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Pour ou Contre ? Les critiques des lecteurs pour "Le Garçon" de Marcus Malte

Rentrée littéraire 2016 Zulma

Pour ou Contre ? Les critiques des lecteurs pour "Le Garçon" de Marcus Malte

De la zizanie sur lecteurs.com !

Les Explorateurs n’auront pas travaillé pour rien, vous découvrirez semaine après semaine le résultat de leur travail dans ces pages. A travers leurs lectures ont émergé des lignes de force et des points de vue parfois très différents sur les romans.

On vous fait profiter de leurs plus beaux désaccords à travers ces « pour-contre » que vous retrouverez une fois par semaine. 

Parce que la critique d’un livre est subjective mais toujours juste quand elle est solidement argumentée, nous avons sélectionné les chroniques les plus tranchées afin que vous, lecteurs, puissiez-vous faire une idée de l’étendue des émotions, réactions, réflexions proposées par un texte.

 

Et on continue avec un autre affrontement, celui Marie Heckmann et Laure Guillot sur Le Garçon de Marcus Malte (Zulma).

 

Alors, qui vous convaincra le plus ?

 

Il n'a pas de nom. Il ne parle pas. Le garçon est un être quasi sauvage, né dans une contrée aride du sud de la France. Du monde, il ne connaît que sa mère et les alentours de leur cabane. Nous sommes en 1908 quand il se met en chemin - d'instinct.
Alors commence la rencontre avec les hommes : les habitants d'un hameau perdu, Brabek l'ogre des Carpates, philosophe et lutteur de foire, l'amour combien charnel avec Emma, mélomane lumineuse, à la fois soeur, amante, mère. « C'est un temps où le garçon commence à entrevoir de quoi pourrait bien être, hélas, constituée l'existence : nombre de ravages et quelques ravissements. » Puis la guerre, l'effroyable carnage, paroxysme de la folie des hommes et de ce que l'on nomme la civilisation.
Itinéraire d'une âme neuve qui s'éveille à la conscience au gré du hasard et de quelques nécessités, ponctué des petits et grands soubresauts de l'Histoire, le Garçon est à sa façon singulière, radicale, drôle, grave, l'immense roman de l'épreuve du monde.

 

Pour !

Laure Guillot 

Quel magnifique livre ! Quel plaisir de le lire !

Le Garçon est un roman d'apprentissage et bien plus...Marcus Malte nous raconte une histoire dans l'Histoire. Il nous livre 30 ans de la vie d'un jeune garçon muet dont on suit les pérégrinations de 1908 à 1938. Il retrace le début du XX eme siècle à travers le regard naïf de ce personnage qui relève de l'enfant sauvage au début du récit, mais qui devient un nouveau Candide grâce aux commentaires d'un narrateur très présent dans le récit et qui accompagne ce voyage initiatique.

On s’attache à cet enfant perdu dont on ne sait rien. On le voit faire face à la vie et à ses hasards avec ses bonheurs et ses souffrances. J’ai lu en souriant, en rêvant, en étant émue, troublée, touchée, choquée...

J'ai adoré cette histoire et l'écriture de Marcus Malte qui adapte complètement son style à ce qu'il raconte. On trouve des passages intrigants où il dépeint des habitants d'un hameau de façon à les rendre presque inquiétants puis il raconte l'amour avec des moments d'un érotisme troublant. Enfin, il écrit la première guerre mondiale avec un réalisme inouï. Tout cela avec une touche d'humour subtil toujours bien placé et des réflexions fines.

Son écriture est charnelle, soignée, travaillée...534 pages d'un roman à la construction très classique et l'on ne s'ennuie pas une minute !

 

© Laure Guillot

 

 

Contre !

Marie Heckmann

Un jeune homme, dont on ignore tout (son nom, son âge, son adresse, son apparence, l'époque), assiste au décès de sa mère, là-bas dans leur masure perdue au fond de la forêt. Après les funérailles, il décide de prendre son bâton et de partir là où le vent le mène... Il ne sait lire, ne parle pas mais se fie à son instinct. 

Au fur et à mesure de sa progression, il va découvrir que l'espace est immense, qu'il existe d'autres humains. Après un accident, il va être soigné et pris sous l'aile de la famille Van Ecke, un père et sa fille qui se prendra d’une tendre affection pour cet être étrange, muet et qui va découvrir qu'il est sensible à la musique... Il y aura ensuite la 1ère Guerre mondiale qui frappe la France de plein fouet et il s'engage parmi les soldats. Va alors commencer entre eux une correspondance à sens unique (il ne sait toujours ni lire, ni écrire).

 

Marcus Malte rend hommage dans cet ouvrage aux écorchés de la vie, aux soldats. Il développe également une belle morale où l'amour est l’écran géant qui encadre les 2 protagonistes. Mais j'ai trouvé ce roman parfois bien long car les descriptions sont nombreuses, parfois trop, et je trouve qu'elles n'apportent pas grand-chose au déroulé d’une histoire toutefois très bien écrite : les phrases coulent d'elles-mêmes, elles sont poétiques.

Malgré sa dimension universelle au travers de ses thèmes (amour, guerre, solitude...), ce roman a été un peu trop atypique pour moi.. Dans sa solitude, son mutisme, son ignorance, Félix m'a paru tel un rocher en dérive errant selon les flots s'ouvrant à lui et s'accrochant là où il pouvait. Ses particularités m'ont interpellées, ont fait peut être résonance en moi d'où une certaine gêne. Mais je ne regrette absolument pas d'avoir découvert cet auteur, malgré quelques longueurs...

 

© marie heckmann

 

Retrouvez leurs avis sur les fiches des 50 romans français lus par les Explorateurs de la rentrée littéraire 2016,

Mais également les chroniques :

"Où la lumière s’effondre" Guillaume Sire (Plon)

"Chanson douce" Leila Slimani (Gallimard)

"Une bouche sans personne" Gilles Marchand" (Aux Forges de Vulcain)

"Les lois de l’apogée" Jean Le Gall (Robert Laffont)

"Anguille sous roche" Ali Zamir (Le Tripode)

"Police" Hugo Boris (Grasset)

"Ma part de Gaulois" Magyd Cherfi (Actes Sud)

"Une fille et un flingue" d’Ollivier Pourriol (Stock)

"Celui-là est mon frère" de Marie Barthelet (Buchet-Chastel)

"Marcher droit, tourner en rond" Emmanuel Venet (Verdier)

"Le Zeppelin" de Fanny Chiarello (L’Olivier)

"Crépuscule du tourment" Léonora Miano (Grasset)

"Comment tu parles de ton père" de Joann Sfar

 

Les Pour ou Contre :

"Beaux rivages" de Nina Bouraoui (Lattès)

"L’Année la plus longue" de Daniel Grenier (Flammarion)

"L’innocent" de Christophe Donner (Grasset)

"Le Garçon" de Marcus Malte (Zulma) : Prix Fémina 2016

"Les sorcières de la république" de Chloé Delaume (Seuil)

"La sainte famille" Florence Seyvos (éditions de l'olivier)

 

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Commentaires (4)

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