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Ariane Jousse

Ariane Jousse
Ariane Jousse est née en 1992. Agrégée de Lettres modernes, elle vit entre Paris et Naples et enseigne la littérature à Sarcelles.

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    Couverture du livre « Terreur » de Ariane Jousse aux éditions L'ogre

    Henri-Charles Dahlem sur Terreur de Ariane Jousse

    Sur les pas d'une icône du cinéma

    Dans une parfaite harmonie avec le sujet traité, un roman qui parle de cinéma écrit comme un film, Ariane Jousse raconte comment une femme peut être fascinée par une actrice. Un premier roman qui a tout de la quête existentielle.

    « Au moment où tout...
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    Sur les pas d'une icône du cinéma

    Dans une parfaite harmonie avec le sujet traité, un roman qui parle de cinéma écrit comme un film, Ariane Jousse raconte comment une femme peut être fascinée par une actrice. Un premier roman qui a tout de la quête existentielle.

    « Au moment où tout commence, il y a deux semaines environ, je suis chez moi à Outside. Je plie du linge devant la télévision quand le regard excité du présentateur du journal m'interpelle, faisant monter en moi une vague inquiétude. J’attrape la télécommande pour augmenter le son. L'homme est en train d'expliquer qu'on est sans nouvelles de M.V. la grande actrice, celle qui est de tous les films importants sortis depuis près de deux décennies. Elle s'est évanouie dans la nature sans laisser d'explication, et après une rapide enquête, il s'avère qu'il n'y a rien, pas d'indice, aucune trace. » Pour la narratrice, fascinée par M.V., cette nouvelle est l'occasion de se replonger dans la filmographie de la star, d'enquêter, de chercher à comprendre ce qui a pu se passer. Elle ne quitte quasiment jamais son ordinateur sur lequel elle a téléchargé Terreur, le dernier film qu'elle a tourné et qu'elle devait présenter au Festival International de Cinéma d'Outside (FICO).
    Le roman s'ouvre du reste sur l'une des scènes du film dans laquelle M.V. explose de sensualité, apparaissant en peignoir dans l'embrasure d'une porte. Tout au long du roman, le lecteur est invité à découvrir le tournage, les scènes-clé et le scénario de cet ultime film qui devient un élément central du roman, car il va permettre de nourrir la réflexion de la narratrice. Elle peut s'imprégner du jeu de l'actrice et de la vision du metteur en scène.
    Au fur et à mesure de l'avancée de ses recherches, on cerne mieux le portrait de M.V., sans pour autant expliquer sa disparition. « Vittoria Eckerlin a 41 ans et pas d'enfant. (...) Son parcours, le nom de la grande école de commerce où elle a étudié, tout est accessible sur Internet. Sur la photo de son C.V., elle pose de trois quarts, les bras croisés sous sa poitrine, le regard qui pétille comme il se doit et le sourire éclatant. » Très vite, on comprend que c'est autant la femme sur l'écran et l'image qu'elle véhicule que celle de l'autre côté qui est objet de fascination. « Dans le noir d'une salle de cinéma, tout à coup, la magie opère. Des paysages, des personnages, des couleurs et des sons se déposent dans le secret de vos cerveaux. Ils y laissent une empreinte nouvelle, ils créent des ouvertures insoupçonnées. Votre chimie interne se trouve modifiée par cette rencontre. On peut parler de coup de foudre, de choc esthétique, mais si vous le permettez, j'évoquerais ce soir le mot de grâce. »
    On sent combien des actrices comme Monica Vitti (M.V., elle aussi) ou Gena Rowlands ont inspiré Ariane Jousse tout autant que les femmes réalisatrices. Un imaginaire dont elle se nourrit pour s'engager sur le chemin de l'émancipation, y ajoutant un effet miroir – regarder et être regardée.
    Tout comme Hélène Frappat avec son essai Le gaslighting ou l'art de faire taire les femmes, ce roman met l’accent sur le female gaze, c’est-à-dire le regard de la spectatrice ou du spectateur porté sur les protagonistes féminins d'un film et questionne ces décennies durant lesquelles les femmes apparaissent presque exclusivement comme des choses regardées par des hommes. Et laisse entendre que les choses sont en train de changer.
    Désormais la voie est libre !
    Signalons aussi que Terreur est le premier titre d’une nouvelle collection des Éditions de l'Ogre baptisée « Ogresses » et qui propose des fictions « profondément ancrées dans notre époque ».
    NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu jusqu’ici ! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre et en vous y abonnant, vous serez informé de la parution de toutes mes chroniques.
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