.
    Jamais on ne perd le fil conducteur, jamais on ne perd pied, on reste cloué au sol, à l’affut du moindre bruit, du moindre mouvement, attentif au plus petit changement.
    C’est un roman humain car la guerre est avant tout une histoire d’hommes avant de devenir une faiblesse de l’humanité.
    Il n’y a aucune vanité juste la réalité ; notre respiration est interrompue, l’adrénaline monte de peur ou de relâchement au fil des situations, au fil du cheminement de la guerre.
    Le narrateur est néanmoins septique face à ces drones, à sa mission et une question reste en suspens : comment faire preuve d’humanité et d’humilité face à tout ca ?
    Et ces soldats impuissants face à une guerre différente de ce qu’on leur a enseigné, ce pour quoi ils se sont engagés, ou sont les véritables limites ?
    C’est une prise de conscience sur l’art de la guerre , sur les tenants et aboutissants de celle –ci…les drones sont-ils les nouveaux soldats, vont-ils prendre plus de place dans les conflits à l’avenir ?
    Ce sont des questions que ce roman nous amène à nous poser, un livre qui change notre regard sur la guerre que nous menons loin de nos frontières mais qui implique nos forces armées…une vision visionnaire de la guerre …

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