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Arturo Perez-Reverte

Arturo Perez-Reverte

Arturo Pérez-Reverte est né à Cartagena, Espagne, en 1951. Licencié en Sciences politiques et en journalisme, il a travaillé longtemps comme grand reporter et correspondant de guerre pour la télévision espagnole, notamment pendant la crise du Golfe et en Bosnie. Ses romans sont des succès mondiau...

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Arturo Pérez-Reverte est né à Cartagena, Espagne, en 1951. Licencié en Sciences politiques et en journalisme, il a travaillé longtemps comme grand reporter et correspondant de guerre pour la télévision espagnole, notamment pendant la crise du Golfe et en Bosnie. Ses romans sont des succès mondiaux, et plusieurs d’entre eux ont été portés à l’écran. Il partage aujourd’hui sa vie entre l’écriture et sa passion pour la mer et la navigation. Il est membre de la Real Academia de Letras. 


Articles en lien avec Arturo Perez-Reverte (2)

Avis sur cet auteur (53)

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    Couverture du livre « L'Italien » de Arturo Perez-Reverte aux éditions Gallimard

    Regine Zephirine sur L'Italien de Arturo Perez-Reverte

    Arturo Perez Reverte s’y entend pour exhumer les guerres et les conflits, en tisser des fresques palpitantes et nous y plonger avec ses héros ordinaires.
    Dans « L’italien »il ne déroge pas à la règle. Dès les premières pages, le lecteur fait connaissance avec Elena Arbuès qui tient une...
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    Arturo Perez Reverte s’y entend pour exhumer les guerres et les conflits, en tisser des fresques palpitantes et nous y plonger avec ses héros ordinaires.
    Dans « L’italien »il ne déroge pas à la règle. Dès les premières pages, le lecteur fait connaissance avec Elena Arbuès qui tient une librairie à Algésiras. Depuis qu’elle a sauvé un plongeur, un marin italien, échoué sur la plage, elle se trouve malgré elle mêlée à la guerre.

    « En fin de compte, décide-t-elle, ce n’est pas moi qui serai allée au rendez-vous. La guerre est venue à moi sans que je la cherche. »

    Et cette guerre, c’est celle que mènent les commandos de plongeurs italiens de la Regia Marina contre la flotte britannique basée à Gibraltar. Cet épisode peu connu de la seconde guerre mondiale met en scène ces hommes courageux qui, à cheval sur leurs « maiales » torpilles difficiles à manipuler, pénètrent de nuit dans le port de Gibraltar afin de saboter la marine anglaise. L’un de ces marins aguerris est le Secondo Capo Teseo Lombardo. Depuis qu’il a été sauvé par Elena, une étrange relation s’installe entre ces deux-là que rien n’aurait dû rapprocher. Sans se l’avouer, ils s’aiment, mais leurs différences et les circonstances font que cela ne se peut pas et les met en danger. Elena, mêlée malgré elle aux opérations militaires, décide de s’engager. Sous sa couverture de libraire, elle passe inaperçue et prend des risques par amour ou par vengeance, on ne le saura pas vraiment.

    « — Nous n’avons que cette vie », dit-elle.
    Il la regarde, paralysé par la surprise, immobile comme ces statues antiques qui lui ressemblent tant. Il entrouvre les lèvres, comme si des paroles encore impossibles à prononcer -où simplement impossibles- y étaient entravées. »

    Pour raconter cette histoire où se mêle le romanesque et l’histoire, la grande, Arturo Perez Reverte a choisi de la mener comme une enquête. Et c’est là qu’on découvre le génie de l’écrivain qui nous tient en haleine entre deux épisodes. Son double, un journaliste d’investigation espagnol qui veut écrire un roman sur cet épisode de la guerre, tente de faire parler les derniers témoins et de dévider le fil de l’histoire. Les manques, ce qu’on préfère taire, tout cela il le comble avec son imagination.
    Le récit qui peut paraitre chaotique avec ses allers retours entre le présent et l’enquête et les évènements du passé entre1942 et 43, s’imbrique comme un jeu de construction, dévoilant peu à peu l’intrigue, ou du moins la partie émergée.

    « Le vieil homme plissait les yeux, envahi par les souvenirs. Lombardo, a-t-il expliqué, était le chef du binôme et se trouvait à l’avant, où étaient les instruments pour régler le cap, la vitesse et la profondeur. Lui était derrière avec le levier d’immersion rapide et, dans son dos, la boite d’outils pour couper les filets et des pinces qui maintiendraient les charges aux ailerons stabilisateurs des navires ennemis. »

    Les personnages aux multiples facettes déroutent et fascinent. L’auteur a su leur donner du souffle et de l’importance, comme le personnage de Teseo Lombardo. Teseo, se prénom grec dérivé de Thésée et qui signifie « homme courageux » symbolise parfaitement le héros de la mythologie grecque, guerrier valeureux, respectueux de ses ennemis et prêt à combattre pour sa patrie jusqu’à la mort, oublieux du fascisme dans lequel s’enfonce son pays.
    Elena est une intellectuelle plus passionnée par les héros antiques de l’Illiade et de l’Odyssée que par les protagonistes d’une guerre qui n’est pas la sienne. Le destin va faire basculer sa vie et elle va l’affronter avec la personnalité d’une héroïne de tragédie et son audace et la force de son amour nous bouleversent.

    Fresque historique, roman d’amour et de guerre, cette histoire époustouflante m’a emportée.

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    Couverture du livre « Le tableau du maître flamand » de Arturo Perez-Reverte aux éditions Le Livre De Poche

    Florence Mur sur Le tableau du maître flamand de Arturo Perez-Reverte

    Ce tableau c’est un tableau de Peter Van Huys, peint en 1471, représentant deux chevaliers disputant une partie d’échecs, et Julia, une jeune restauratrice doit lui rendre son lustre avant sa mise en vente. Mais alors qu’elle travaille sur les vernis, elle met à jour une inscription latine,...
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    Ce tableau c’est un tableau de Peter Van Huys, peint en 1471, représentant deux chevaliers disputant une partie d’échecs, et Julia, une jeune restauratrice doit lui rendre son lustre avant sa mise en vente. Mais alors qu’elle travaille sur les vernis, elle met à jour une inscription latine, masquée par l’artiste lui-même : « Qui a tué le cavalier ? ». Une phrase qui aiguillonne la curiosité de la jeune femme qui décide alors d’en percer le mystère. Ce cavalier, est-ce un des deux chevaliers du tableau ? Est-ce une référence à la pièce de l’échiquier ? Une quête qui aurait pu rester purement académique si des morts violentes dans son entourage, en lien avec le tableau ne venaient semer inquiétude et angoisse.

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    Perez Reverte est un auteur bien présent dans ma bibliothèque et pourtant je ne l’avais jamais lu. Non pas que j’achète ses livres sans raison, mais parce que c’est un des auteurs préférés de mon mari, et longtemps j’ai cru qu’il n’était pas pour moi. Sotte idée que le club des lecteurs Folio m’a aidé à reconsidérer, car j’ai été captivée par ce roman que j’ai dévoré en quelques jours. J’ai apprécié l’habileté de son intrigue qui même avec virtuosité histoire de l’art et stratégie des échecs. J’ai aimé son écriture, très littéraire, très travaillée, digne de la meilleure littérature blanche (dans laquelle publie aussi cet auteur espagnol). Enfin, j’ai été séduite par la complexité de ses personnages, très bien campés et très originaux. Mon seul bémol tiendra à ma piètre connaissance des échecs qui m’a surement empêchée d’apprécier toute la subtilité des références à ce jeu qui rendent l’intrigue tortueuse et érudite. Belle découverte cependant et je sais désormais que je piocherai plus régulièrement dans les autres titres de cet auteur. Un en particulier à me recommander ?

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    Couverture du livre « L'Italien » de Arturo Perez-Reverte aux éditions Gallimard

    Morgane Maelou sur L'Italien de Arturo Perez-Reverte

    La guerre ...et ces hommes, anonymes qui la font. Ceux qui œuvrent dans la clandestinité et le silence. Tels ces Italiens kamikazes pendant la guerre 39-45 , tandis que « Benito », haranguait les foules, claquait ses bottes l'une contre l'autre, souriant à son peuple tout en l’entraînant vers la...
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    La guerre ...et ces hommes, anonymes qui la font. Ceux qui œuvrent dans la clandestinité et le silence. Tels ces Italiens kamikazes pendant la guerre 39-45 , tandis que « Benito », haranguait les foules, claquait ses bottes l'une contre l'autre, souriant à son peuple tout en l’entraînant vers la mort.
    Véritables « Bombes humaines , pleins de courage et d'altruisme, les hommes de ces commandos italiens intervenaient en silence au sabotage de la flotte militaire de l'ennemi. En l’occurrence les Bâtiments lourdement armés des Anglais de la Royale Navy stationnés dans la rade et le port de Gibraltar.
    Et dans ce magma, une femme, Elena, libraire de son état, que rien ne prédestinait à jouer les héroïnes, mais portée par l'amour naissant qu'elle éprouve pour un de ces héros sorti des flots et trouvé par elle, gisant sur la plage. Pour Teseo, elle prendra tous les risques. Passant ainsi de l'anonymat à la Une de l'Histoire racontée par l'Auteur
    Ce roman très masculin , rempli de testostérone est à la gloire, méritée, de ces hommes « véritables torpilles humaines », lestés d'ogives explosives, chargés d'attaquer les navires ennemis jusqu'au cœur de la rade et du port de Gibraltar.
    Belle épopée reconstituée et racontée par un journaliste Espagnol à partir des derniers témoins en vie.
    A lire absolument pour la qualité du texte, l'écriture d'Arturo Pérez-Reverte, les descriptions et le contexte historique. Vivre, comprendre les motivations et l'abnégation des héros ordinaires d'une guerre patriotique à leurs yeux, n'ayant que la victoire finale comme objectif envisageable. Le reste n'étant qu'abstraction … Mais l'Amour ??

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    Couverture du livre « L'Italien » de Arturo Perez-Reverte aux éditions Gallimard

    Marie Kirzy sur L'Italien de Arturo Perez-Reverte

    Baie d'Algésiras 1942. Elena Arbues, 27 ans, est libraire à la Linea, ville frontalière avec Gibraltar, territoire britannique en guerre aux côtés des Alliés, enclavé dans une Espagne franquiste officiellement neutre mais aux penchants germanophiles. Elle a perdu son mari deux ans auparavant,...
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    Baie d'Algésiras 1942. Elena Arbues, 27 ans, est libraire à la Linea, ville frontalière avec Gibraltar, territoire britannique en guerre aux côtés des Alliés, enclavé dans une Espagne franquiste officiellement neutre mais aux penchants germanophiles. Elle a perdu son mari deux ans auparavant, marin dont le navire marchand a été détruit par les Britanniques, un coup de canon mal ajusté alors que c'était un navire français qui était visé.

    Un jour, elle découvre sur la plage un soldat blessé, « étrange Ulysse sorti de la mer, vêtu de caoutchouc noir, saignant du nez et des oreilles : corps dur et musclé, cheveux mouillés, profil de statue grecque, bien ciselé, sur lequel le bronze d'un casque antique s'adapterait naturellement. » Elle fait le choix de le sauver au lieu d'appeler la Guardia civil. C'est un Italien.

    Arturo Perez-Reverte s'est emparé d'un fait historique totalement méconnu pour ma part. Durant la Deuxième guerre mondiale, quatorze navires britanniques stationnés à Gibraltar ont été torpillés par des soldats-plongeurs italiens. Les scènes d'attaque sont absolument remarquables tant la maitrise de l'auteur est évidente pour traquer les détails tout en proposant d'amples plans séquences qui immergent le lecteur avec force . On découvre ainsi un mode opératoire offensif réellement inouïes puisque les Italiens en binôme chevauchaient des torpilles appelées maiales avant d'en détacher l'ogive pour la placer sous la coque d'un cuirassé ou d'un porte-avion.

    C'est dans ce cadre épique que nait et se développe l'histoire d'amour entre Elena et Teseo, le plongeur italien rescapé. Pour la raconter, Arturo Perez-Reverte choisit d'alterner un récit classique à la troisième personne et enquêtes d'un journaliste ( un double, à moins que ce ne soit l'auteur lui-même ) qui cherche à retrouver les protagonistes de cette histoire en 1982, Elena comprise. Je ne suis pas sûre que ce procédé soit pertinent car je n'y ai pas trouvé de plus value, trouvant même que cela pouvait avoir tendance à freiner l'élan narratif des parties 1942.

    Ce dispositif a tout de même l'intérêt de faire entendre la voix d'Elena, personnage très intéressant mais très hermétique car loin de la flamboyance de certaines grandes héroïnes amoureuses. L'histoire d'amour en elle-même est très pudique, presque trop, j'aurai voulu plus m'enflammer pour comprendre les ressorts de cette passion dont les émotions exprimées sont excessivement retenues. Mais Elena est une héroïne intrigante justement parce que sortant des standards habituels.

    « Nous tombons amoureux, en réalité, de l'image de l'amour que vous avons dans la tête, nous y projetons les livres que nous avons lus, les films que nous avons vus. Nos rêves, nos désirs, nos tristesses et nos joies. » dit Elena qui refuse de dire au narrateur pourquoi elle a pris des risques pour aider les Italiens après avoir retrouvé Teseo.

    Elena est une lettrée et voit ce qu'elle vit, la guerre aussi, à travers le prisme de L'Iliade de Homère, elle dont le chien se prénomme Argos comme le chien d'Ulysse, et tient une librairie nommée Circé. Elle, la nouvelle Nausicaa voit en Teseo un nouvel Ulysse qui acquiert une dimension héroïque par le regard d'Elena projetant sur lui ses lectures. Ce prisme littéraire en fait imprègne tout le récit. Les plongeurs italiens sont des héros car leurs actes sont des exploités. Ils n'agissent pas par idéologie fasciste mais en tant que soldat qui font leur devoir, juste des héros antiques acceptant le tragique de la condition humaine. Elena y compris.

    « Je voulais voir leur sang couler, ne serait-ce qu'un peu, a-t-elle poursuivi. Contribuer à le faire couler. Démentir le rôle passif de la femme qui attend au foyer tandis que les hommes règlent leurs comptes avec l'Histoire... Je me refusais de regarder la plaine de loin, du haut des remparts de Troie : moi aussi j'étais capable de mettre le feu aux noirs vaisseaux échoués sur le rivage. »

    Et c'est assez troublant voire déstabilisant de lire un roman de guerre qui a pour cadre la Deuxième guerre mondiale, une guerre marquée par une polarisation idéologique implacable, sans lecture idéologisante, sans chercher à établir une frontière nette entre le Bien et le Mal, ne serait-ce que pour la flouter à sa guise au grès de l'évolution des personnages. Arturo Perez-Reverte se fout complètement du politiquement correct et ne fait pas de son roman une dénonciation tonitruante de la guerre et du camp de l'Axe. Il nourrit plutôt une réflexion très intéressante sur le patriotisme, coquille vide qui résume ou simplifie des choses beaucoup plus complexes alors que « chaque être humain est une boîte à surprises ».

    J'ai un peu de mal à situer mon ressenti par rapport à ce roman, mais ce qui est sûr, c'est qu'il m'a moins plu que d'autres romans de l'auteur qui m'avaient plus emportée ( Le Tableau du maître flamand ou Le Maître d'escrime ).