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La critique des lecteurs pour "Marcher droit, tourner en rond" Emmanuel Venet

Rentrée littéraire 2016 Editions Verdier

La critique des lecteurs pour "Marcher droit, tourner en rond" Emmanuel Venet

Pour cette rentrée littéraire 2016, les éditeurs vous proposent plus de 500 romans.

Mais alors, que lire et comment ne pas passer à côté de belles découvertes ? 

Cette année, Lecteurs.com a choisi d’explorer 50 romans français. Pendant tout l’été, les Explorateurs les ont lu en avant-première.

Ils ont relevé le défi, ils ont aimé ou détesté, mais dans tous les cas ils ont chroniqué pour vous avec leur passion de lecteurs

 

Atteint du syndrome d'Asperger, l'homme qui se livre ici aime la vérité, la transparence, le scrabble, la logique, les catastrophes aériennes et Sophie Sylvestre, une camarade de lycée jamais revue depuis trente ans. Farouche ennemi des compromis dont s'accommode la socialité ordinaire, il souffre, aux funérailles de sa grand-mère, d'entendre l'officiante exagérer les vertus de la défunte. Parallèlement, il rêve de vivre avec Sophie Sylvestre un amour sans nuages ni faux-semblants, et d'écrire un Traité de criminologie domestique. Par chance, il aime aussi la solitude.

 

Découvrez l’avis d’Anja K pour Marcher droit, tourner en rond d'Emmanuel Venet :

Lors d'une cérémonie d’obsèques, il va de soi que le commun des mortels s'émeut ! La perte, les adieux, la douleur, la nostalgie, la peur de la mort, de la solitude, les prémisses du deuil avec toutes les émotions qu'il engendre... Quel que soit l'enterré, qui que soit le survivant, une foule de sentiments puissants et ambivalents s'invitent à la fête car si une chose ne laisse pas le cœur humain indifférent, c'est bien la fin d'une vie !

 

Mais notre héros n'est pas le commun des mortels, et si son cœur, humain, bat comme le nôtre, c'est d'une toute autre façon que le vôtre et le mien... En effet, l'homme qui nous invite à le suivre, à marcher droit et tourner en rond, est atteint du syndrome d'Asperger, forme particulière de l'autisme qui se définit, en plus des symptômes habituels de difficultés à établir des rapports sociaux et à communiquer, par le fait que ses sujets sont souvent très intelligent malgré leurs difficultés émotionnelles. Du coup, quand il se rend à l'enterrement de sa grand-mère, notre narrateur ne le vit pas de façon ordinaire puisqu'au lieu de s'émouvoir, de souffrir, de sentir tout simplement, lui va penser, et à sa manière... Et sa pensée, libérée des convention sociales, des règles de circonstance , du poids des émotions et de l'empathie, va nous mener dans un portrait de famille caustique, mordant, sans aucune concessions mais aussi plein d'humour décalé et de tendresse.

 

Pour commencer, il se demande par exemple, pourquoi l'officiante s'évertue à présenter sa grand-mère défunte comme une femme honorable alors que de toute évidence, si l'on met les faits bout à bout, elle ne l'était pas! Du père gentil mais bébête aux cousines frivoles, personne n'est épargné et c'est un petit régal que de regarder le monde sous le regard d'Asperger, tout du moins celui que nous en montre Emmanuel Venet. On se dit même, à certains passages, qu'on devrait tous être un peu plus Asperger parfois, pour le bien de la vérité, de l’honnêteté et de la transparence... Et puis finalement non... Asperger n'est pas forcément une bénédiction et une des grande force du roman est justement cette évolution de point de vue:  on démarre sur les chapeaux de roue et on sourit beaucoup; on se marre franchement même parfois, avec ce héros non-conventionnel et puis plus ça avance plus on saisit le grave derrière la façade, la manque derrière la facilité, l'incapacité sous la transparence...

Alors non, vivre avec Asperger ça ne doit vraiment pas être facile, ni pour le malade ni pour ses proches, mais quand-même, quel bel angle de vue pour dresser un portrait de famille comme on aime les lire: sévère mais juste, grave mais drôle !

 

J'ai souri, ri, pensé et repensé ! Je n'en demande pas mieux à un livre et "Marcher droit, tourner en rond" est pour moi une petite perle littéraire que j'ai eu bien du plaisir à rencontrer !

 

© Anja K

 

Retrouvez les 50 romans français et les Explorateurs de la rentrée littéraire 2016

Les chroniques :

Mais également les chroniques :

"Où la lumière s’effondre" Guillaume Sire (Plon)

"Chanson douce" Leila Slimani (Gallimard)

"Une bouche sans personne" Gilles Marchand (Aux Forges de Vulcain)

"Les lois de l’apogée" Jean Le Gall (Robert Laffont)

"Anguille sous roche" Ali Zamir (Le Tripode)

"Police" Hugo Boris (Grasset)

"Ma part de Gaulois" Magyd Cherfi (Actes Sud)

"Une fille et un flingue" d’Ollivier Pourriol (Stock)

"Celui-là est mon frère" de Marie Barthelet (Buchet-Chastel)

"Marcher droit, tourner en rond" Emmanuel Venet (Verdier)

"Le Zeppelin" de Fanny Chiarello (L’Olivier)

"Crépuscule du tourment" Léonora Miano (Grasset)

"Comment tu parles de ton père" de Joann Sfar

 

Les Pour ou Contre :

"Beaux rivages" de Nina Bouraoui (Lattès)

"L’Année la plus longue" de Daniel Grenier (Flammarion)

"L’innocent" de Christophe Donner (Grasset)

"Le Garçon" de Marcus Malte (Zulma)

"Les sorcières de la république" de Chloé Delaume (Seuil)

"La sainte famille" de Florence Seyvos (Editions de l’Olivier)

 

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Commentaires (1)

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